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“J

’ai eu l’idée du concept PNY

- pour Paris-New York - alors que

j’étais encore étudiant. Durant

mon année de césure à HEC, j’ai traver-

sé les États-Unis à pied, de la frontière

mexicaine à la frontière canadienne.

J’ai parcouru quelque 5 000 kilomètres

en quatre mois et demi. Un périple qui

en dit beaucoup sur soi et son rapport

aux autres. À un moment, j’ai marché

avec trois autres personnes et, là, j’ai

appris à gérer une situation stressante

face au manque d’eau ou de nourri-

ture, à vivre pour le groupe et non plus

pour soi, à écouter l’autre. Des notions

qui me servent désormais au quotidien

dans la gestion de mes équipes.

J’ai ouvert le premier PNY en 2011,

avec mon associée,

Graffi Rathamo-

han

, une camarade de promo à HEC.

Passionnée de gastronomie, elle était

partante pour se lancer dans l’aven-

ture avec moi. Ses origines sri-lankaises

m’ont beaucoup appris sur le service,

car au Sri Lanka, il existe une véritable

culture du service. Cela n’a rien à voir

avec la vision occidentale que nous en

avons. Là-bas, servir l’autre n’a rien de

dévalorisant. Au contraire.

œ

En trois ans seulement, ce diplômé d’HEC a déjà créé trois restaurants à Paris, avec une camarade de promotion. Son concept,

baptisé PNY (Paris-New York), revisite le hamburger en misant sur la qualité et le service.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE EVEILLARD

Rudy Guénaire

et sa petite chaîne qui monte

“Nos professeurs n’ont pas cru à

notre démarche”

Nous étions encore à HEC lorsque nous

avons testé le concept de PNY dans le

cadre d’un exercice : celui-ci consis-

tait à aller le plus loin possible dans

la création d’une entreprise, en deux

mois chrono. C’était aussi l’occasion de

vérifier que Graffi et moi étions ‘com-

patibles’, pour nous lancer ensemble

dans l’entreprenariat. De ce côté là,

l’expérience a été convaincante. En

revanche, nos professeurs n’ont absolu-

ment pas cru à notre démarche. Ils ne

comprenaient pas notre projet. Nous

n’étions pas dans une logique

de start-up et donc, pour eux,

nous étions hors sujet.

Cela ne nous a pas arrêtés

pour autant. Nous avons

créé un comité stratégique

un peu informel, par le

biais du réseau de l’école,

grâce auquel nous avons pu

échanger avec le patron de

Sephora, le directeur d’un

restaurant Cojean ou encore

Jacques Borel

, l’inventeur

du Restoroute, et

Christian

Guignard

, fondateur d’Hip-

popotamus. Pour Graffi et

moi, il s’agissait alors de

comprendre comment fonc-

tionne la restauration, ce que

c’est, à qui l’on s’adresse.

Notre concept est basé sur le

hamburger et la qualité des

ingrédients que nous utili-

sons pour le préparer : nos

viandes viennent du Ponclet,

où s’approvisionnent de nombreux

chefs étoilés, notre cheddar vient d’un

petit producteur écossais et la recette

de notre bun a été concoctée par un

professeur de boulangerie. Quant à la

décoration de nos restaurants, elle est

Abonnez-vous par

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E-mail pour recevoir la newsletter quotidienne :

(interruption sur simple demande)

Réussite

peu plus encore notre positionnement.

C’est d’ailleurs ce que nous expliquons

aux étudiants d’HEC, lorsque nous

sommes invités à aller les rencontrer sur

le campus de Jouy-en-Josas pour évo-

quer notre parcours et parler de PNY. Et

dire qu’il y a quatre ans, nos profs bou-

daient notre projet…”

www.pny-hamburgers.fr

RUDY GUÉNAIRE EN CINQ DATES

eìì

1986 :

naissance à Paris (X

e

)

eìì

2011 :

diplômé de l’école des Hautes

Études commerciales (HEC)

eìì

2013 :

ouvre un premier PNY, rue du

Faubourg Saint-Denis (Paris, X

e

)

eìì

2014 :

un deuxième PNY voit le jour rue

Oberkampf (Paris, XI

e

)

eìì

2015 :

un troisième PNY ouvre le 1

er

avril,

rue Perrée (Paris, III

e

)

À 29 ans,

Rudy Guénaire

, associé à

Graffi Rathamohan

, a

ouvert en avril son troisième restaurant PNY dans le Marais,

à Paris.

signée Cut Architectures et s’inspire du

diner américain, en évitant de tomber

dans les clichés.

“Le plus difficile a été de trouver

le local”

Avec de tels arguments, nous n’avons

pas peiné à convaincre un banquier. À

chacune de nos trois ouvertures pari-

siennes - qui nécessitent un investis-

sement moyen de 600 000 € -, le plus

difficile a été de trouver le local. Car il

nous faut à la fois un peu de place et

une adresse pertinente, stratégique ou

emblématique.

Mais il ne faut pas se leurrer : une

fois que les locaux sont trouvés et les

équipes constituées, il y a tout le reste !

Pour notre premier coup de feu, à l’ou-

verture du premier PNY, nous n’étions

pas rôdés. Les plats arrivaient souvent

froids à table. Quand nous avons ouvert

le PNY de la rue Oberkampf, le hachoir

n’a pas fonctionné, nous avons dû uti-

liser un hachoir manuel de secours !

Aujourd’hui, nous n’en sommes plus

là. Ouvrir d’autres PNY ? Pourquoi pas.

Mais, pour le moment, uniquement à

Paris. Quant à notre façon de faire évo-

luer le concept, elle est simple : au lieu

de faire de la marge en plus, nous pré-

férons réinvestir pour acheter de nou-

veaux produits toujours plus qualitatifs,

afin de nous démarquer et d’affiner un

La déco des restaurants PNY est signée Cut

Architectures et s’inspire du diner américain.

Pour chaque PNY, il faut trouver une adresse

"pertinente, stratégique ou emblématique",

confie

Rudy Guénaire

.