Marius, le cuisinier devenu artisan affûteur

Publié le 20 janvier 2015 à 18:58
C'est Transgourmet, sur les conseils de Thierry Marx, qui a décidé de mettre Marius sous les projecteurs, l'homme au taxi anglais, le rémouleur, le super affuteur. C'était à l'occasion du dernier Equip'Hôtel et heureux ont été les chefs à s'adresser à cet artisan sur le salon. Marius exerce depuis deux ans, « bien décidé » alors âgé de 50 ans, de s'accorder une seconde vie. « J'ai adoré ma première qui a débuté à 16 ans, quand je suis sorti avec une CAP de cuisinier en poche de l'école hôtelière de Thonon-les-Bains. » Mais après 34 ans de fourneaux, « j'ai eu envie de changer. Et c'est à la fois mon métier de cuisinier et mes souvenirs d'enfance, auprès de mon grand-père, viticulteur dans le Beaujolais, dans sa ferme où les lames ne manquaient, pas que j'ai décidé de cette reconversion. .. la fau pour la luzerne, la hache pour le bois, la cisaille pour la vigne, l'Opinel pour le saucisson de 10 heures ! ». Destination le Gers d'abord pour suivre la dernière formation d'affûteur puis la capitale ensuite. Mais pour devenir rémouleur des rues, et professionnel de surcroît, il opte pour l'esprit nomade en installant son atelier dans un voiture ancienne, so british. C'est son père, habile bricoleur, défenseur de la terre et de la ruralité, un vieux de la vieille au talent certain, qui lui dessine les plans intérieurs. « Il m'a pris pour un fou » sourit-il. Qu'importe, les meules et tout le matériel est installé à l'arrière du véhicule et l'aventure prend forme dans les rues de la capitale. Ambulant la semaine, s'adressant à ceux qui cherchent la précision, l'excellence du geste et son respect, Marius, l'artisan affûteur affiche sa spécificité. « Pour un chef, un couteau représente beaucoup, c'est un objet d'une importance extrême, qui s'est façonné à son contact, qui est le reflet de sa manière de couper et découper. C'est quelque chose d'infiniment personnel. Lorsqu'un chef confie ses couteaux à quelqu'un, il faut que la confiance s'installe. » Le chef étoilé du Mandarin Oriental a été séduit, tout comme les équipes du Moulin Rouge, ciseaux des couturières et couteaux de cuisine... Entre autres.

Publié par Sy.S.



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