L'Hôtellerie Restauration No 3423 - page 50

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L’actualité
La profession manifeste son ras-le-bol aux côtés
des autres corps de métier
S
elon
Jean-François
Roubaud
, président de
la CGPME, qui avait
appelé les dirigeants des
TPE et PME à descendre
dans la rue, 6 000 chefs
d’entreprise à Paris et
4 000 à Toulouse ont battu le
pavé lundi 1
er
décembre (plus
de 2 000 dans chaque ville
selon les pouvoirs publics).
Fait relativement rare puisque
la dernière mobilisation du
genre remonte à l’instauration
des 35 heures. De nombreux
corps de métier étaient
représentés. Hôteliers,
restaurateurs et cafetiers
faisaient front commun
avec les professionnels du
bâtiment, de l’automobile,
de l’immobilier…Dans
la capitale, le cortège s’est
rendu devant le ministère de
l’Économie et des Finances.
Les manifestants ont accroché
des cadenas aux grilles
proches, dont les clés seront
remises à Bercy.
“Ces clés, ce
sont nos solutions, celles qui
vont permettre de maintenir et
développer l’emploi. L’emploi,
c’est nous”,
scandaient les
haut-parleurs
.
Geneviève
Roy
, hôtelière, vice-présidente
de la CGPME en charge du
social et vice-présidente de
l’Umih 75, ne cachait pas sa
très grande inquiétude.
“En
2015, le matraquage fiscal
va continuer. Nous avons
besoin de cohérence. La
pression et l’instabilité fiscales
interdisent toute projection
dans l’avenir. L’entreprise
n’en peut plus
.”
“Embaucher est devenu
dangereux”
Didier Chenet
, président
du Synhorcat, et
Jean-
Pierre Chedal
, président
des restaurateurs de la rue
de Gramont, se montraient
tout aussi pessimistes.
“Il faut
revoir le droit du travail. Le
compte individuel pénibilité
est une véritable usine à gaz.
Cessons de créer des mesures
qui ne correspondent pas
à la réalité du terrain.”
À
leurs côtés,
Philippe Garcia
,
de l’Afedd, syndicat de
discothécaires associé au
Synhorcat.
“L’interdiction de
travailler moins de 24 heures
par semaine est aberrante
et contre-productive. Dans
le secteur de la nuit, cela
va être une catastrophe.
Nous sommes dans un pays
où le chômage ne cesse de
progresser et où l’on empêche
les gens de travailler !”,
s’est-il
insurgé.
Jean-Paul Alauzet
,
président délégué CGPME
du XV
e
arrondissement
et secrétaire général de
l’Upih-Umih 75, était là pour
soutenir les buralistes qui
dénoncent les prochaines
hausses du tabac, notamment
l’alignement de la taxation
des cigares sur celle des
cigarettes :
“Un paquet de
cigarillos vendu 7,80 € va
passer à 17,80 €. Quant aux
paquets génériques, ils l’ont
fait en Australie et cela n’a pas
fait baisser la consommation
de tabac. Si on veut tuer les
buralistes, dont une grande
partie sont des cafés, qu’on le
dise clairement.”
“Nos entreprises sont dans
une situation difficile, voire
insupportable. Stop à un code
du travail qui fait de chacun
d’entre nous un délinquant
en puissance. Embaucher
est devenu dangereux. (…)
Il est urgent de libérer nos
entreprises des contraintes
qui les cadenassent”,
a
martelé Jean-François
Roubaud. La Confédération
“exige”
notamment la
“suspension immédiate”
du compte pénibilité, de
l’interdiction des contrats de
travail de moins de 24 heures
et des nouvelles règles
d’encadrement des cessions
d’entreprise.
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SYLVIE SOUBES
De gauche à droite :
Jean-Pierre Chedal
(président des
restaurateurs du
Synhorcat),
Didier
Chenet
(président du
Synhorcat), et
Philippe
Garcia
(Afedd).
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À Paris et Toulouse, les dirigeants des TPE et
PME ont battu le pavé lundi 1
er
décembre pour
protester contre la pression administrative et
fiscale subie par leurs entreprises.
En tête de cortège, à Paris,
Geneviève Roy
, (au centre, vice-présidente de la
CGPME et de l’Umih 75) aux côtés de
Jean-François Roubaud
(à gauche,
président de la CGPME).
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