Retour d'expérience : "J'ai repris un hôtel en liquidation judiciaire"

Saint Etienne (42) En janvier dernier, Idris Laboun et son associé, Ramdane Cherif, rachetaient l'hôtel Austria lors d'une vente aux enchères judiciaires. L'hôtelier compte relancer l'activité de cet établissement situé dans le quartier d'affaires de la ville, tout en restant lucide sur les contraintes de ce type de reprise.

Publié le 30 juillet 2019 à 14:00


Placé en liquidation judiciaire après seulement huit mois d’activité, l’hôtel Austria, qui avait été repris par un couple originaire de Vienne (Isère), a été mis aux enchères en janvier dernier. De quoi attiser l’intérêt de professionnels, en raison du potentiel de cet hôtel 3 étoiles de 30 chambres situé au cœur du quartier d’affaires de la Terrasse à Saint-Etienne (Loire), du stade Geoffroy-Guichard et surtout de l’autoroute A72. Résultat, une quarantaine de personnes se sont présentées lors de la vente aux enchères judiciaires organisée par maître Frédéric Brossat, commissaire-priseur. Une assistance venue nombreuse en raison de la mise à prix, relativement basse, fixée à 21 000 €. Au final, le fonds de commerce de l’hôtel a été acquis à 235 000 € par deux hôteliers marseillais, Idris Laboun, gérant de l’Europe Hôtel (2 étoiles), et de Ramdane Cherif, gérant du Victory (2 étoiles), établissements situés dans le quartier du Vieux Port.

Je souhaitais acheter une nouvelle affaire mais les prix à Marseille étant trop élevés, j’ai cherché un établissement dans une plus petite ville. La vente aux enchères me semblait une bonne idée d’autant que la mise à prix m’a séduit. À Marseille, dans des conditions normales, il aurait fallu débourser plus de 3 M€ ! Un rachat à 235 000 €, plus précisément à 270 000 € avec les frais d’adjudication, me paraît très correct puisque je table sur un chiffre d’affaires annuel de 700 000 €. Les perspectives sont encourageantes car depuis notre réouverture en mai, nous affichons un taux d’occupation moyen de 85 %. Alors que nous pensions faire beaucoup moins”, explique Idris Laboun, désormais gérant de l’hôtel Austria.

 

Moderniser la structure

Si l’opération semble une bonne affaire, l’hôtelier reconnaît toutefois avoir dû engager beaucoup plus financièrement pour relancer l’activité de cet établissement. En effet, il a dû investir immédiatement 40 000 € dans des frais de travaux afin de moderniser l’hôtel qu’il jugeait trop vétuste. Et il va rajouter 100 000 € dès ce mois d’août, pour refaire la totalité des chambres et créer un spa qu’il compte ouvrir dès septembre.  “Ces investissements sont nécessaires car pour moi, le métier d’hôtelier est de proposer un véritable service avec des prestations à la hauteur et un savoir-faire”, insiste Idris Laboun.

Pour rouvrir l’hôtel dont le nom a été conservé, cinq salariés stéphanois ont été embauchés. Les repreneurs ont également pu compter sur le très bon accueil de la municipalité qui devrait leur octroyer prochainement le droit d’exploiter la terrasse pour leur restaurant d’une vingtaine de couverts. Autre atout : l’hôtel Austria travaille déjà en lien étroit (renvoi de la clientèle si complet) avec l’hôtel Ibis situé juste à côté, dont l’offre est complémentaire.

 

Une solide trésorerie

Pour Idris Laboun, la reprise d’un hôtel aux enchères judiciaires était une première. S’il n’a pas souhaité faire appel à un avocat spécialisé pour l’accompagner dans les démarches administratives, il reconnaît que ce type de rachat présente toutefois de nombreuses difficultés qu’il ne faut pas sous-estimer. “La première difficulté, et pas des moindres, c’est l’argent. Il faut payer la totalité de la somme le jour même. Et ne pas compter sur un crédit car c’est très rare qu’une banque s’engage à prêter de l’argent pour un bien en liquidation judicaire. Par ailleurs, attention, il faut aussi une solide trésorerie pour payer les charges fixes - salaires, loyer... - qui suivent dès l’ouverture de l’hôtel. Pour nous, ça représente tout de même 20 000 € par mois. Mais surtout, quand vous reprenez un hôtel en liquidation judiciaire, vous êtes blacklistés ou jugés avec méfiance par de nombreux fournisseurs ou prestataires. Cela a été mon cas, alors que j’ai pourtant un nouveau numéro de Siret et une nouvelle centrale de réservation. Non seulement, il faut tout recommencer à zéro, mais en plus prouver sa bonne foi”, déplore l’hôtelier. Pour autant, riche de cette expérience jugée au final positive, Idris Laboun envisage de reprendre un autre hôtel aux enchères si l’occasion se représentait un jour.  

 

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Publié par Stéphanie Pioud



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