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La Balagne menacée de pénurie d'eau

Les hôteliers s'insurgent

A Calvi et dans 30 communes environnantes, l'inquiétude est grande. L'une des microrégions les plus touristiques de Corse est menacée de pénurie totale d'eau avant la fin de l'été. La sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois sur l'île de Beauté, mais aussi le lancement inadapté cet hiver d'une opération de vidange du barrage de Codole qui alimente la région, sont lourds de conséquences. Le barrage reçoit habituellement 10 à 15 millions de m3 d'eau de pluie par an : cette année, la microrégion n'a reçu que 1 million de m3. Et si les opérations de vidange ont été rapidement interrompues, aujourd'hui la structure ne contient plus que 2 millions de m3 d'eau, alors qu'il en faudrait au moins 3 millions pour faire face aux besoins estivaux.
Le 19 juin dernier, le préfet de Haute-Corse a pris un premier arrêté de restriction d'eau, interdisant aux agriculteurs d'utiliser l'eau pour l'irrigation et l'entretien des bétails, mais aussi à l'ensemble de la population, de remplir les piscines, d'arroser les jardins, de laver les voitures... "Je ne me vois pas demander à ma clientèle de ne pas se laver autant de fois qu'elle le veut, tempête Jean-Baptiste Ceccaldi, propriétaire de La Signoria, un hôtel 4 étoiles. Notre clientèle a des exigences de service que je ne peux pas lui refuser, sinon elle ira ailleurs." Même réaction pour Jean-Pierre Pinelli, propriétaire de La Villa, 4 étoiles Relais & Chateaux. "Nous avons des jardins, des piscines, comment peut-on envisager, alors que la région ne travaille vraiment que durant 2 mois, d'imposer de quelconques restrictions à nos clients ?" Les autorités répètent à l'envie que la situation est exceptionnelle : "Mais nous ne l'acceptons pas, insiste Jean-Baptiste Ceccaldi. Il y a quelques années, on nous a imposé une importante hausse du prix de l'eau (de 0,6 à presque 4,27 e le m3). Il s'agissait de nous garantir contre ce genre de situation ! Cet hiver, j'ai restructuré, agrandi et éclairé mon jardin pour plus de 150 000 e. Les investissements privés ne sont absolument pas soutenus par les politiques, et c'est cela qui nous déçoit profondément."
L. Peretti zzz70

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L'Hôtellerie n° 2778 Hebdo 18 Juillet 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE