du 27 mars 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
38E CONGRÈS NATIONAL DE LA CPIH À ANGERS (49)
JEAN-FRANÇOIS GIRAULT APPELLE À "GARDER L'ESPRIT GUERRIER"
La Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie donne rendez-vous à ses troupes du 31 mars au 1er avril, dans les locaux de la chambre de commerce et d'industrie de Maine-et-Loire à Angers. Slogan choisi par le président national de la rue Barye pour illustrer les objectifs du syndicat : 'Un métier, un idéal, un combat.'
Propos recueillis par Sylvie Soubes
Jean-François Girault : "L'apprentissage est un excellent outil d'insertion professionnelle, mais pour cela, il faut de bons tuteurs, c'est-à-dire des tuteurs formés." |
L'Hôtellerie
Restauration : Vous abordez ce
38e congrès dans un "esprit guerrier". Pourquoi cet appel au combat
?
Jean-François
Girault : Ce congrès
va en fait dans trois directions : montrer d'abord que c'est un métier qui
peut vraiment être agréable, dans lequel on peut s'épanouir et obtenir
de grandes satisfactions. Ensuite, nous mettons l'accent sur le mot idéal parce
que, lorsqu'on en a un, on réussit mieux sa vie. Un idéal, ça permet
de motiver et de faire bouger les gens. Enfin, nous avons retenu le mot combat parce
que la vie est quelque chose de difficile, que la réalité est parfois
très dure, et qu'on est obligé de maintenir un esprit combattant si l'on
ne veut pas rester sur la touche. Ce congrès porte sur des thèmes qui
sont à la fois récurrents, d'actualité, dont l'avenir est une priorité.
C'est d'ailleurs pour cela qu'on a voulu mettre en première ligne à
quoi servait un syndicat professionnel. Nos adhérents ont du mal à comprendre
que les dossiers de fond mettent du temps pour aboutir. Ils perdent espoir ou se
résignent par lassitude, ou tout simplement parce qu'ils sont écrasés
par les soucis. À Angers, je veux faire passer le message du bon sens, rappeler
qu'il existe un réel besoin de présence d'un syndicat si l'on veut éviter
que nos métiers aillent à reculons. Un syndicat ne fait pas que sauver
les meubles ; il fait avancer les choses. Malheureusement en France, tout est tellement
figé, rigide, que cela demande davantage d'énergie que chez nos voisins
pour y parvenir.
Où estimez-vous avoir été
ou être efficace ?
Dans le classement des hôtels
sur lequel nous travaillons, dans la mise en place d'un médiateur départemental
réservé aux cafés, hôtels, restaurants, qui doit permettre
de faciliter les rapports avec l'administration, dans la reconduction des aides
à l'emploi, le titre de Maître restaurateur et le crédit d'impôt
associé, la formation au permis de licence, les nouvelles règles qui touchent
- enfin - les chambres d'hôte, comme l'obligation d'inscription en mairie,
la campagne de valorisation de nos métiers auprès des 15-30 ans…
Tous ces dossiers convergent pour donner au secteur le moyen d'exister et d'avancer.
Quatre grandes tables rondes auront
lieu durant ce congrès. Quel thème vous semble essentiel ?
Tous le sont. Simplement, certains
demandent davantage de recul. La transmission d'entreprise doit être appréhendée
très en amont. Chez nous, dans les dix prochaines années, 180 000 entreprises
seront concernées, et 60 % des vendeurs ont plus de 50 ans. Disons qu'ils ont
cinq ans pour préparer cette transmission. Si rien n'est mis en oeuvre, plus
d'un tiers des entreprises ne trouveront pas de repreneurs et disparaîtront.
L'ensemble des professionnels du droit et de la finance pense que le manque de préparation
est à l'origine de ces transmissions manquées ou ratées.
Transmettre une entreprise est une opération
délicate et complexe ; les enjeux sont nombreux. Il faut anticiper. Cela permet
de mieux profiter des dispositifs fiscaux ou financiers qui existent.
Vous défendez bec et ongles l'apprentissage…
Nous avons baptisé notre débat consacré
à l'apprentissage 'Former pour réussir la richesse d'un métier'.
L'apprentissage est un excellent outil d'insertion professionnelle, mais pour cela,
il faut de bons tuteurs, c'est-à-dire des tuteurs formés. Et c'est ce
que nous avons mis en place. Notre cheval de bataille : optimiser l'alternance pour
produire les compétences nécessaires au développement de l'entreprise,
offrir au jeune en formation un appui dans la découverte du monde du travail
et l'accompagner dans son projet professionnel. Et surtout valoriser la mission
du tuteur par le développement du titre consulaire de maître d'apprentissage
expérimenté.
Que
pensez-vous de la lettre de Làszlo Kovàcs, adressée à
l'Hotrec, sur l'éventuelle baisse de la TVA en restauration* ?
J'ai envie de vous dire que la TVA, c'est l'arlésienne.
Néanmoins, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a dit
qu'il nous la donnerait. Je veux rester sur ce principe. Prendre la présidence
de l'Europe est une période propice pour influer dans le bon sens. Je voudrais
toutefois revenir sur la philosophie de cette baisse. Ce n'est pas un caprice de
notre part. Aujourd'hui, plus on fournit de services, plus on est taxés. Le
fait de servir à table, d'avoir des salariés, de les rémunérer,
d'être lourdement assujetti, aboutit à une TVA à 19,6 %. Or,
lorsqu'on mange debout, dehors, dans de mauvaises conditions, sans service ou avec
un service restreint, on descend à 5,5 %. On marche sur la tête…
Vous imaginez, en France, moins on emploie de personnes, moins on est taxé.
Vive le chômage, alors… zzz74v
* Lire L'Hôtellerie Restauration n° 3072 du 13 mars 2008.
Le
congrès de la CPIH pratique
Chambre
de commerce et d'industrie du Maine-et-Loire Programme Mardi 1er avril Soirée de gala au Fief de la Thioire à Juigné-sur-Loire. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3074 Hebdo 27 mars 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE