du 18 septembre 2008 |
FORMATION |
Insuffisamment connu après six ans d'application
Éric Besson présente ses pistes pour améliorer la validation des acquis de l'expérience
Mis en place en 2002, ce dispositif, qui visait à valoriser l'expérience professionnelle des salariés par un titre, n'a pas tenu ses promesses. Le rapport remis par le secrétaire d'État explique les principales raisons de cet échec : une procédure trop longue, peu lisible et dissuasive. Il propose un certain nombre de pistes pour doubler le nombre de candidats.
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La VAE (validation des acquis de l'expérience), instaurée par une loi du 17 janvier 2002, avait pour but de valoriser la valeur de l'expérience professionnelle afin que celle-ci soit reconnue au même titre que la formation initiale, continue ou en alternance. Ce dispositif, qui a pourtant fait ses preuves dans d'autres pays européens, tarde à décoller dans l'Hexagone.
Éric Besson, secrétaire d'État chargé de la Prospective, de l'Évaluation des politiques publiques et du Développement de l'économie numérique, a présenté son rapport d'évaluation de la VAE en présence de Xavier Bertrand, ministre du Travail et de Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi. Si le bien-fondé de ce dispositif n'est plus à démontrer, le rapport établit des résultats insuffisants, en raison d'une procédure trop longue et complexe et certains dysfonctionnements du système de certification professionnelle. "En terme quantitatif, la VAE n'a pas tenu ses promesses, ce qui est une façon de parler d'un demi-échec", précise en préambule Éric Besson. En effet, sur 6 millions de bénéficiaires potentiels, seules 75 000 candidatures sont déposées chaque année, et seulement 26 000 titres et diplômes ont été délivrés en 2006, alors que l'objectif à atteindre était de 60 000. On est loin du compte.
Six propositions-clés
Pour Éric Besson,
il n'est pas besoin de révolution mais plutôt de rénovation pour
améliorer ce dispositif et permettre de doubler le nombre de candidats.
Le rapport préconise 6 propositions
pour l'améliorer :
mieux informer sur la VAE et améliorer
la visibilité du dispositif et plus particulièrement à destination
des candidats les moins diplômés, public en priorité concerné
par la VAE ;
renforcer la commission nationale
de la certification professionnelle, réduire le nombre de certifications (plus
de 15 000 titres), mais faire en sorte que les certificats de qualification professionnelle
(CQP) puissent entrer dans le champ de la VAE ;
accélérer la procédure
de la VAE en réduisant les délais de huit à quatre mois entre la
phase 1 et 2 ;
améliorer l'organisation
et le fonctionnement des jurys, en motivant les professionnels à y participer
via une indemnisation (un candidat qui a rempli toutes les conditions doit attendre
deux ans avant de passer devant un jury) ;
mieux accompagner les candidats
à la VAE, notamment les moins qualifiés, et ce, dès le début
de la procédure ;
rapprocher la VAE des besoins
des entreprises et des politiques de l'emploi. zzz68n
Pascale
Carbillet
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Les 5 étapes de la VAE |
1.
Information sur la procédure ; 2. orientation vers une certification adaptée à l'expérience professionnelle du candidat ; 3. constitution du livret 1 ou dossier de recevabilité (destiné au certificateur) ; 4. rédaction du dossier de VAE dit aussi livret 2 (destiné au jury) qui détaille l'expérience professionnelle et sa correspondance avec la certification visée. C'est seulement au cours de cette étape que le candidat peut être accompagné par un conseiller ; 5. passage devant un jury. |
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