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![]() du 17 avril 2008 |
HÔTELS |
UN RAPPORT DE KPMG MET EN PERSPECTIVE L'ÉVOLUTION DU PARC HÔTELIER DEPUIS TRENTE ANS
LES TRENTE GLORIEUSES DE L'HÔTELLERIE FRANÇAISE
En trente ans, le paysage hôtelier dans l'Hexagone s'est radicalement transformé : perte d'un nombre important de chambres dans l'hôtellerie indépendante, liée aux problèmes de transmission et de modernisation, mais augmentation de plus en plus sensible du poids des chaînes intégrées. Le rapport KPMG donne une lecture précise des grands marqueurs liés à l'évolution tant structurelle que commerciale du secteur, et présente une analyse chiffrée de l'évolution des principaux ratios d'exploitation, d'après un échantillon réalisé sur 2 521 hôtels (228 443 chambres) représentant 38 % du parc hôtelier homologué français.
D'après
KPMG, l'évolution du parc hôtelier suit une évolution sur quatre
cycles.
Avant 1982
:
le premier cycle étudié est caractérisé par une progression
constante des segments affaires et loisirs. L'offre s'adapte, notamment, avec le
développement des chaînes 3 étoiles.
De
1982 à 1990 : le cycle
présente une augmentation du parc en fonction de l'accroissement de la demande.
Toutefois, une conjoncture géopolitique difficile en milieu de cycle va entraîner
une surcapacité de l'offre française et la fin du cycle.
De
1991 à 2000 : une
période marquée par de multiples rebonds économiques et par la crise
de l'immobilier. On assiste surtout à la multiplication des enseignes, et
à l'essor des marques économiques 0 et 1 étoile.
•
De
2000 à maintenant :
la première partie du cycle connaît des événements importants
à l'échelon international, qui ralentissent l'activité hôtelière.
Dans la deuxième partie du cycle, on voit apparaître des groupes d'investisseurs
comme Starwood, Blakstone et d'autres, qui se positionnent dans l'hôtellerie
en fonction de la hausse des valeurs immobilières, et vont "accélérer
la concentration et le renforcement des groupes hôteliers dans le monde, plus
particulièrement en France". Par ailleurs, c'est plutôt le créneau
4 étoiles qui va se développer.
Cette catégorie d'hôtels,
qui connaît une période euphorique, pourrait bien atteindre son point
culminant très rapidement, et connaître une fin de cycle plus rapide
que prévue, mais plutôt maîtrisée.
L'évolution de l'hôtellerie
: des formats économiques bien ciblés par catégorie
Au cours des trente dernières
années, les modèles économiques de l'hôtellerie dans la catégorie
0 et 1 étoile ont beaucoup évolué. Face à une petite hôtellerie
indépendante dotée d'une restauration de type familial, se développe
une hôtellerie en 0/1 étoile avec des exigences radicalement opposées
: rentabilisation rapide de l'investissement immobilier, abandon des prestations
trop onéreuses, notamment pour l'activité restauration. Celle-ci va d'ailleurs
passer de 33,5 % à 9,7 % du
chiffre d'affaires au cours de cette période.
Dans la catégorie 2 étoiles, en revanche,
l'activité restauration joue une part importante dans le format économique
tout au long de ces trente ans. La part restauration oscille entre 55 et 60 % jusqu'en
1997, dépasse la barre des 60 % en 1998 pour atteindre 63,6 % en 2006.
Les hôtels 3 étoiles, en
revanche, changent considérablement. Fréquentés de plus en plus par
une clientèle d'affaires exigeante, ils vont multiplier les services : téléphone
et fax, wifi, blanchisserie, etc. Leur activité restauration, qui représente
encore plus de 40 % du chiffre d'affaires entre 1982 et 1986, va cependant diminuer
après 1987 au bénéfice de la catégorie 'autres services'.
Même mouvement dans la catégorie 4 étoiles, mais l'activité restauration reste
tout de même importante grâce à au banqueting et aux séminaires. Par ailleurs,
les centres de bien-être et les spas, les business centers, deviennent pour les établissements
hôteliers de plus en plus indispensables.
Enfin, pour la catégorie 4 étoiles
plus, la restauration devient l'une des caractéristiques qui fait l'image de
l'hôtel. La recherche de chefs étoilés en est la preuve. Le restaurant
devient un axe marketing fort. Pour cette raison, l'activité restauration y
est conséquente (environ 33 % du chiffre d'affaires sur l'ensemble des cycles
observés).
Les hôtels sont-ils
toujours rentables ?
Toutes les catégories
d'hôtels seront rentables tout au long des cycles, mais avec des variantes.
Ainsi, l'arrivée massive des unités 0 et 1 étoile dans les années
1990 leur assure, grâce au modèle économique mis en place, des résultats
bruts d'exploitation significatifs qui vont diminuer au fil des années avec
la saturation du marché.
Mais la vraie raison qui assure
une rentabilité aux établissements hôteliers ces dernières
années, c'est l'arrivée massive de grands groupes, dès les années
2000, dans les catégories 2 et surtout 3 étoiles. Ils ont en effet obligé
les établissements indépendants, pour rester compétitifs, à
se moderniser ou à intégrer des réseaux. Dans le même temps,
sous l'impulsion d'une conjoncture économique
favorable, le tourisme international explose, encourageant l'émergence d'une
nouvelle clientèle à la recherche de luxe et d'authenticité. Des
hôtels de catégorie 4 étoiles et 4 étoiles luxe vont investir
les grandes agglomérations comme Lille, Bordeaux, Toulouse, Grenoble, Lyon…
Le paysage hôtelier
en 2006
C'est ainsi qu'au 1er
janvier 2006, après trente années de restructuration, le parc hôtelier
français se présente comme un parc mature, prolongeant sa mutation.
L'offre hôtelière continue de diminuer, de l'ordre de - 0,5 % par rapport
à 2005, en raison surtout de la fermeture d'établissements (- 2,7 %)
qui ne peuvent ni se transmettre ni se vendre. Ce phénomène est surtout
ressenti auprès des indépendants, avec une diminution de 7 100 chambres,
alors que le parc des chaînes intégrées, lui, augmente dans le même
temps de 3 400 clés.
En conclusion, pour le cabinet
KPMG qui a pu suivre et analyser le parc hôtelier français pendant
toute cette période, la situation actuelle présente les caractéristiques
suivantes :
les créations d'hôtels
de chaîne sont moins nombreuses (11 ouvertures seulement en 2006) ;
en revanche, les chaînes
et réseaux hôteliers renforcent leur positionnement (Best Western notamment,
qui augmente sa capacité de 8,5 %). D'ailleurs, les chaînes et réseaux
représentent aujourd'hui
38,2 % du parc, soit 60 % dans des chaînes intégrées, et 40 % dans
des chaînes volontaires ;
le parc 4 étoiles et 4 étoiles
luxe se renforce, mais surtout chez les indépendants, ainsi qu'au niveau des
chaînes intégrées, au détriment des chaînes 0 et 1 étoile,
qui ne représentent plus
que
63 % du parc contre 79,80 % en 2000 ;
par ailleurs, celui du 2 étoiles,
avec 45 % du parc global, est toujours majoritaire, offrant la part belle à
l'offre économique ;
enfin, au niveau territorial,
l'offre hôtelière est toujours concentrée dans trois régions
: l'Île-de-France, qui occupe 24,6 % des chambres, suivie par les régions
Rhône-Alpes et Paca. Par ailleurs, le développement actuel est surtout
centré sur les villes et les agglomérations qui sortent grandes gagnantes
de cette nouvelle donne, avec plus de 56 % des chambres en projet.
Évelyne de
Bast
zzz36v
Les grands projets d'ouverture 2008-2010
Ouverture du premier Crowne Plaza (4 étoiles, 40 chambres)
à Paris. Propriétaire : Cible Hotels Management (gestion en contrat
de management confiée à InterContinental). |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3077 Hebdo 17 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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