Sur 500 demandes, une centaine de candidats seulement ont été
sélectionnés pour les entretiens individuels à l'école hôtelière Belliard
(Paris XVIIIe). Lors de cette étape indispensable pour accéder au graal
- l'une des quinze places en cours du soir de la ville de Paris de cuisine
traditionnelle -, Eddy Poloni aura dû convaincre le jury. "J'avais
démissionné de mon poste de chef de projet internet à la Défense. Je me suis
présenté aux entretiens comme si j'allais à la banque pour un crédit, avec mon
dossier sous le bras. Mon but était de revenir à Nérac, ma ville natale, pour
cuisiner les produits exceptionnels cultivés sur l'exploitation familiale. J'ai
depuis évolué vers une cuisine plus nomade, sur les marchés du Lot-et-Garonne
où mes camarades des cours du soir sont venus l'été dernier",
explique le quadragénaire. Tous les jeudi soir, de 18 h 30 à 21 h 30
au CFA Belliard, il revoit donc les bases de la cuisine française et sympathise
avec les autres élèves, onze femmes et trois hommes qui aspirent à une
reconversion.
Une équipe complémentaire
Tous obtiennent le CAP cuisine et une demi-douzaine d'entre eux adhèrent au collectif Les Toquards. Il y a Sandra, une barista "capable de prendre un avion pour goûter un café en Colombie". "C'est elle qui a eu l'idée de cuisiner des tapas pour des établissements dépourvus d'équipements et a trouvé le bar dans le Xe arrondissement où le collectif a organisé une première soirée. Un succès", se souvient Eddy Poloni. Il y a aussi Tobias Girard, passionné par la cuisine japonaise et en fuite de son milieu universitaire où il enseignait la philosophie après un doctorat en sociologie sur la corruption à Marseille. À l'issue des cours du soir, ce dernier pousse la porte de la cuisine des Pères Populaires (Paris XXe) pour proposer, au culot, ses services en cuisine : "C'est la première fois que je trouvais aussi facilement un emploi. Je n'avais jamais connu ça de ma vie !" Colette, qui fabrique des confitures équitables, complète la joyeuse équipe avec un analyste financier et un membre du comité d'entreprise de Visa. "Après les cours du soir, certains ont rejoint leur métier d'origine pour des raisons financières mais on se retrouve pour faire des soirées tapas. On ne se contente pas de livrer. On cuisine sur place avec notre matériel, dans un coin du bar. Les clients sont très demandeurs de cette animation, on échange, on les informe sur l'origine des produits, les recettes. Nous ne connaissons pas tout de la vie des autres membres du groupe mais nous avons conscience de notre complémentarité. Sandra a l'odorat en éveil, Colette une sensibilité éthique, Eddy une bonne connaissance des produits, et moi une aspiration naturelle aux goûts exotiques", explique Tobias Girard.
Une équipe complémentaire
Tous obtiennent le CAP cuisine et une demi-douzaine d'entre eux adhèrent au collectif Les Toquards. Il y a Sandra, une barista "capable de prendre un avion pour goûter un café en Colombie". "C'est elle qui a eu l'idée de cuisiner des tapas pour des établissements dépourvus d'équipements et a trouvé le bar dans le Xe arrondissement où le collectif a organisé une première soirée. Un succès", se souvient Eddy Poloni. Il y a aussi Tobias Girard, passionné par la cuisine japonaise et en fuite de son milieu universitaire où il enseignait la philosophie après un doctorat en sociologie sur la corruption à Marseille. À l'issue des cours du soir, ce dernier pousse la porte de la cuisine des Pères Populaires (Paris XXe) pour proposer, au culot, ses services en cuisine : "C'est la première fois que je trouvais aussi facilement un emploi. Je n'avais jamais connu ça de ma vie !" Colette, qui fabrique des confitures équitables, complète la joyeuse équipe avec un analyste financier et un membre du comité d'entreprise de Visa. "Après les cours du soir, certains ont rejoint leur métier d'origine pour des raisons financières mais on se retrouve pour faire des soirées tapas. On ne se contente pas de livrer. On cuisine sur place avec notre matériel, dans un coin du bar. Les clients sont très demandeurs de cette animation, on échange, on les informe sur l'origine des produits, les recettes. Nous ne connaissons pas tout de la vie des autres membres du groupe mais nous avons conscience de notre complémentarité. Sandra a l'odorat en éveil, Colette une sensibilité éthique, Eddy une bonne connaissance des produits, et moi une aspiration naturelle aux goûts exotiques", explique Tobias Girard.
Publié par Francois PONT
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