Insécurité sur le trajet travail-domicile : Pour les organisations professionnelles, la vraie problématique, c'est l'allongement des durées de transport

Les points de vue de Roland Heguy (Umih), Didier Chenet (GNI et Synhorcat) et Catherine De Bruyne (Fagiht-GNI).

Publié le 21 janvier 2016 à 18:14



"Le taux d'agression est heureusement faible, puisque 4 % des dirigeants CHR indiquent qu'un de leur salarié a été victime d'une agression lors de son trajet entre le domicile et son lieu de travail. Dans ce cas, il est assez logique que ce ne soit pas la préoccupation première des professionnels. Il faudrait de toute façon mettre en perspective les autres secteurs d'activité concernés par des transports de nuit, comme la santé ou la boulangerie. Les enjeux de sécurité, en France, font partie des fonctions régaliennes de l'Etat. L'employeur ne peut pas se substituer à tout. Ce qui pose réellement problème, c'est la difficulté à trouver un logement proche du lieu de travail. Habiter Paris, par exemple, est devenu inabordable pour une majorité de personnes et ce n'est pas propre à notre branche, analyse Roland Héguy, président confédéral de l'Umih. S'assurer que le salarié soit bien arrivé sur son lieu de travail et qu'il en reparte dans de bonnes conditions est du ressort de l'employeur. Faciliter le stationnement par la mise à disposition d'un parking lorsqu'il vient en voiture est un atout certain. Mais assurer la sécurité des voyageurs dans les transports en commun revient aux sociétés de transport... En tant que chefs d'entreprises, que ce soit dans l'hôtellerie ou dans la restauration, quand nous avons des populations jeunes ou fragiles, on va s'en préoccuper mais c'est du cas par cas", ajoute-t-il.

 

L'allongement des durées de transport est également pointé du doigt par le président du GNI et du Synhorcat, Didier Chenet. "Ce n'est pas l'aspect sécuritaire qui est en question, mais la fatigue qu'il engendre. Cet allongement a un impact sur la santé. Quand quelqu'un fait une heure trente de transport, et ça deux fois par jour, cela devient un problème. Dans le cadre de l'action sociale CHR, nous finançons le permis de conduire pour les jeunes et les apprentis, car c'est un accès au travail. A part dans les grandes métropoles, le seul moyen de locomotion pour une majorité de personnes, c'est la voiture. D'autre part, Quand un salarié se fait agresser et c'est rare heureusement, on le sait quasiment à chaque fois. Nous sommes dans un secteur composé de TPE et de PME. La communication passe entre dirigeants et salariés. Quant à demander à un salarié qu'il nous envoie un SMS quand il est arrivé chez lui, c'est très intrusif comme principe."


Il y a deux ans, compte tenu de l'état d'enneigement, la Fagiht-GNI a conseillé à ses adhérents de dire à leurs salariés de rester chez eux. "C'était tout à fait exceptionnel et ça relevait du bon sens paternaliste, explique la directrice générale du syndicat. En montagne, les trajets sont assez souvent organisés. Je connais des établissements qui se regroupent pour mettre en place des systèmes de navettes pour leurs salariés. Pour certains salariés, le transport consiste à prendre des remontées mécaniques ou la motoneige. Nous sommes, dans notre secteur et pour nos salariés, avant tout confrontés à une problématique de moyens et de conditions pratiques d'accès au travail", termine Catherine De Bruyne.



Publié par Sylvie SOUBES



Commentaires
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Anne ANNE

vendredi 22 janvier 2016

Je trouve totalement ahurissant que quelqu'un prétende que la sécurité du salarié est du ressort de l'employeur. Ahurissant et hallucinant, l'employeur n'a pas assez de pré-occupations ni de charges ? Vos propos sont stupéfiants !!!
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Sylvie SOUBES

vendredi 22 janvier 2016

Bonsoir, quand Roland Héguy dit que l'employeur doit s'assurer que le salarié est bien arrivé sur son lieu de travail, ce n'est pas du trajet dont il parle. Il parle de la présence du salarié sur le lieu de travail. Ce qui est logique. Si le salarié est absent, l'employeur doit être au courant.

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