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du 05 août 2004
ÉDITO
PARADOXE

Alors que nous n'en sommes qu'à la mi-saison estivale et que le dernier week-end a été marqué par des 'bouchons' routiers aussi denses que les années précédentes, les observateurs se livrent déjà à des analyses parfois péremptoires sur l'activité touristique 2004. Cette hâte à commenter des résultats encore incertains est certes fondée sur la nécessité d'être de plus en plus réactif à une conjoncture décrite comme médiocre, voire plus dégradée que l'an dernier qui fut loin d'être un grand cru.

Sans doute est-il bien trop tôt pour dégager des tendances définitives de l'été 2004, d'autant que comme d'habitude, les situations sont variées selon les endroits, les formules choisies et l'inévitable météo. En revanche, une constante revient dans tous les commentaires complaisamment repris par les médias dont le sens de la nuance et de la précision statistique n'est pas la qualité fondamentale : "C'est la faute aux prix trop élevés!" Et voilà comment le pays est en train d'acquérir une réputation de cherté générale qui n'est absolument pas justifiée.

Ainsi, le dernier classement des prix hôteliers établis par MKG (lire L'Hôtellerie du 29 juillet) place Paris au huitième rang des villes les plus chères de la planète pour le prix des chambres d'hôtel, après Rome, Londres, New York, Tokyo ou Genève, pour ne citer que les mieux classées, si l'on ose dire.

De même, à une autre échelle, c'est à une véritable guerre des tarifs que se livrent les restaurateurs dans certaines stations où c'est le prix qui attire davantage que la qualité de la prestation : ce dangereux phénomène de dumping ne peut qu'être dommageable à l'ensemble de ceux qui s'adonnent à des pratiques commerciales qui s'assimilent à une fuite en avant selon le principe bien connu, "la mauvaise clientèle chasse la bonne".

Le fond du problème est ailleurs : il a pour nom pouvoir d'achat, d'autant plus amputé cette année que les consommateurs ont choisi en juin de s'équiper en produits durables : + 4,2 % par rapport à mai pour les biens manufacturés. Pas besoin d'être un statisticien éminent pour songer que le choix d'acheter une voiture, un climatiseur ou un écran plat s'est exercé au détriment des vacances…

Ce qui n'explique pas tout, et surtout ne justifie pas certains excès redoutables pour l'image de la profession : l'estivant qui a payé un verre de thé glacé 4 e à la terrasse d'un bistrot d'un port languedocien risque de choisir plutôt la Croatie ou l'Espagne pour ses destinations futures. Au détriment de tous les professionnels qui s'échinent à faire leur métier avec coeur dans le seul objectif de satisfaire leurs hôtes.

L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2884 Hebdo 5 août 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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