du 16 octobre 2008 |
L'ÉVÉNEMENT |
LE PROJET GOUVERNEMENTAL SUR LE TRAVAIL DOMINICAL
LA PROFESSION N'EST PAS CONCERNÉE PAR LE
DOUBLEMENT DU SALAIRE...
...Mais une compensation peut être envisagée.
Luc Chatel, secrétaire d'État à la Consommation, s'est déclaré favorable au travail dominical, sur la base du volontariat et à la condition que le salaire soit doublé. Une telle mesure ne risque-t-elle pas d'avoir des répercussions sur les entreprises des CHR qui ne versent pas de majoration ce jour-là ?
L'article
L.3132-3 du code du travail pose en principe fondamental que le repos hebdomadaire
doit être donné le dimanche. Mais, comme pour tout principe, il est prévu
des exceptions. On peut classer ces dérogations au travail dominical en deux
grandes catégories : des dérogations permanentes et de plein droit, et
des dérogations soumises à autorisation municipale ou préfectorale.
Les CHR font partie de la liste des secteurs d'activité, énumérée
à l'article R.3132-5 du code du travail, dont la continuité est nécessaire
à la vie sociale et qui permet de donner le repos hebdomadaire par roulement
et donc de faire travailler leurs salariés le dimanche. Contrairement au travail
de nuit, la loi n'impose pas de contreparties à ce travail dominical.
Luc Chatel dénonce l'absurdité
de la réglementation actuelle, qui totalise 180 dérogations possibles
donnant parfois lieu à des décisions contradictoires et à des
recours contentieux croissants, et souhaite l'assouplir. Le secrétaire d'État
à la Consommation souhaite donc donner la possibilité au salarié
de travailler le dimanche, sur la base du volontariat et à la condition qu'il
bénéficie de contreparties. Il prévoit d'inscrire cette question
à l'ordre du jour de l'Assemblée
nationale d'ici à la fin de l'année. De fait, il existe déjà
une proposition de loi de Richard Mallié sur le sujet, déposée
à l'Assemblée nationale le 24 avril 2008. Ce texte, qui n'a toujours
pas été examiné, risque fortement de revenir prochainement d'actualité.
Et même si les CHR bénéficient d'une dérogation permanente
pour le travail dominical, une proposition de loi pourrait leur imposer de prévoir
des contreparties pour leurs salariés. Une telle mesure serait, sans nul doute,
fortement contestée par les représentants des organisations professionnelles
du secteur.
La profession prête
à s'opposer à cette mesure
Si, pour Didier Chenet,
président du Synhorcat, il peut être envisagé une petite compensation
pour le travail dominical - à la condition que ce supplément puisse
bénéficier du dispositif Tepa avec une exonération de charges et
de revenus -, il est inconcevable économiquement pour les entreprises de payer
double le travail du dimanche.
Même son de cloche pour
Jean-François Girault, président de la CPIH, pour qui une telle
mesure est inadmissible, car elle reviendrait à alourdir les charges des
entreprises et à taxer encore les établissements provinciaux et de zones
rurales dont l'activité est concentré sur les trois jours de fin de semaine.
Pour Jacques Jond, le président
de la Fagiht, ces déclarations ne concernent pas le secteur qui est déjà
encadré, mais une remise en cause de ce qui existe entraînerait une levée
de bouclier. Position partagée par la présidente de l'Umih, Christine
Pujol, qui met en avant le régime dérogatoire dont la profession a
toujours bénéficié, tout en précisant qu'il faut rester attentif
et que c'est à la branche qu'il appartient de négocier sur le sujet.
Pascale
Carbillet zzz60r
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