Christine et Nicola Borella : un travail de précision à quatre mains

Référencés de longue date au sein de la collection Relais et Châteaux, ils ont effectué de nombreuses rénovations. Leur travail d'artiste mélange subtilement le masculin et le féminin, leur donnant un style à la fois classique et chic, tout en nuances.

Publié le 05 octobre 2012 à 15:10

Ils sont dans la vie quotidienne comme dans la vie professionnelle, toujours ensemble. Minutieux, mais aussi un brin classique Christine et Nicola Borella son mari, font du travail de précision. Sans doute leur parcours, et sutout celui de Nicola, scénographe avant de devenir architecte d'intérieur, les ont conduits à ce souci du détail et à l'écoute du client. En effet, pour le couple, la rénovation ne doit pas répondre à des tendances ponctuelles, mais doit être faite en fonction de l'attente du client. "C'est comme en couture, on peut trouver une robe très belle et ne jamais la porter car elle n'est pas notre style. En hôtellerie, c'est pareil, alors même si nous appliquons les standards internationaux, ils ont toujours une saveur locale", à coutume de dire Christine Borella. Ce qui ne les empêche pas de travailler sur des projets aussi éclectiques que le Westminster Hotel & Spa au Touquet (62) ou le concept de la Mère Poulard.

Le sport comme trame global

Au Touquet, c'est à la rénovation des chambres de ce grand bâtiment de 200 chambres datant des années 1930 que s'attaquent les Borella. Prenant le sport comme trame global, ils vont donner de la cohérence au projet autour de trois sports traditionnels perpétrés dans cette localité de bord de mer : le polo, le golf et la voile. Chaque chambre aura sa touche personnelle. La chambre polo par exemple est proposée dans des teintes de cuir et de brun avec tissus écossais mais dans des tons plus soutenus. Dans les salles de bains, le parti pris est le blanc que souligne une partie du carrelage façon bois, pour donner plus de chaleur et d'intimité.

Pour faire approuver le projet du Westminster Hotel & Spa, ils ne comptent plus les allers et retours : "un travail de ce type nous occupe six mois avant le démarrage des travaux et six mois pour la réalisation", déclare Christine. Très pointilleux, le couple et leur toute petite équipe, revoit, redessine, chaque plan de coupe, chaque mobilier, reprenant les couleurs des uns, retouchant les autres, puis cherchant dans la palette de fournisseurs qu'ils connaissent le choix exact de tissus et de couleurs. "Nous avons toujours les mêmes fournisseurs, qu'il s'agisse de Nobilis, Canovas, Frey, parmi les principaux, car nous connaissons la qualité des tissus et leur extrême variété".

L'identité de la maison du Mont Saint-Michel

Pour réaliser le concept de la Mère Poulard destiné à être développé en franchise sur le marché japonais, les Borella sont partis de l'identité de la célèbre maison du Mont Saint-Michel. Ainsi, ils choisissent la couleur rouge vermillon qui est déclinée au niveau du restaurant traditionnel, mais aussi dans l'épicerie mange-debout. À chaque fois les essentiels ont été conservés, mais de façon plus épurée pour les mange-debout. Par ailleurs, la figure de la Mère Poulard a été reprise mais rajeunie, avec un jeune modèle, et placée dans un médaillon comme étant le logo des deux concepts, avec photo encadrée pour la partie restaurant, ou photo épurée pour la partie épicerie. Le restaurant reprend aussi des éléments forts de celui de la basilique, comme la cuisine ouverte symbole de la cuisine spectacle, en hommage à la cuisson des omelettes dans la cheminée du Mont Saint-Michel.

Sur les murs, des photos anciennes et récentes de la Baie, épurées, ont été placées de façon rectiligne (à la japonaise) avec en point d'orgue, une photo de la célèbre abbaye, retouchée dans le brouillard, à l'image de ces encres chinoises. Pour ce concept qui doit être déployé en franchise, les Borella ont tout imaginé : le packaging des objets vendus à l'épicerie, la tenue des hôtesses, la carte du restaurant et de l'épicerie, les emballages. "C'est devenu un exercice habituel, dira Christine, car nous sommes de plus en plus sollicités pour créer les produits dérivés autour d'un concept, comme la création du dessin des nappes ou des serviettes dans un restaurant". Une tendance qui leur va bien, tant le souci du détail est important chez les Borella. C'est une sorte de marque de fabrique.



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