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Restauration

/

International

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L’Gros Luxe :

du pas cher de qualité

CANADA

œ

Si le concept de restaurant low cost existait déjà à Montréal, il a trouvé ses lettres de noblesse avec cet établissement à

la déco cosy. S’appuyant sur quelques plats originaux et une carte de cocktails imaginative, l’enseigne a évité l’écueil du ‘cheap’.

œ

Alors qu’elle n’a pas encore soufflé sa première bougie, la marque est sur le point d’ouvrir sa troisième adresse.

David Henni

, directeur général de L’Gros Luxe

Une déco cosy mêlant cadres dorés,

objets chinés, boiseries et tapisseries.

I

maginé par

Alex Bastide

et

Tamir Schlanger,

respectivement originaires de Montréal et de

Vancouver, L’Gros Luxe (situé à Montréal) apporte

un vent de fraîcheur à la restauration bon marché.

Les deux entrepreneurs ont beau ne pas avoir à leur

carte un plat à plus de 9 $ (6,50 €), pas question

de dévaloriser le client en lui donnant l’impression

de rentrer dans un boui-boui. Le site internet de

l’enseigne, qui accorde une place importante au noir

et blanc, donne le ton en évoquant l’atmosphère

des bistrots parisiens. Autre clin d’œil à la capitale

française, le bar est entièrement recouvert des carreaux

biseautés typiques du métro. La salle du restaurant

mêle tons clairs et foncés, boiseries et tapisseries.

Les tables s’entourent tantôt de chaises, tantôt de

banquettes en velours rouge. Les différents éléments

de décoration - des épées, un gramophone, des cadres

dorés, chinés pour la plupart -

donnent une dernière touche cosy

au lieu. Aux antipodes de la gargote.

La clientèle est du même tonneau :

jeune, soignée, pas forcément

fortunée mais nullement déshéritée.

L’emplacement du deuxième Gros

Luxe n’a pas été choisi par hasard.

Il a ouvert sur l’avenue Bernard,

dans un quartier en pleine mutation

qui accueille aujourd’hui - outre

les locaux d’Ubisoft, le spécialiste

français du jeu vidéo - plusieurs stars

montréalaises.

“Faire du volume”

DavidHenni

explique la recette

du succès. Ce Français originaire

de la Côte d’Azur est installé

à Montréal depuis trois ans.

L’homme - dessinateur industriel de

formation - a fait toute sa carrière

dans la restauration. Autodidacte,

il a travaillé dans des restaurants,

des brasseries, des discothèques, des

bars…Une polyvalence qui séduit

et lui ouvre les portes de la direction

générale des Gros Luxe. Cet homme-

orchestre intervient sur tous les

fronts pour assurer la pérennité de

l’entreprise. Avec des tarifs aussi

bas, sa fonction pourrait tenir de la

quadrature du cercle. Il n’en est rien :

“Mon objectif est de faire du volume.

Je ne prends aucune réservation pour

ne pas risquer d’avoir une table vide.

Premier arrivé, premier servi. Les

clients donnent leur nom et numéro de

téléphone et nous les appelons pour les prévenir que

leur table sera prête dans dix minutes. S’ils n’arrivent

pas, je donne la table aux suivants. La sortie prochaine

d’une appli pour smartphone permettra de s’inscrire

sur la liste d’attente à distance. Le restaurant est

complet de 19 heures à 23 heures et accueille chaque

jour 500 à 600 clients. Le ticket moyen est de 21 $

[15 €].”

La méthode, qui pourrait sembler cavalière, est

parfaitement acceptée. Chaque soir de week-end, la

longue file d’attente qui se forme devant la devanture

noire en atteste.

L’Gros Luxe doit aussi son succès à sa carte de cocktails

et plus particulièrement à ses sept Bloody Caesar ‘à

manger’. Ces boissons - dont les tarifs moins low cost

vont de 12 à 20 $ (9 à 14,50 €) - se composent du

fameux cocktail canadien dans lequel est plongé un

pic garni de rondelles d’oignon, de minis burgers ou

de rouleaux de printemps. Fort de son succès - L’Gros

Luxe de l’avenue Bernard devrait réaliser un chiffre

d’affaires de 2,5 M$ (1,8 M€) -

Alex Bastide commence à rêver

de passer les frontières et de

traverser l’océan avec un projet à

Brooklyn et un autre en France.

GUILLAUME DAYAN

L’Gros Luxe

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L’aperitivo,

pour apprécier la dolce vita

N

os petits ramequins de cacahuètes

paraissent bien ridicules face aux

apéritivi (apéritifs) italiens. De

quoi mettre l’eau à la bouche, et piocher

de bonnes idées... En effet, depuis plus

de quarante ans, les Italiens ont pris

l’habitude de se retrouver autour d’un

verre le soir après le travail et de picorer

légumes, fromages, jambons et autres

spécialités gourmandes. Milan en

revendique l’origine mais cette habitude

gagne du terrain, en particulier dans le

nord de la péninsule et jusqu’à Rome.

Aujourd’hui, tous les soirs, de 18 heures

à 22 heures, de nombreux bars

proposent l’aperitivo, que l’on pourrait

comparer à un happy hour, avec les

aliments en plus.

Un prélude au dîner

Le principe est simple : le client paye

la boisson, alcoolisée ou non (de 5 €

à 15 € le verre selon les bars), et peut

se servir à volonté au buffet, dans de

petites assiettes : salades composées

rafraîchissantes, légumes et olives

marinés, petits pains croustillants,

mozzarella fumée et lamelles de

pecorino, jambons secs, salami…

côtoient des risotti crémeux et des

pâtes aux sauces parfumées. Il y a de

quoi faire un repas presque complet.

Certains établissements proposent

même des fruits et du chocolat pour

clore le repas. Pour les Italiens, cet

aperitivo n’est qu’un prélude au dîner. Il

est donc de bon ton de ne pas retourner

quinze fois au buffet. Entre deux

assiettes, les clients peuvent admirer

le décor, car certains établissements

sont très originaux : ancienne usine de

carrosserie pour le Roailto (Via Piero

Della Francesca à Milan), ancienne

église pour Il Gattopardo Café, toujours

dans cette même rue à Milan, plancher

de verre, écrans et tables contenant

du liquide au Fluid Bar à Rome, Via

del Governo Vecchio… Il n’y a que

l’embarras du choix. À noter également

que dans la majorité des restaurants

italiens traditionnels, dès que le client

commande une boisson apéritive ou

du vin, le serveur apporte de généreuses

parts de pizza ou de focaccia (pain

brioché nature, aux olives ou aux

tomates séchées). De quoi patienter

jusqu’aux antipasti (hors-d’oeuvre)…

LAURENCE JAFFRÉ-LE BOUQUIN

Le principe

est simple :

le client

paye la

boisson,

alcoolisée

ou non, et

peut

se servir à

volonté au

buffet, dans

de petites

assiettes.

© THINKSTOCK

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Avec des tarifs attractifs et une joyeuse convivialité, ce

concept italien propose au client de payer sa boisson et de se

servir à volonté au buffet, dans de petites assiettes.