"La femme de
chambre nous a poursuivis jusqu'au bus pour récupérer la serviette de pied
qu'un touriste avait détournée pour enrober une babiole. Quant à nos chambres et nos
bagages, ils étaient visités pendant notre absence", raconte Éric Lafforgue à propos de la Corée du Nord où il s'est rendu à six reprises de 2008 à 2012 avant d'en être banni par les autorités.
Le photographe français a séjourné dans les deux grands hôtels de la capitale : le Yanggkado, construit sur le modèle d'un
Méridien, et le Koryo qui évoque plutôt le Nikko avec son style japonais et ses
salles de bains moulées dans un bloc de plastique. Ce dernier est installé en centre-ville - ce qui
favorise l'observation des résidents - alors que le Yanggkado, à l'écart de
l'agitation, offre une belle vue sur la capitale et dispose d'équipements rares
comme des téléviseurs proposant la BBC. "J'ai
surpris un jour ma femme de chambre qui regardait la TV en cachette."
La nourriture servie est mauvaise. "Ils
préparent les plats à 9 heures du matin et les posent immédiatement sur table. On mange froid
à 13 heures. Au Yanggkado, il y a deux restaurants qui portent des numéros. On se
donne rendez-vous au n°1 ou au n°2. Il y a de l'eau dans les chambres. Elle est
stockée dans la baignoire, qui fait office de réservoir. On se lave au godet. Le
personnel hôtelier est surtout féminin et jeune", liste le photographe. En
Corée du Nord, la literie des hôtels se résume souvent à une planche et un drap,
les oreillers sont garnis de paille de riz, "ça fait du bruit toute la nuit". Au moment du petit déjeuner, le
lait en poudre et le pain sec illustrent les difficultés d'approvisionnement du pays.
Quant au meilleur hôtel du pays, il s'agira sans conteste d'un séjour chez l'habitant, mais sans la BBC !
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Publié par Francois PONT
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