Previous Page  2 / 38 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 2 / 38 Next Page
Page Background

2

L’Hôtellerie Restauration

N° 3541 - 9 mars 2017

RETOUR D’EXPÉRIENCE

ÉDITO

LAS VEGAS

Richard Terzaghi est installé aux

États-Unis depuis seize ans. Après plusieurs

ouvertures réussies à San Francisco, il a posé

ses valises dans le Nevada où il s’adresse à une

clientèle locale, à la recherche d’une cuisine

française simple et accessible.

©THINKSTOCK

Editeur : SA SEPT - 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23

Imprimeur : Roularta Printing - B-8800 Roeselare - Dépôt légal à parution - ISSN : 2117-8917

Commission paritaire n° 0920T9916 - Directeur de la publication : O. Milinaire - Prix au n° : 0,77 €

>

abonnements

: 01 45 48 45 00

abo@lhotellerie-restauration.fr

>

rédaction

: 01 45 48 48 94

redaction@lhotellerie-restauration.fr

>

petites annonces

: 01 45 48 64 64

pa@lhotellerie-restauration.fr

>

publicité

: 01 45 48 55 85

pub@lhotellerie-restauration.fr

Acheteurs / Vendeurs

SOLUTION NUMÉRIQUE FONDS DE COMMERCE

L‘Hôtellerie Restauration

Ce numéro est composé d’une surcouverture

recto/verso GASTRONOME

S

eize années passées à San Francisco

(États-Unis) ont permis à

Richard

Terzaghi

de passer d’un job de

‘busboy’

(celui qui débarrasse les tables)

à celui de chef autodidacte, copropriétaire

de plusieurs affaires, parmi lesquelles

L’Osteria del Forno. La pression foncière

que connaît cette ville voisine de la Silicon

Valley l’a poussé à chercher une nouvelle

terre d’accueil. Las Vegas, dans l’État du

Nevada, réunit le plus de critères positifs :

facilités d’installation et loyers modérés

au croisement de toutes les attractions

de l’Ouest américain.

“Monter un éta-

blissement à Las Vegas peut se faire avec

seulement 160 000 $ [environ 150 000 €,

NDLR] quand il en coûtera 500 000 $

[environ 470 000 €] à San Francisco. Pour

un loyer équivalent de 6 000 $ [un peu plus

de 5 000 €] par mois, mon établissement

de San Francisco fait 70 m², alors que je

dispose ici de 180 m².”

Richard Terzaghi et

son associé ont choisi un quartier excen-

tré, mais où vivent de grosses fortunes de

la ville, pour développer un bistrot fran-

çais, car il n’y a pas ou peu de concurrence

sur ce créneau à Las Vegas.

“Il y avait une

carte à jouer”

, souligne-t-il. Ohlala French

Bistro a ainsi ouvert ses portes en sep-

tembre dernier.

Adapter les techniques et savoir-faire

Pour investir dans sa première affaire, Richard

Terzaghi a dû obtenir, il y a seize ans, un visa

de type E2. Dans son cas, l’investissement s’est

élevé à 100 000 $ (94 000 €). Il renouvelle ce visa

tous les cinq ans, en passant par l’ambassade

des États-Unis à Paris, plus les frais d’un avocat

en immigration, soit entre 2 000 $ et 3 000 $

(entre 1 900 € et 2 800 € environ).

Parmi les avantages du système américain, le

premier est la souplesse du contrat. Celui-ci

peut être tacite et une poignée de main suffit à

sceller une embauche. Si le salarié ne convient

pas, il suffira d’un préavis de quinze jours pour

le licencier. En revanche, la réciprocité existe et

si un employé est insatisfait, il peut quitter son

poste sans justification. Par ailleurs,

“les besoins

en personnel sont plus importants aux États-Unis

qu’en France”

, mais il est trop coûteux pour

Richard Terzaghi d’embaucher un Français, car

les frais liés au permis de travail sont souvent

à la charge de l’employeur. Lors des recrute-

ments, il a reçu des dizaines de

candidatures, plus ou moins qua-

lifiées :

“Mes quatre premiers cui-

siniers ne savaient pas faire une

mayonnaise !”

Mais il croit plus

au potentiel qu’aux compétences

techniques pour réussir et évoluer très vite dans

l’entreprise.

“Les cuisiniers américains ne font

pas de la cuisine comme nous la connaissons en

France. Il a fallu adapter mes techniques et mon

savoir-faire pour proposer une offre de qualité

mais en adéquation avec la manière de travailler

des Américains, comme la préparation à l’avance

de certains mets ou sauces pour gérer le débit.”

Difficultés d’approvisionnement

Richard Terzaghi souhaite transmettre ce qu’il a

appris, à l’image de ce que ses chefs lui ont incul-

qué. Il souhaiterait accueillir dans son équipe un

jeune diplômé français sur du long terme, en lui

offrant un visa E2 dependent. Avec la volonté de

démocratiser la cuisine française aux États-Unis,

en proposant des plats populaires à des prix

accessibles, Ohlala French Bistro a vite démarré.

Reste une difficulté à surmonter : le Strip - le

long boulevard où se concentrent les hôtels-casi-

nos les plus vastes et les plus récents - concentre

les plus grands restaurants de Las Vegas, donc

Ohlala French

d’un Français

Richard

Terzaghi

,

chef et

copropriétaire

du Ohlala

French Bistro.

Faites-vous partie de la

communauté Michelin ?

Il y avait déjà le guide

Michelin

et sa sélection

annuelle qui fait des heureux et quelques déçus. Puis,

l’entreprise de Clermont-Ferrand s’est engagée sur la

voie du numérique avec ViaMichelin, mettant en ligne

les guides routiers via des applications dédiées. Une

étape suivie par le lancement de Michelin Restaurant,

qui permet aux clients de réserver une table et de lais-

ser un avis. Le guide et les activités commerciales étant

parfaitement séparés pour garantir l’indépendance des

inspecteurs. La crédibilité du guide et l’image de

Miche-

lin

sont surveillées comme le lait sur le feu.

Lundi 7 mars, à Bruxelles,

Michelin

a franchi un nou-

veau cap, sous l’impulsion de

Claire Dorland-Clauzel

.

S’il y a déjà un club informel des étoilés

Michelin

et de

ceux qui font partie de la sélection, le groupe souhaite

aujourd’hui aller plus loin dans la constitution d’une

‘Michelin Star Community’. L’organisation de Gastrono-

trends, journée de réflexion sur l’avenir de la gastrono-

mie, en est l’illustration (lire p. 5). Près de 200 chefs

étoilés venus de toute l’Europe ont participé à cette

rencontre. Ils ont témoigné de leur expérience, donné

leur vision de l’avenir.

“Réunir des chefs aux approches

et aux cultures différentes afin de réfléchir ensemble sur

le futur du métier, c’est enrichissant et très positif,

ex-

plique

Yannick Alléno

.

Cela devrait même être diffusé

sur les réseaux sociaux.”

Le partage avec l’ensemble des

acteurs de la restauration et les jeunes en passe d’entrer

dans le secteur est une idée à soutenir.

Nadine

Lemoine

www.lhotellerie-restauration.fr/publications/nadine.lemoine

Las Vegas se trouve en plein

désert, il est donc difficile de

trouver des produits locaux.”

Richard Terzaghi