Arnaud Montebourg : "Le tourisme est un véritable atout pour notre économie et notre pays"

Comme nous l'avions fait pour la primaire de la droite, nous avons interrogé les principaux candidats sur les problématiques du secteur. À l'heure où nous publions, nous n'avons reçu que la réponse d'Arnaud Montebourg.

Publié le 18 janvier 2017 à 11:50

Comme vous le savez, la profession s'élève contre les dérives de l'économie dite collaborative. Est-ce normal, qu'à activité similaire, les règles varient ? 

L'économie collaborative bouleverse notre économie toute entière. D'un côté, elle est créatrice de richesses et de pouvoir d'achat pour certains de nos concitoyens, elle est même la source d'une nouvelle solidarité. De l'autre, elle est créatrice d'inégalités et de distorsions économiques, plongeant de nombreuses professions et de nombreux professionnels dans la difficulté. Je crois donc en une approche équilibrée sur ce sujet: encourager l'économie collaborative mais en l'encadrant mieux pour protéger les professionnels. À mon sens, les plateformes doivent donc être mieux régulées, pour protéger les travailleurs, comme cela est fait en Californie et comme cela le sera bientôt à Berlin, mais aussi pour permettre aux métiers, comme ceux de l'hôtellerie et de la restauration, de se défendre à "armes égales". Pour cela, je propose de poursuivre la réforme du RSI afin d'inclure ou de mieux inclure les employés de plateformes, mais également de renforcer les moyens de l'Urssaf d'Ile de France et de la mairie de Paris dans leur combat contre les pratiques illégales, à l'image de ce que font les mairies de Londres et New-York. En somme, mon ambition est d'intégrer cette nouvelle économie dans notre socle de protection sociale et de la contraindre à en respecter les règles. Le collaboratif doit être un progrès pour tous.


Le tourisme est reconnu depuis peu comme un secteur économique à part entière. Quelle place, quel 'ministère' doit-on lui accorder ?
Le tourisme a beaucoup souffert à la suite des attentats terroristes et je salue la mobilisation des autorités pour tenter de dynamiser ce secteur. Il représente selon moi un véritable atout pour notre économie et notre pays de telle sorte que nous devons le soutenir et le valoriser, notamment en comparant les bonnes pratiques étrangères en matière d'accueil, notamment dans nos aéroports.  Par conséquent, le tourisme gardera une place entière dans ma politique économique : la France a besoin d'accueillir plus de touristes, tant pour faire profiter le monde de ses richesses que pour faire fleurir ce secteur. Je serai à l'écoute de la profession dans ce domaine car la France doit attirer ces nouvelles classes moyennes et supérieures qui souhaitent découvrir notre pays.

L'Umih a dénombré que des centaines de normes et de règlements s'appliquaient aux entreprises de l'hôtellerie et de la restauration, dont 90% emploient moins de 8 salariés. 50 nouvelles réglementations tombent tous les ans, soit environ 150 gestes nouveaux pour l'exploitant. Votre sentiment ?
Le sens de ma candidature est de libérer les Français. Cela signifie leur redonner le contrôle dans de nombreux domaines, y compris en matière économique et d'initiative. Je me suis donc exprimé publiquement sur ce sujet pour que les services de l'Etat, en coopération avec les professionnels des métiers, vérifient la pertinence des règles administratives qui pourraient entraver leur activité. Il faut redonner du sens à l'action de l'État, en libérant nos métiers des règles qui les empêcheraient de croître. Il s'agit d'une priorité pour les PME par exemple.

Quels sont les leviers à mettre en oeuvre pour préserver et développer les TPE et les PME qui sont vecteurs d'emplois, non délocalisables ?
Je suis le candidat des PME. Déjà, quand j'étais Ministre du redressement productif, je me suis battu pour défendre les PME, à travers la promotion du made in France, à travers l'accès au crédit bancaire, à travers les Commissaires au redressement productif ou la mise en place de filières dont le but était de promouvoir et de porter le travail de nos PME. Je suis moi-même entrepreneur et j'ai pris des participations et soutenu des PME. Pour vous dire comme ce sujet compte pour moi. Et je compte bien centrer ma politique économique sur nos PME : elles vont bénéficier à plein du plan d'investissement, elles vont pouvoir participer aux marchés publics puisque 80 % leur seront réservés, elles vont avoir  accès à des financements plus aisés avec la nouvelle banque d'encouragement au risque. Enfin, et de manière générale, elles bénéficieront d'une vraie politique de croissance (au niveau européen comme français) soutenue par la politique budgétaire et les gains de pouvoir d'achat des Français mais également par une politique commerciale plus protectrice.  

Les entreprises françaises, dans leur ensemble, réclament la stabilité fiscale. Que répondez-vous ?
Je ne compte pas toucher la fiscalité des entreprises durant mon mandat si ce n'est en réallouant 10 milliards du CICE aux ménages pour leur redonner du pouvoir d'achat. Ma politique fiscale se veut lisible et prévisible pour tous les acteurs. Le cap sera fixé en début de quinquennat et maintenu de la sorte afin de permettre aux professionnels comme aux ménages d'avoir de la visibilité sur leurs dépenses.

Y aura-t-il ou non, si vous êtes élu à la présidence de la République, une hausse de la TVA ?
Non, je ne souhaite pas toucher à la TVA. Je compte protéger le pouvoir d'achat des Français en priorité.

Le secteur est confronté à de multiples problèmes de trésorerie et de crédit. Qu'envisagez-vous ?
Les problèmes de trésorerie touchent trois restaurants sur quatre et deux hôtels sur trois. J'ai conscience de cette difficulté et j'entends travailler sur ce sujet. Plusieurs pistes existent : amplifier les travaux des médiateurs du Crédit, poursuivre l'action de la Banque de France en ce sens, réduire les délais de paiements. Les restaurateurs et hôteliers doivent avoir accès au financement : je suis prêt à nationaliser une banque pour résoudre notamment à ce problème.


Publié par Sylvie SOUBES



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