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du 13 septembre 2007
CONCEPT

Chaleureuse, confortable, esthétique, pratique, technologique et moderne. Voilà les caractéristiques de la nouvelle chambre Campanile. Vivement que ce produit se déploie rapidement.
Claire Cosson

Après de longs mois de recherches et d'études

Nouvelle chambre Campanile : elle a tout d'une grande

C'est l'histoire d'une petite chambre, 2 étoiles. Une petite chambre de 15 à 17 m2 environ qui semblait avoir perdu - non pas la mémoire - mais la notion du temps présent. Enfin, la notion du temps présent… façon de parler. Ladite chambre séduit encore bon nombre de clients. En témoignent ses performances réalisées en juillet 2007 : un taux d'occupation moyen de 74,8 % (+ 7,4 pts) pour un prix moyen de 60,46 E (+1,22E). Avouons simplement que celle qui a vu le jour en 1976, à Aix-les-Bains (73), alors propriété de la Société du Louvre (Groupe Taittinger), de la BNP et de l'UAP - j'ai nommé Campanile -, commençait à prendre un sérieux coup de vieux. Has been est le terme qu'emploieraient volontiers les Américains de Starwood Capital, nouveaux patrons de la compagnie depuis l'été 2005.
Bien sûr, ce petit motel des années 1970 conservait ses valeurs intactes de convivialité à la française symbolisée par la présence d'un couple de gérants. Sans oublier sa marque de fabrique : les buffets à volonté. N'empêche… Il fallait replanter le décor dans l'air du temps. Un tour de force avec des enjeux économiques de taille. "Avec un parc de 380 hôtels, dont plus de 210 en filiales, il ne fallait surtout pas se tromper", souligne Steve Jacobs, président du pôle économique de Louvre Hotels.
Résultat : l'homme et ses proches collaborateurs ont pris leur temps. Trop au goût de certains franchisés. Malgré tout, au premier regard jeté sur la chambre rénovée (prototype à Chantilly, 60), le jeu en valait la chandelle. Normal. Parce que la démarche adoptée par Louvre Hotels a été exclusivement axée vers le client. Une étude conséquente portant sur les 'usages de consommation' dans les hôtels - en particulier économiques - a été menée auprès de quelque 1 250 personnes.  

Plusieurs idées préconçues ont été balayées au terme d'études clientèles
"Ideo, la société avec laquelle nous avons travaillé, a non seulement filmé les clients dans leur manière de vivre à l'hôtel, mais elle les a pris aussi en photo et interrogés chez nous comme chez nos concurrents", explique Aurélie Simon, chargée de projet de la rénovation Campanile. Au terme de ce travail, plusieurs préjugés ont été balayés. À commencer par celui qui consiste à croire que l'utilisateur d'hôtellerie économique souhaite obligatoirement se sentir comme à la maison. "Il veut du confort et des attentions, certes. Toutefois, il a parfaitement conscience d'être de passage (durée moyenne des séjours aux alentours de deux jours)", souligne Aurélie Simon. Et de préciser : "Il a d'ailleurs souvent peur d'oublier quelque chose dans sa chambre." Autant d'éléments auxquels s'ajoute une remarque récurrente : économique devrait rimer avec esthétique.
De quoi stimuler le talent des designers qui concourraient pour un contrat d'envergure, soit 15 000 chambres à rénover. C'est l'un des plus brillants de sa génération, Patrick Jouin (Restaurant Alain Ducasse au Plaza, Hôtel Benkiraï à Saint-Tropez…), qui a décroché la timbale. "J'ai découvert que concevoir un 2 étoiles était plus dur qu'un palace. Mais ce projet - qui évoluera sans doute encore - est une véritable aventure, parce qu'avec le produit Campanile, on touche chaque soir des milliers de personnes", confie le designer. Des milliers de personnes qui vont être agréablement surprises. Car, Campanile a bel et bien tout changé !

Le lit : véritable espace dans l'espace
"Au niveau de la chambre, notre ambition visait à conserver les valeurs de Campanile (famille, chaleur, convivialité…) tout en apportant un excellent niveau de confort et de modernité. Pour autant, nous devions garder la superficie initiale de la cellule. Seul le sas d'entrée a été supprimé", note Steve Jacobs. Un problème épineux dont Patrick Jouin a su venir à bout. "On a joué la carte de l'authenticité, de la simplicité et de l'utilisateur. Le tout ponctué de notes d'humour", commente le designer.
Et ça marche plutôt bien ! D'emblée, on tombe sous le charme de cette chambre Campanile revisitée. D'abord, la première bouffée d'oxygène provient de la climatisation systématique de tous les établissements. Vient ensuite la mise en scène du lit qui invite à s'abandonner rapidement aux bras de Morphée. Véritable espace dans l'espace, le lit a pris de la hauteur (18 cm), de la largeur (1,60 m x 2 m), et a adopté la couette ainsi que le plaid. "Dans un hôtel, les gens viennent pour dormir, avant tout. Nous avons refusé de lésiner sur la literie - Simmons dorsopédique -, identique à celle installée dans nos hôtels Concorde", précise fièrement Steve Jacobs. Ajoutez une tête de lit à la fois élégante et intimiste où on peut enfin lire sans s'abîmer les yeux ni même réveiller le voisin (néon et liseuse). Le rêve, en somme…
Autre attention sensible : l'alternance des revêtements au sol. Dès l'entrée, un parquet, facile à entretenir et chaud à la fois, sert de transition. Suit une épaisse moquette qui encadre le lit. "Cela renforce la sensation d'intimité. Et puis on évite le choc thermique en se levant le matin", indique Patrick Jouin. Flatté, le client le sera probablement aussi en s'installant au bureau (40 cm de profondeur). Tout de blanc vêtu avec son célèbre plateau courtoisie, ce plan de travail s'étire le long de la baie vitrée, dispose d'une série de prises électriques et d'un luminaire en suspension.  

Carte de restaurant imaginée par Pierre Gagnaire
Poursuivons la visite… Qu'est-ce donc que cet amusant point lumineux (vert) qui brille au fond de la chambre ? Une penderie, bien sûr ! Ouverte (gain de place), où l'on peut enfin déposer sa valise sans la défaire entièrement tout en suspendant quelques vêtements si nécessaire. Mieux encore. Il y a même deux petits crochets supplémentaires au mur. Histoire d'y accrocher son imper… Étonnant également, ce petit vide-poche sous la télévision (écran plat) agrémenté d'une prise vidéo (MP3, lecteur DVD, caméscope). Que demander de plus ! Un soliflore…, c'est compris dans le prix.
Passons maintenant à la salle de bains. Méconnaissable. Du sol (grandes dalles) à la mosaïque de la douche (blanche nacrée) en passant par le pommeau de douche (plus large) et le lavabo, la cure de jouvence est profonde. Mais il ne s'agit pas d'une cure d'amaigrissement. Au contraire. Le linge de toilette augmente en grammage : 550 g pour le drap de bain et 360 g pour les éponges. La lumière monte en intensité et le sèche-cheveux répond à l'appel. Tout comme le chauffage. À noter qu'aucun élément n'est fixé au sol, ce qui facilite le travail de la femme de chambre.
Fort de cette nouvelle donne, le client risque de cocooner sérieux. Il aurait tort de se borner à cela. Si l'extérieur du Campanile a subi un relookage relativement minimaliste, le bâtiment d'accueil a, lui, été refondu. Et tel un véritable lieu de vie, il mise sur la flexibilité des espaces : réception, bar (ouvert toute la journée), grand écran, coin lounge, zone wifi… L'esprit initial de Campanile demeure intact. Cerise sur le gâteau : l'innovation (sans rupture totale) est au rendez-vous. Jusque dans la carte du restaurant imaginée par Pierre Gagnaire. n zzz36v

ON A AIMÉ MAIS...
Vous l'avez compris, la nouvelle chambre Campanile nous a séduits. Cela n'empêche pas de garder les pieds sur terre et de s'interroger sur quelques points. Premièrement, la suppression du sas n'occasionne-t-elle pas de déperdition de chaleur (because coursives) et une moins bonne isolation phonique ? Selon le designer et Steve Jacobs, les portes ayant été changées, il n'y a pas de souci à avoir sur ce point. Quant au prix de la rénovation qui s'élève à 14 000 E, n'est-ce pas trop coûteux ? "En fait, cette enveloppe englobe la refonte complète de l'établissement : extérieur, jardins, parties communes, restaurant, climatisation, chambres…", répondent les intéressés. Et le designer de préciser : "Chantilly est un prototype. Nous allons maintenant développer de manière industrielle."
Enfin, à quel rythme va se dérouler cette phase de modernisation ? "L'opération va débuter au 4e trimestre 2007 avec un objectif de 30 unités tous les trois mois", affirme le président du pôle économique de Louvre Hotels. Question prix affiché, il augmentera, bien entendu, selon les places.

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L'Hôtellerie Restauration n° 3046 Magazine 13 septembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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