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Reprendre un commerce à la campagne

Fonds de commerce - lundi 6 mai 2013 15:24
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Rencontre avec Denis et Fabienne Barbery, gérants du cabinet Avenir Conseil à Bourges et membres du réseau Commerce Entreprise Hôtellerie (CEH).



L'Hotellerie Restauration : pouvez-vous nous présenter l'activité de votre cabinet ?

Denis Barbery : Nous sommes spécialisés en cessions de fonds de commerce depuis douze ans principalement dans le secteur des CHR. Notre cabinet a accompagné près de 200 transactions. Nous sommes basés à Bourges et notre activité couvre principalement le Berry.

Quels sont les intérêts pour un repreneur de s'installer en zone rurale ?

Tout d'abord, la concurrence est moins importante. Les enseignes nationales ont besoin d'une densité de population importante pour séduire leurs futurs franchisés. Par ailleurs les sandwicheries et autres kebabs sont peu présents dans les campagnes, ce qui laisse plus de place aux restaurateurs. Les loyers sont moins élevés que dans les grandes zones urbaines. De plus, les bailleurs sont moins affairistes que dans les villes. Ils restent à l'écoute des besoins de leur locataire en termes de travaux ou d'économie de charges. Nous avons rarement des situations conflictuelles entre les deux parties. Bien souvent, un logement est annexé au fonds de commerce, parfois avec un jardin et un garage. Par exemple, actuellement nous commercialisons un restaurant dont le loyer est de 550 € mensuels, logement compris, en très bon état.

La valeur des fonds de commerces  se calcule seulement en fonction du chiffre d'affaires et de la rentabilité ; le taux d'ensoleillement, la proximité de la plage ou de la montagne ne rentrent pas dans les critères d'estimation.

Par exemple, nous proposons un hôtel-restaurant à 140 000 € qui réalise 290 000 € HT de CA avec logement sur place. Nous constatons fréquemment qu'à rentabilité égale avec une affaire de grande ou moyenne ville, les prix des transactions sont inférieurs de 30 %. Ce qui nécessite un emprunt moins important et peut permettre à des repreneurs disposant d'un petit apport de s'installer.

La clientèle rurale est plus facile à fidéliser. Ce sont des gens attachés à leurs commerces et plus attirés par l'accueil et la qualité de la cuisine que par les promotions internet ou les cartes de fidélités. De son côté, le commerçant doit être professionnel, aimable et disponible s'il veut réussir son intégration et développer son chiffre d'affaires. Je pense notamment à une pizzeria qui réalise 270 000 € de chiffre d'affaires par an dans une petite ville de 4 000 habitants. Ou encore à ce restaurant gastronomique situé à proximité d'une ville de 11 000 habitants qui fait plus de 300 000 € de chiffre d'affaires par an.

Les banques prêtent-elles facilement pour les commerces ruraux ?

Même si, en 2013, la position des banques est plutôt dans l'esprit d'avancer de l'argent que d'en prêter à tout va, il n'y a pas de problème particulier avec nos partenaires bancaires. Bien entendu, le bilan de l'affaire retenue doit présenter une rentabilité en rapport avec le prix de vente. On conçoit aisément qu'un banquier ne conseillera pas à son client l'acquisition d'un commerce à 100 000 € pour une rentabilité de 15 000 € annuels. Nous constatons également une étude plus approfondie de la part des banques sur les caractéristiques de l'affaire tels que l'emplacement, la notoriété, l'état, le bail ou encore les normes.
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