Ils paraissaient réellement accablés par le poids de leurs bagages et celui de la chaleur qui régnait, sur ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui encore la plus belle avenue du monde. A peine franchi le seuil du numéro 70 des Champs-Elysées, ces deux Américains, âgés d'une petite cinquantaine d'années environ, affichaient néanmoins aussitôt un large sourire. «Nous avons jusqu'à présent séjourné dans un petit hôtel parisien. Tout se déroulait très bien. Mais, lorsque nous avons appris que Marriott ouvrait ses portes, nous avons préféré rejoindre au plus vite cette nouvelle adresse. Pour la simple et bonne raison que nous connaissons la chaîne et nous y sentons comme chez nous !», lança en effet, et ce dans sa langue maternelle, ce couple de seniors à l'ensemble du personnel de l'hôtel Marriott Champs-Elysées.
De quoi mettre en confiance les 180 employés de l'établissement, qui piaffaient d'impatience, vendredi 11 juillet dernier, à l'idée d'accueillir leurs premiers clients. Depuis plusieurs semaines, les équipes étaient effectivement sur le pied de guerre pour préparer le retour en «fanfare» de la chaîne américaine à Paris. On pouvait même lire d'ailleurs sur le visage de quelques uns une certaine «excitation». «Voilà des jours et des jours que nous travaillons à cette ouverture. Le rêve est enfin devenu réalité. Nous sommes vraiment contents d'être ici et de tout mettre en oeuvre pour satisfaire notre clientèle», avouait ainsi avec une sincérité évidente Elisabeth Boulet, chef de brigade. Même engouement pour la gouvernante générale, Breda Cliche, qui comme tout le monde s'était certes couchée la vieille bien longtemps après minuit, mais affirmait que son service «était fin prêt».
Quant au directeur commercial de l'établissement, Barend-Jan Schreuder, lui aussi jubilait. Et pour cause ! Alors que le Marriott Champs-Elysées avait une cinquantaine de réservations en portefeuille pour son premier jour d'ouverture, dès 8 heures 30 du matin plus de cinq clients supplémentaires étaient d'ores et déjà venus grossir la liste initialement prévue. «C'est incroyable ! Les gens passent et viennent réserver», confiait-il sous le auvent de l'hôtel. Un début d'assez bonne augure pour un établissement, qui rappelons-le, a coûté 300 millions de francs et vise les 80% d'occupation et un prix moyen chambre entre 1.700 et 2.000 francs d'ici à 18 mois.
Claire Cosson
c.cosson@lhotellerie-restauration.fr
L'HÔTELLERIE n° 2519 Hebdo 17 juillet 1997
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