La victoire des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles

Paris La longue grève des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles, à Paris, a permis de pointer les limites du recours à la sous-traitance. Depuis, la CGT-HPE joue un rôle d'alerte auprès du groupe Accor. Explications.

Publié le 02 juin 2021 à 12:05

Elles auront bataillé près de deux ans, dont huit mois de grève. La vingtaine de femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, à Paris (XVIIe), ont signé le 25 mai un accord leur garantissant de meilleures conditions de travail et une revalorisation salariale. La raison de leur colère était la sous-traitance de leurs tâches. Un dispositif auquel le secteur de l’hôtellerie a de plus en plus recours. Car, sur le papier, la sous-traitance cumule les avantages. À commencer par une meilleure maîtrise des coûts, ainsi que l’absence de congés à payer et d’absentéisme à gérer.

Sauf que, sur le terrain, c’est une autre histoire. À l’Ibis Batignolles, les femmes de chambre réclamaient notamment des contrats à temps plein et l’internalisation de leur prestation, et la fin du paiement à la chambre. Car les cadences étaient rudes, avec une douzaine de chambres à faire par tranche de quatre heures. Un rythme soutenu, difficile à tenir, doublé d’un plus grand risque de blessure ou d’accident du travail. Pour le syndicat CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), externaliser le métier de femme de chambre, “c’est le déconsidérer”, commente Claude Lévy, l’un de ses représentants. Or, pour 67 % des clients d’hôtels, la propreté est “le plus important dans une chambre”, rappelle une étude du cabinet Coach Omnium.

 

“Pour la revalorisation des métiers pénibles”

Les problèmes liés à la sous-traitance, c’est un combat que nous menons depuis dix ans. Nous avons déjà permis de mettre fin à cette pratique dans une quinzaine d’hôtels”, reprend Claude Lévy. Partisan de “la revalorisation des métiers pénibles”, il se félicite de la sortie de crise trouvée par la CGT-HPE, AccorInvest et STN, à qui Accor sous-traite l’entretien des chambres de l’Ibis Batignolles. “Accor reconnaît désormais notre rôle d’alerte, dès qu’il y a un risque de dérive des pratiques”, souligne Claude Lévy. Une façon d’aller d’abord à la discussion, voire la conciliation, avant la grève.

Le dialogue, c’est ce que demandent aussi une partie des salariés de l’hôtel Westin Paris Vendôme (Ier) depuis le 4 mars. Chaque jeudi, à l’appel de Yamina Bellahmer, salariée de l’hôtel estampillé Marriott et membre du comité social et économique (CSE), ils manifestent pour dire leur mécontentement face au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Celui-ci doit se solder par 168 suppressions de postes. Toutes les femmes de chambres et gouvernantes sont concernées, avec externalisation de leurs missions à la clé. La CGT-HPE soutient les manifestants. “Mais le PSE est homologué, confie Claude Lévy. La bagarre ne sera pas facile. Le conflit risque de durer.

Ibis #batignolle# femme de chambre grève Accor


Photo

Publié par Anne EVEILLARD



Commentaires
Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles




Vidéos-Podcasts


Newsletter

Ne Ratez plus l'actualité , abonnez-vous à la newsletter quotidienne !


Dernières offres d'emploi

Chef de partie H/F

74 - SCIEZ

Le Restaurant-Plage les Pêcheurs, la seule plage privée au bord du Lac Léman (Haute Savoie), recrute pour la saison 2025 ! Date de début : Dès que possible Date de fin : 14 Septembre 2025 --> Prolongation possible jusqu'au 04 Novembre 2025 Nos engagements : - Contrat base 39H. 2 jours de con

Posté le 30 avril 2025

Chef de rang H/F

75 - PARIS 14

Nous recherchons un chef de rang sérieux et dynamique souhaitant évoluer dans sa carrière pour rejoindre notre équipe jeune et dynamique au sein de notre établissement. Missions : • Assurer un service de qualité auprès de notre clientèle • Gérer et coordonner les opérations en salle • Veiller à

Posté le 30 avril 2025

Chef de cuisine H/F

77 - Chauconin-Neufmontiers

Nous recherchons un(e) encadrant culinaire en milieu carcéral pour rejoindre notre équipe au centre pénitentiaire de MEAUX CAUCHONIN-NEUFMONTIERS (77). Elior, filiale d'Elior Group, est n°1 en restauration collective en France. Depuis plus de 25 ans, nous anticipons les évolutions de notre métier,

Posté le 30 avril 2025