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L'événement
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Les Sables-d'Olonne

L'hôtellerie a gagné le Vendée Globe

Les concurrents du tour du monde en solitaire sans escale reviennent un à un aux Sables. Comme le départ, la vague des retours profite directement aux professionnels de l'hôtellerie et de la restauration. Pour eux, le trait d'union est tiré entre les deux saisons estivales 2000 et 2001. Et pour le tourisme en général, le bouclage de ce 4e Vendée Globe gomme définitivement l'ombre de l'Erika qui, il y a un an, souillait l'image de marque de la Vendée. Les réservations de séjour sont même d'un niveau exceptionnel, indique le Comité départemental de tourisme. 

Le départ du Vendée Globe ne pouvait pas mieux s'afficher au calendrier que quel-ques mois après l'affaire de la marée noire de l'Erika et une saison 2000 qui a payé le tribut de la désaffection des vacanciers. L'événement a en effet passé un coup d'éponge sur l'image souillée du littoral. Une image aujourd'hui propre, tonique, frappée des embruns. L'événement a été payant au comptant : il a remonté le moral et la trésorerie de nombreux professionnels du tourisme.
Le public a retrouvé confiance, le niveau de réservations pour l'été à venir est exceptionnel. "Les retombées sont très positives, on le sent dans les demandes en ce début d'année. On a plus de 14 000 demandes de documentation en deux semaines, et sur les salons, ça va très bien aussi." Nathalie Batelli en veut pour preuve le niveau élevé des réservations pour cet été : "C'est même assez exceptionnel." A date comparable, on est très au-dessus du niveau des demandes enregistrées en 1999, un an avant l'afflux des rejets de l'Erika sur les côtes vendéennes. Pour Nathalie Batelli, il ne fait pas de doute que c'est là une conséquence immédiate et directe du Vendée Globe dont "l'effet médiatique est très positif". Pour elle, l'événement marque "la césure entre une année 2000 difficile" aux effets médiatiques ravageurs et une nouvelle "saison qui s'annonce positive dans sa médiatisation et ses événements". Certes toutes les plaies de l'Erika ne sont pas pansées, mais c'est désormais du passé.

Mobilisation d'une nouvelle clientèle
Le Vendée Globe, dont on boucle la 4e édition en 12 ans, a du point de vue du CDT profondément modifié l'image de la Vendée, plus sans doute que les comportements des professionnels. "Grâce au Vendée Globe, la Vendée attire des gens qui ne seraient pas venus spontanément. On a voulu une image dynamique pour le département, on l'a : c'est l'image du point de départ et d'arrivée d'une grande aventure." C'est si vrai qu'en 12 ans de Vendée Globe, la communication institutionnelle laisse le pas à la médiatisation naturelle d'un événement tenu par tout organe de presse comme exceptionnel.
Pour Nathalie Batelli, il ne fait aucun doute que le Vendée Globe suscite plus que de l'intérêt, l'attraction engendre des flux nouveaux de touristes, des séjours de vacances supplémentaires. En revanche, il n'aurait aucune incidence sur la durée même du séjour.
Autre point positif très appréciable pour la rentabilisation des investissements et équipements des professionnels lors des années de départ et de retour du Vendée Globe : l'allongement de la saison. Les arrivées espacées des différents navigateurs créent une animation événementielle d'un mois environ. Le Vendée Globe est "un trait d'union entre deux saisons".
Nathalie Batelli regrette en revanche que tous les professionnels et partenaires associés ne fassent pas preuve de davantage de dynamisme pour entretenir cette flamme du Vendée Globe. Elle fustige au passage ceux qui ont eu tendance à avoir la main lourde sur les prix de leurs prestations. "Il y a eu parfois quelques abus sur des prix multipliés par trois ou par quatre." Pour trouver un hébergement à une équipe de journalistes, elle a eu affaire en particulier à un hôtelier, éloigné des Sables-d'Olonne, dont l'attitude ne peut être que dénoncée. "Tout juste si les chambres n'étaient pas aux enchères pour le plus offrant ! Certains ont oublié que c'est une opération de communication, pas d'extorsion de fonds." A bon entendeur... D'autant plus que s'il est une profession aux premières loges pour toucher les fruits du Vendée Globe, c'est bien celle de l'hôtellerie et de la restauration : "Au moment du départ, tout établissement ouvert à 40 km à la ronde avait du monde."


Nathalie Batelli, directrice du Comité départemental de tourisme : "Le Vendée Globe a modifié l'image de la Vendée."

Une première approche chiffrée de l'impact

Sponsor majeur de l'événement, le département de la Vendée a commandé une étude sur l'impact de l'événement, car il lui faut justifier l'engagement des fonds publics qu'il y consacre. Le département a versé une contribution de 5 MF au budget de l'organisateur Philippe Jeantot et la ville des Sables-d'Olonne 3,3 MF. Sommes à rapprocher du budget global de l'organisateur : 18 MF. Cette étude ne sera bouclée qu'au terme des arrivées des concurrents qui vont s'échelonner comme autant d'événements successifs pendant au moins un mois. D'ores et déjà, quelques chiffres donnent une idée des retombées sur l'économie locale, celle du tourisme en particulier.
w Dès le début du mois de septembre 2000, les 900 chambres des 36 hôtels de l'agglomération sablaise avaient été réservées pour la semaine du 1er au 5 novembre, le 5 novembre étant le jour du départ prévu. Pour ce jour-là, tous les hôtels ouverts dans un rayon de 40 à 50 km affichaient complet.
w On a compté 340 000 personnes venant approcher les bateaux au ponton de course dans les trois semaines précédant le départ, soit le double par rapport au Vendée Globe 1996-1997.
w Selon la mairie des Sables-d'Olonne, les commerçants seraient unanimes : la semaine précédant le départ était équivalente à une semaine de 15 août.
w Selon l'entreprise concessionnaire du village d'exposition et d'animations du Vendée Globe, il faut estimer entre 700 000 et 800 000 le nombre de visiteurs venus sur le site en 3 semaines. Un village, de dimension plus restreinte, a de nouveau été ouvert avec brasserie, exposants, PC presse, etc., pour la période du 8 février au 8 mars.
w Des centaines de journalistes ont couvert le départ, dont 60 venus d'une quinzaine de pays étrangers.

Roland Jourdain et "Sill" prennent leurs quartiers à L'Escale
Jean-Pierre Blanchard, président des hôteliers sablais


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L'HÔTELLERIE n° 2705 Hebdo 15 Février 2001


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