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	du 5 juin 2008	VIE PROFESSIONNELLE

Quand le vélo déraille

Une station Vélib devant votre porte, pas forcément cool…

Bertrand Lecourt a démarré des travaux de rénovation ? Doit-il continuer d'investir ? Il est également président de la chambre syndicale des hôteliers de Paris l'Umih 75.

Il sera désormais impossible de stationner ou de livrer quoi que soit à hauteur du 77 avenue Gambetta. Pour l'Hôtel Palma, c'est un coup dur.

Le 16 mai dernier ont débuté les travaux d'installation d'une nouvelle station Vélib à hauteur du 77 avenue Gambetta dans le XX^e, à Paris. Le principe, on le sait, est bourré de bonnes intentions. Sauf que l'emplacement retenu rogne sur une zone de stationnement et de livraison nécessaires à l'activité de l'Hôtel Palma.
"Je travaille notamment avec les salles de spectacle et de concert du quartier, ils viennent en minibus avec leurs instruments. C'est une clientèle qui va devoir loger ailleurs car je ne vais plus pouvoir les accueillir comme il faut", observe, très agacé, Bertrand Lecourt, le patron. Son hôtel possède certes une seconde entrée rue des Gatines, où il existe déjà une station Vélib. À deux pas donc. Pour ajouter au bonheur, l'ancien garage de la rue des Gatines dans lequel, il n'y a pas si longtemps encore, le patron du Palma louait des places de parking pour ses clients est en cours de travaux. Les murs vont prochainement abriter le commissariat principal de l'arrondissement… Un voisinage certes sécurisant mais peu propice au stationnement des voitures n'appartenant pas aux forces de l'ordre. "Le plus surprenant dans tout ça, c'est que personne n'a été informé en amont de cette nouvelle implantation de Vélib, s'étonne l'hôtelier. On est loin de la démocratie participative promise par la municipalité !"

Le règlement de sécurité en question
Dès le 17 mai, celui-ci adresse un courrier pour interpeller les élus sur l'incongruité du chantier. Il l'envoie à Frédérique Calandra, la maire du XX^e, Francine Vincent-Dard (en charge du développement économique et du commerce), David Assouline (prévention et sécurité), François Navarro (tourisme), Jacques Baudrier (urbanisme, architecture et espaces publiques) et Jean-Jacob Bicep (déplacement, transport, voirie). Ce dernier est le seul à répondre et à accepter un contact téléphonique avec l'hôtelier. "Nous avons une forte demande de Vélib dans l'arrondissement, on est obligé de créer de nouvelles stations", motive le conseiller. Bertrand Lecourt est d'accord sur le principe mais pour lui le choix du lieu reste "aberrant". "Le règlement de sécurité d'un hôtel comme le mien comporte un impératif d'intervention et d'évacuation très contraignant. Comment va réagir la commission de sécurité maintenant ? Je le répète, empêcher le stationnement de très courte durée devant un hôtel revient à le priver d'un nombre de clients importants et cela va jouer sur l'économie des commerces alentours, comme les cafés et les restaurants qui bénéficiaient jusque-là de ma clientèle." Pour compléter le tableau, Le Palma est en rénovation. Son patron s'interroge. Doit-il continuer d'investir alors qu'une baisse du chiffre d'affaires pointe désormais à l'horizon ? Quant aux joies environnementales offertes par la petite reine urbaine, un dernier constat : les usagers sont effectivement nombreux dans le quartier, qui est en hauteur. Nombreux aussi sont les camions qui remontent les vélos déposés ailleurs qu'à leur point initial. Pollution, pollution !
Sylvie Soubes zzz36v

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L'Hôtellerie Restauration n° 3084 Hebdo 5 juin 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE