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 du 8 janvier 2004 |
ENTREPRISE |
Après 25 années passées au sein du groupe Envergure (Campanile, Kyriad, Première Classe...), Frantz Taittinger abandonne son fauteuil de président. Portrait d'un homme habitué au changement.
"J'ai
commencé ma carrière chez Envergure en 1979. La société comptait alors 24 Campanile.
Elle en dénombre aujourd'hui plus de 830 hôtels." Frantz Taittinger
Sa décision n'a
pas été prise au hasard. Tout simplement par mesure de sécurité. Parce qu'il "vaut
mieux réfléchir plutôt deux fois qu'une dans ces moments-là". Partir
présider sur la Côte d'Azur - à 52 ans - Le Martinez à Cannes, propriété du Groupe
du Louvre, ainsi que le Palais de la Méditerranée à Nice, hôtel-casino réalisé en
partenariat avec la famille Partouche, et développer par ailleurs de nouvelles activités
personnelles, semble a priori un beau challenge.
Mais quitter du même coup le poste grisant de président du groupe Envergure, n° 2 de
l'hôtellerie européenne, cela réclame évidemment mûre réflexion. Surtout après 25
années passées à fructifier cette entreprise, devenue aujourd'hui la plus importante du
Groupe Taittinger avec ses quelque 830 établissements répartis dans 9 pays européens.
Mais également la plus productive puisqu'Envergure devrait afficher un chiffre d'affaires
supérieur à 320 Me au terme de l'exercice 2003 et générer, comme toujours depuis 1984,
des bénéfices substantiels. Reste que Frantz Taittinger paraît apprécier les virages
à 180 ° dans sa carrière. C'est en effet le troisième grand changement qu'il
entreprend. Peut-être est-ce là une nostalgie de ses premières amours professionnels
qui l'avaient autrefois conduit à devenir instructeur-pilote d'hélicoptère ? Va savoir
!
| Une entité Envergure-Concorde Les conseils d'administration de la Société du Louvre et du Groupe Taittinger ont décidé de constituer, voilà plusieurs mois déjà, un pôle hôtelier unifié en rapprochant les hôtels Concorde et le groupe Envergure. Objectif de la démarche : créer de véritables synergies. En d'autres termes, l'entité Envergure-Concorde doit permettre de réaliser des économies d'échelle. Selon nos informations, les dirigeants tablent d'ores et déjà sur une économie de 19 Me dans le domaine des achats grâce notamment à une capacité de négociation plus importante. Dotée d'une puissance commerciale accrue, les ventes devraient par ailleurs pouvoir progresser d'au moins 12 Me... Reste que ce rapprochement nécessite réflexion. Raison pour laquelle un comité de direction spécifique a été constitué à cet effet. Ce dernier est dirigé par Anne-Claire Taittinger, président du directoire du Groupe Taittinger et directeur général de la Société du Louvre, elle-même entourée de deux collaborateurs : Jean-Arnaud de Lasa et Jean-Philippe Dubs, membres de la direction du Groupe Taittinger-Louvre. Participent aussi à ce comité de rapprochement Keith Lindsay, directeur général d'Envergure, ainsi que Patrice de Margerie et Philippe Leboeuf, dirigeants des hôtels Concorde. La nouvelle société verra le jour à l'issue de la consultation des partenaires sociaux, et pourrait s'appeler Louvre Hotels. D'ici 12 à 18 mois, une équipe définitive sera mise en place. Il semble d'ores et déjà que dans cette nouvelle entité Jean-Marc de Margerie (directeur général du Concorde Lafayette à Paris) et Christine de Gouvion Saint-Cyr aient pour mission respective d'optimiser le développement et les activités commerciales. |
L'envie d'apprendre
Toujours est-il que l'homme a toujours su garder les pieds sur terre. La preuve. Il se
jeta par la suite avec succès dans l'arène politique. Frantz Taittinger fut ainsi maire
d'Asnières (92) de 1994 à 1999 et député RPR de la 2e circonscription des
Hauts-de-Seine à partir de 1993 jusqu'à juin 2002. Ce qui n'empêcha pas pour autant ce
père de 4 enfants de mener tambour battant en parallèle le développement d'Envergure.
"J'ai commencé ma carrière au sein d'Envergure en 1979. Je participais à un
stage de formation destiné aux futurs directeurs d'hôtel. La société comptait alors
tout juste 24 Campanile", se souvient en souriant l'intéressé. Et d'ajouter :
"Au fil des ans, des centaines d'unités sont sorties de terre. Ce fut une
période de ma vie très intéressante et très enrichissante, en particulier au niveau
humain." Après la marque Campanile, le groupe fonde Première Classe, Côte à
Côte, Bleu Marine et Clarine. Puis vint en 2000 le rachat de la Société Hôtels &
Compagnie, dont naîtra l'enseigne Kyriad, issue du mariage de Clarine et Climat de
France. De quoi "regarder en arrière avec fierté", estime Frantz
Taittinger. Alors ? Qu'est-ce qui fait réellement 'voler' le fils de Jean vers d'autres
cieux ? "L'envie d'apprendre et le refus de tomber dans la routine",
confie l'une de ses plus fidèles collaboratrices. De fait, président de la Société
Française d'Investissement d'Hôtels et Casinos avec le Palais de la Méditerranée,
Frantz Taittinger se lance dans une nouvelle aventure. Aventure aux enjeux colossaux
puisque près de 120 Me ont déjà été investis dans la renaissance de ce mythique
édifice art déco, situé sur la Promenade des Anglais. Et le monde des jeux, on ne peut
pas dire que notre homme connaisse. Qu'à cela ne tienne ! Le jeune quinquagénaire s'est
rendu à plusieurs occasions au casino de Forges-les-Eaux pour s'y faire la 'main'. Sans
oublier ses nombreux voyages d'études à Las Vegas. "C'est un véritable métier
dont on se doit d'apprendre les règles de base", précise Frantz Taittinger.
Passe le relais à sa sœur
Il n'en demeure pas moins vrai que cette décision s'inscrit également au moment même
où une nouvelle étape du groupe Envergure va s'amorcer suite à l'orientation prise par
les conseils d'administration de la Société du Louvre et du Groupe Taittinger de
constituer avec les hôtels Concorde un pôle hôtelier unifié. "Pour ma part,
j'ai toujours été convaincu que des synergies étaient évidentes avec la chaîne
Concorde, filiale elle aussi de notre maison mère, la Société du Louvre",
avoue Frantz Taittinger.
Et de poursuivre : "Je profite donc de cette page d'histoire qui se tourne chez
Envergure pour passer le relais à ma sœur, Anne-Claire Taittinger, président du
directoire du Groupe Taittinger et directeur général de la Société du Louvre. Je suis
persuadé que cette compagnie a tous les atouts humains et financiers pour continuer son
expansion." Expansion qui sera naturellement à dimension européenne avec des
projets ambitieux notamment en Espagne où le nombre d'hôtels doit passer de 2 à 45
d'ici 5 ans. Italie, Portugal Benelux et Pologne figurent aussi parmi les pays cibles. Il
s'agit en effet d'augmenter rapidement le parc d'Envergure développé hors de France qui
totalise à ce jour une cinquantaine d'établissements. Du pain sur la planche en
perspective pour les successeurs de Frantz Taittinger. Affaire à suivre...
C. Cosson zzz18p zzz36v
Le Palais de la Méditerranée renaît de ses cendres
Après des années d'abandon, le mythique paquebot blanc, ancré face à la mer, sur
la Promenade des Anglais, reprend du service. L'emblématique Palais de la Méditerranée
a rouvert ses portes au public lundi 5 janvier 2004. Une réalisation à la mesure de
Nissa la Bella et des deux partenaires qui vont exploiter ce splendide hôtel-casino : la
Société du Louvre et le Groupe Partouche. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Pour
redonner vie à cette légende, la Société d'Investissement d'Hôtels et Casinos,
présidée par Frantz Taittinger - détenue à 75 % par la Société du Louvre et 25 % par
le Groupe Partouche -, a investi quelque 120 Me. Une jolie somme qui fait déjà
frissonner les gros joueurs du monde entier. Ces derniers devront toutefois attendre
jusqu'au printemps pour miser sur les tapis verts de l'enceinte. Reste qu'à coup sûr,
ils seront sous le charme des lieux. Les propriétaires n'ont de fait pas lésiné sur les
talents tels l'architecte Olivier-Clément Cacoub, Grand prix de Rome, et Sybille de
Margerie, pour rénover ce joyau des années 30. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2854 Hebdo 8 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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