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du 29 mai 2008
ÉDITO

Dans le bon sens

Inutile de se voiler la face, le débat sur le système économique tourne systématiquement au procès du capitalisme le plus débridé, celui qui donne une image détestable de 'loi de la jungle' ou pire, pour reprendre l'expression d'un ancien Premier ministre qui fut un brillant professeur d'économie politique, Raymond Barre, celle de "la liberté du renard dans le poulailler".
En ces temps de remise en cause qui provoque bien des tensions, il n'est donc pas inutile de réfléchir à des mécanismes susceptibles de garantir les intérêts des salariés tout en les associant aux bénéfices réalisés par les entreprises dans lesquelles ils travaillent. C'est pourquoi, le retour au 'gaullisme social' de Nicolas Sarkozy illustre une nécessité d'aujourd'hui comme l'avait pressenti son illustre prédécesseur qui était avant tout un visionnaire, qualité rare de l'homme historique par excellence.
Car, dès 1959, le général de Gaulle avait instauré le principe de l'intéressement, suivi quelques années plus tard de l'obligation de la participation pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Et comme l'a souligné fort justement le chef de l'État, l'intéressement ne concerne aujourd'hui encore que 10 % des salariés travaillant dans des entreprises de moins de 50 personnes. Cette inégalité est propre à susciter un sentiment de frustration démobilisateur au moment où toutes les énergies doivent être mises au service de la croissance et du développement des entreprises, qui passe bien évidemment par l'implication de l'ensemble des salariés.
En annonçant lundi dernier son intention de rendre l'intéressement obligatoire pour toutes les entreprises dès 2010, c'est-à-dire demain, le président de la République adresse à tous les chefs d'entreprise un appel appuyé à partager les fruits de la croissance, à la fois sous forme d'incitation fiscale pour ceux qui se décideront avant la date obligatoire, et de contrainte législative "si cela ne marche pas".
On sait combien l'Élysée est soucieux de répondre à l'attente des Français en matière de pouvoir d'achat : l'intéressement obligatoire est une option d'autant plus séduisante que les bénéficiaires du système ont reçu à ce titre 6 milliards d'euros en 2006, autant que ceux bénéficiaires de la participation obligatoire, ce qui représente près de 1 300 E par salarié et par an.
Dans une profession de main-d'oeuvre comme l'hôtellerie et la restauration, où l'attractivité du métier reste faible, c'est une chance de fidéliser les talents en proposant une rémunération complémentaire liée à la performance, parfois difficile à récompenser d'une autre manière.
En tout cas, il vaut mieux y réfléchir dès maintenant, car il n'est pas dans l'intention du locataire de l'Élysée de ralentir le rythme des réformes qu'il considère indispensables à la modernisation de notre économie. Qu'il veuille ainsi inciter l'ensemble des entrepreneurs est certainement une bonne nouvelle pour ces derniers et leurs salariés.   

L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3083 Hebdo 29 mai 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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