Michel Morin, président du SNRTC en assemblée générale : sans croissance, pas d'emplois

Paris La destruction des emplois et le trop plein de mesures étaient au centre des discussions qui ont animé l'assemblée générale annuelle du SNRTC, qui s'est tenue la semaine dernière à Paris.

Publié le 25 mars 2014 à 13:18
Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat national de la restauration thématique et commerciale sont inquiets. Leur président Michel Morin, résume : « il est essentiel de retrouver de la croissance ; c'est le seul moyen pour renouer avec l'emploi ». Le syndicat qui a lancé une enquête auprès de ses entreprises adhérentes, constate : celles-ci « font état d'une diminution de plus de 12% des heures travaillées en deux ans. Conséquence, leurs effectifs ont diminué de près de 10% entre 2011 et 2013 (à périmètre comparable) ». Soit 2500 emplois détruits. Pour Michel Morin, les mesures prises par le gouvernement « laminent » le secteur alors que « nous sommes l'un des rares à répondre à l'intégration des jeunes en les rendant employables et en leur offrant des perspectives de carrière ». Le SNRTC s'insurge aussi contre la loi sur la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale publiée au Journal Officiel le 6 mars. « Cette loi, qui porte à la fois sur la réforme de la formation professionnelle, l'apprentissage et notamment sur les questions de représentativité patronale, va conduire à asphyxier le dialogue sociale, en excluant tout simplement du tour de table les entreprises qui ont le plus de salariés. Les organisations professionnelles seront déclarées représentatives sous la seule condition de rassembler 8% des entreprises adhérant à une organisation professionnelle et aucun critère assis sur les effectifs salariés n'a été retenu. » Le SNRTC avait rédigé un communiqué commun avec le GNC en février, appelant alors le gouvernement et les parlementaires « à ne pas tirer vers le bas le dialogue social dans les branches, de mettre en cohérence la réalité de la typologie des entreprises et la représentation de l'ensemble des salariés dans des délégations patronales représentatives et équilibrées ». Des « sollicitations » restées « vaines ». Michel Morin est également revenu sur le label Fait Maison, qu'il qualifie aujourd'hui « d'usine à gaz ». Le décret « dans sa version actuelle, est tout sauf un choc de simplification. Et puis, voulez-vous me dire ce qu'il y a de valorisant pour un employé d'éplucher des pommes de terre ou des oignons ? ». Autre sujet abordé, la dématérialisation des titres restaurants. Sur le principe, le SNRTC a toujours été « favorable » mais les taux avancés par les émetteurs sont beaucoup trop élevés aux yeux de la restauration. « Ce n'est pas aux restaurateurs de payer le service rendu aux entreprises qui ont, rappelons-le, l'obligation de fournir à leurs salariés un moyen de se nourrir en mettant à leur disposition soit une cantine, un réfectoire ou en leur proposant des titres-restaurant ». Mot d'ordre en l'état : « refuser la carte ».

Publié par Sy.S.



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