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FORMATION

Lycée Jacques de Romas à Nérac (Lot-et-Garonne)

Recherche professeur désespérément

Année scolaire chargée pour le proviseur du lycée professionnel de Nérac, non pas en raison d'un raz-de-marée de nouveaux inscrits, les effectifs jouant plutôt la baisse, mais il a fallu composer avec le manque d'enseignants, mettre en place la réforme du CAP et donc créer une 3e PVP, ici à orientation CAP hôtellerie, et finaliser de nouveaux projets pédagogiques.

"Certes, nous avons enregistré un léger fléchissement des effectifs, essentiellement dans les mentions complémentaires, mais au vu de nos résultats, nous n'avons pas à rougir." Dans ce lycée où l'on n'exclut a priori aucun candidat, hormis pour la mention accueil-réception qui nécessite un entretien préalable de motivation, Michel Rancé, le proviseur de cet établissement au cœur du Lot-et-Garonne, peut être satisfait des résultats aux examens 2001 : 100 % en MC accueil-réception, mais aussi en CAP cuisine et en BEP hôtellerie option hébergement ; 95 % en bac pro restauration... dont 10 mentions 'assez bien' et une mention 'bien', avec 2 élèves arrivés premiers de l'académie dans ces mentions.
La position excentrée du lycée dans la région Aquitaine, la concurrence d'établissements qui s'enrichissent de nouvelles mentions complémentaires, expliquent en partie le léger fléchissement des effectifs. "Les formations qui sont directement liées à l'emploi, comme caviste, formation en un an assimilée à la formation continue, ont de plus en plus de succès, analyse Michel Rancé. D'autre part, le marché de l'emploi redresse sacrément le nez, les salaires sont plus attractifs, aussi les jeunes préfèrent travailler au plus vite." Mais le principal problème de la rentrée a été ici celui du recrutement des professeurs d'hôtellerie. "Nous avons un total de 25 enseignants pour 400 élèves dont les 2/3 en hôtellerie-restauration, certains profs ont jusqu'à 8 heures supplémentaires. A ce titre, je pense que nous battons des records. Et malgré toutes les bonnes volontés, il nous manque encore un professeur de cuisine avec un BTS organisation et production culinaire pour assurer 10 heures de cours par semaine." Autre souci, la difficulté à gérer la disparition du CAP en 3 ans. Ceci a débouché sur l'ouverture d'une 3e PVP (Préparation à la voie professionnelle). "Notre option, très personnelle, a été de l'orienter vers un CAP hôtellerie, explique Michel Rancé. Nous avons mis en place un projet pédagogique axé sur un espace de professionnalisation par immersion et choix progressif. Car même si le jeune sait par exemple qu'il veut devenir cuisinier, encore faut-il qu'il sache vers quel type de cuisine s'orienter." Les 33 heures d'enseignement se répartissent à 50/50 entre l'enseignement général et l'enseignement technique. Deux langues sont obligatoires, l'anglais et l'espagnol. En fait, tous les matins, ces deux langues sont enseignées à tous les élèves de la section hôtellerie. Nérac a obtenu l'autorisation d'ouvrir un bac pro section européenne anglais, qui implique par semaine au moins 2 heures d'enseignement technique en anglais. "Nous commençons cette année par préparer les premières années de BEP et la MC accueil réception. Cette dernière bénéficiera de l'attestation EuroPro en juin", annonce le proviseur.

Ouverture d'une vigne pédagogique
Parmi les projets pédagogiques, le plus original est certainement la création d'une vigne pédagogique destinée principalement aux élèves en MC sommellerie. Les Vignerons de Buzet apportent une aide logistique en dépêchant des techniciens. La vigne a été plantée non loin du lycée, sur un terrain offert par la municipalité de Nérac. Les élèves ont participé de A à Z au projet, plantation des ceps en novembre, entretien, vendanges, élevage... 1 600 bouteilles pourront sortir des chais. Pour leur part, les élèves en 1re année bac pro planchent sur la conception d'un bar à vins, dans le cadre du concours Créons ensemble organisé par le rectorat de l'académie de Bordeaux en partenariat avec les CCI et le conseil régional. Ce concours, destiné à développer l'esprit d'initiative, la créativité et le travail en équipe, permettra de travailler sur un projet qui pourrait réellement voir le jour. Comme exercice pratique, difficile de faire mieux.
B. Ducasse zzz68v

En chiffres
Section hôtellerie-restauration :  
250 élèves (sur 400 élèves)
25 professeurs
* CAP cuisine : 21 élèves
* CAP restaurant : 18 élèves
* BEP hôtellerie : 120 élèves
* Option hébergement et restaurant
1re année : 68
2e année : 52
* Bac pro restauration
1re année : 20
2e année : 25

* Mentions complémentaires
- Sommellerie : 9
- Accueil-réception : 7
- Desserts en restaurant : 10

* A noter une 3e PVP (Préparation à la voie professionnelle) : 20  

Lycée Jacques de Romas
Route de Mézin
47600 Nérac

Tél. : 05 53 97 63 00

 

Stéphanie Mothes, 18 ans, 1re année de bac pro

LPRomas.jpg (3982 octets) Elle réside à Bayonne et pourtant elle a choisi de faire ses études en Lot-et-Garonne au lycée professionnel de Nérac. Un choix motivé par des raisons très personnelles mais aussi économiques.
"Le budget nécessaire à l'équipement est beaucoup moins cher qu'ailleurs. D'autre part, ici on se sent bien car nous sommes très encadrés." Pas plus haute que trois pommes, Stéphanie jouait avec ses copines à la serveuse. Cette vocation ancrée dès l'enfance ne l'a jamais quittée, mais s'est affinée à travers les stages. Entre une grande maison et une petite structure familiale, son choix est fait. "Lors de mes études en BEP restaurant, j'ai d'abord fait mes stages dans de petites maisons. Puis en avril 2001, j'ai choisi le Miramar à Biarritz. Pour voir. Nous étions une dizaine en salle. J'ai été prise en charge par le maître d'hôtel. Je suis passée au service du pain, puis aux amuse-gueules, et les derniers jours, on m'a confié un rang. C'était très formateur car l'encadrement est très professionnel, le service exigeant. Il faut être rapide, avoir l'œil sur tout. Au début on se sent un peu perdu, mais on prend très vite le rythme. Et puis vis-à-vis de la clientèle, il faut être à la fois à l'écoute mais rester réservée. Car, dans ce type d'établissement, les gens recherchent avant tout la tranquillité. Mais ce qui me plaît surtout dans ce métier, c'est le contact, or il est plus naturel et immédiat dans les petites maisons." Travailler ou poursuivre ses études ? Stéphanie n'a pas choisi. Mais son rêve est de posséder un jour son propre établissement... avec son mari aux fourneaux !

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