Ils imaginent des solutions pour sauver les hôtels, cafés, restaurants et autres commerces en zone rurale

Publié le 14 mars 2018 à 18:35

En février, Le Parisien relayait ce geste d'un artisan boulanger des Deux-Sèvres, David Fèvre, qui a adressé au Président de la République et à son épouse un colis contenant des spécialités locales et un message destiné à alerter le chef de l'Etat sur la désertification rurale. Dans mon bourg, écrit-t-il, « il ne reste que la boulangerie et un bar. Et nos commerces sont invendables ». L'artisan a également lancé depuis une pétition pour défendre les commerces qui souffrent de la désertification : "Nous souhaitons proposer la création d'un 'pass commerce' délivré par les collectivités rurales et qui permettrait aux habitants de bénéficier de réductions chez leurs commerçants de proximité".  La lente agonie des territoires ruraux se poursuit, mais faute de volonté politique ou de bon sens ? L'exemple des pré-enseignes dérogatoires, interdites hors agglomérations et dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants depuis le 13 juillet 2015, est assez significatif. A l'origine de la loi, combattre la pollution visuelle. Le législateur a juste oublié la réalité du terrain. Le 1er mars, l'Umih et les Logis avec le soutien de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), ont lancé la campagne 'S'afficher, c'est exister'. Les représentants des hôtels et restaurants concernés par la mesure déplorent des pertes de chiffres d'affaires allant de 25 à 40%. « Cette interdiction  va à l'encontre de toutes les politiques de revitalisation des zones rurales » dénoncent le président de l'Umih, Roland Héguy et le président de la Fédération internationale des Logis, Fabrice Galland, qui seront à Rodez, le 9 avril, pour les premières Assises de la ruralité, organisées par la rue d'Anjou. Une journée dédiée à faire comprendre combien il est urgent de réagir à la préservation des territoires dans leur diversité et qui se terminera par la présentation d'une série de priorités destinée à revitaliser les zones rurales, retenues pour leur faisabilité et bien-fondé.

Service en Tête Territoires, un nouvel outil qui fonctionne


Des initiatives existent déjà heureusement à l'échelon national et portent leur fruit malgré les nombreux obstacles rencontrés. Parmi les plus anciennes, Bistrots de Pays, et les plus récentes Service en Tête Territoires. Louis Pautrel, maire de Ferré, commune de 700 habitants en Ille-et-Vilaine, a pu sauvegarder le commerce communal grâce à l'accompagnement de cette dernière. L'outil, mis en place à l'initiative de France Boissons avec l'association Service en Tête, en collaboration avec l'AMRF, recouvre une aide au financement de matériel, à sa maintenance, à la mise en place d'une offre adaptée à la clientèle locale, avec études des besoins, du potentiel, du lieu et mise en place de nouvelles habitudes comme la valorisation du verre perdu, etc.  La solution 'Service en Tête Territoires' ne s'interdit rien. Transformation, transmission, création… Elle s'est donnée pour ligne de conduite un double accompagnement (conseil et commercial), dédié aux établissements situés dans des petites communes ou groupements de petites communes porteurs d'un projet d'ouverture ou de pérennisation d'un débit de boissons (50 établissements accompagnés d'ici à 5 ans). Loïc Latour, président de France Boissons et de Service en tête, le rappelle : "les cafés sont essentiels à l'attractivité, à l'emploi et l'animation des villes et villages". Mots d'ordre désormais : réinventer le commerce de proximité et convaincre les pouvoirs publics d'être vaisseaux amirales et pas nettoyeurs.

ruralité service en tête


Publié par Sylvie SOUBES



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