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Votre argent

Vos liquidités fort courtisées

L'éventuelle décision de la Banque centrale européenne en vue de baisser enfin ses taux directeurs ne semble pas concerner les banques en ligne. Bien au contraire, elles intensifient leur surenchère sur les taux de rémunération des liquidités. Que faut-il savoir pour profiter au mieux de cette guerre des taux ?

Le particulier, comme le professionnel, qui souhaite placer les fonds dont il aura besoin dans un avenir plus ou moins proche pour acquitter son tiers provisionnel, son loyer ou pour payer ses cotisations sociales, a aujourd'hui à sa disposition le choix entre 3 produits : un super livret, un compte à terme ou un bon à intérêt progressif.
Trois placements différents dont il faut connaître les caractéristiques particulières pour ne pas faire d'erreurs de choix car le seul point commun à ces 3 produits est l'absence de risque au niveau du produit lui-même. A part cela, ils obéissent tous les 3 à des règles de fonctionnement différentes qui font qu'ils correspondent chacun à un objectif particulier.
Ainsi, aux supers livrets d'épargne proposés actuellement par toutes les grandes banques en ligne et par certains réseaux de banques traditionnels, il faut associer les liquidités à court terme. Les taux de rémunération actuellement proposés sont élevés car la concurrence est vive sur ce créneau. L'Italien Bipop-Carire, qui a racheté en France la Banque Harwanne et le courtier ibourse pour créer la Banque Bipop, a décidé, à compter du 1er mai, de porter de 5,30 % à 6,15 % le taux d'intérêt brut de son compte d'épargne. Bien entendu, les autres acteurs du marché comme ING Direct (banque hollandaise), Banque Directe (groupe BNP Paribas), Banque AGF, Zebank (groupe Bernard Arnault), Covefi (groupe 3 Suisses) ou encore Dexia vont devoir faire à leur tour un nouvel effort pour réduire la concurrence.
Ce taux a de quoi faire rêver en comparaison du taux de 3 % servi sur les livrets A des Caisse d'Epargne et de La Poste ou sur le livret bleu du Crédit Mutuel d'autant que, dans la majorité des cas, il est possible de verser sur ces supers livrets des sommes importantes (jusqu'à 1 million de francs chez Bipop) et de les retirer quand bon vous semble.
Il ne faut toutefois pas oublier que ce taux est donné brut, c'est-à-dire que vous devrez déclarer les intérêts perçus en complément de vos autres revenus ou opter pour le prélèvement libératoire à 25 %, mais malgré cette imposition, il demeure largement supérieur aux taux des livrets classiques. De plus, pour que ces taux deviennent pour vous un super placement, il faut bien en connaître les règles comptables. En effet, comme les livrets classiques, ces supers livrets ne prennent en compte que les soldes le 1er et le 15 de chaque mois. Ce qui signifie concrètement que pour que vos liquidités soient rémunérées, il faut qu'elles soient sur le compte pendant au moins une quinzaine englobant un 1er et un 15 ou un 15 et une fin de mois. Par conséquent, si vous placez 10 000 F sur un super livret le 16 mai et que vous les retirez le 29 mai, vous ne percevrez aucun intérêt.
N'oubliez pas non plus que votre super livret ne sera pas ouvert le jour même du transfert et qu'obligatoirement vous perdrez au moins une quinzaine de rémunérations, voire peut-être deux. Inutile donc d'envisager de vider votre livret de Caisse d'Epargne pour un super livret si vos fonds ne doivent rester investis qu'un mois. Vous seriez alors perdant.
Il ne faut pas non plus oublier que ces taux ne sont pas garantis : ces banques sont en droit d'annoncer à tout moment une diminution de leurs taux de rémunération. Certaines garantissent aux souscripteurs une sorte de préavis : il est de 15 jours chez ING, de 1 mois chez Banque AGF, mais c'est votre seule garantie de taux.

Le retour des comptes à terme
Si vous souhaitez pérenniser un taux pour la durée souhaitée de votre placement, il faut alors opter pour un compte à terme ou un compte à intérêt progressif et non pas pour un super livret. Les sommes versées sur un compte à terme sont bloquées pour la durée convenue lors de sa souscription (1 à 3 mois en ce moment). En contrepartie de cette immobilisation, vous êtes assuré de percevoir durant toute la période de placement le taux annoncé, quelle que soit l'évolution des marchés financiers. La banque Cortal est l'une des premières à s'être repositionnée sur ce produit qui est en fait un des plus vieux placements bancaires. Dès le mois de mars dernier, elle offrait déjà 5,5 % sur ses comptes à terme à 3 mois.
Par rapport au compte à terme, le compte à intérêt progressif, commercialisé entre autres par la Caxiabank et le Crédit Mutuel, présente l'avantage de ne pas avoir à choisir dès la souscription de celui-ci la durée finale de son placement. On accepte une immobilisation minimum de 3 mois en général, et ensuite, on peut sortir à tout moment en sachant que le taux de rémunération servi dépendra de la durée réelle d'immobilisation des fonds. Un tableau des taux servis selon les durées de placement est donné lors de la souscription et la banque ne peut revenir sur celui-ci. De ce fait, si les taux baissent, vous avez intérêt à conserver vos fonds placés le plus longtemps possible, car ils seront rémunérés à un taux supérieur à ceux offerts alors sur le marché, mais en revanche, mieux vaut sortir et souscrire un nouveau bon si les taux repartent à la hausse.
En conclusion, des taux alléchants qui peuvent vous permettre de faire valablement fructifier votre trésorerie à condition, comme d'habitude, de bien lire au préalable le 'mode d'emploi'.
M.-C. Barbier

Une offre à part

L'offre développée en ce moment par la Deutsche Bank est à rapprocher des offres déjà classiques de comptes courants rémunérés. En effet, DB Duo est un compte rémunéré à 6 % bruts (taux garanti 6 mois) associé à un compte titres. Il est réservé aux particuliers acceptant de placer au moins 20 000 euros sur celui-ci. Et seules les sommes versées au-delà de ce plafond et dans la limite de 40 000 euros sont rémunérées à 6 %. Le but de ce type de compte est de faire fructifier les sommes en attente d'un investissement en Bourse. De nombreux courtiers en ligne proposent le même service, mais à des taux pour l'instant moins attrayants.

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L'HôTELLERIE n° 2724 Hebdo 28 Juin 2001


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