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du 7 juin 2007
DÉVELOPPEMENT DURABLE

Plus de doute, l'environnement devient une valeur sociétale forte. Les hôteliers haut de gamme sont fréquemment sensibilisés aux démarches qualité, mais malheureusement peu attentifs à des démarches environnementales puisque quasi inexistantes à ce niveau d'activité. Avec une certification dédiée à l'hôtellerie de luxe, Excel Place veut y remédier.
Nelly Rioux

Excel Place veut favoriser les petits gestes verts dans sa démarche qualité

Lors du 1er Forum Salon Ecorismo (à Arles, en mars dernier - lire L'Hôtellerie Restauration n° 3023 du 5 avril 2007) sur le thème des solutions environnementales pour l'hôtellerie et le tourisme, le cabinet conseil François Tourisme Consultants (FTC*) a signé une convention avec la société Excel Place**, premier organisme certificateur de qualité de service réservé à l'hôtellerie haut de gamme. Ce protocole de collaboration a permis de renforcer la démarche qualité spécifique environnement pour la branche hôtellerie de luxe initiée par la société dirigée par Isabelle Boutteville. 


Isabelle Boutteville : "Il n'existe pas un seul client d'hôtel qui ne souhaite participer à l'effort de dépenser moins d'énergie."

L'Hôtellerie Restauration : L'hôtellerie haut de gamme, souvent moteur des évolutions de l'industrie hôtelière, s'honore d'aller de l'avant pour préserver l'environnement. Sur le terrain, on ne constate pourtant pas beaucoup d'efforts. Comment expliquez-vous ça ?
Isabelle Boutteville : L'hôtellerie haut de gamme peut facilement rattraper son retard. Les esprits évoluent puisque la notion d'environnement n'est plus en opposition avec un haut niveau de service. C'est dans la façon de passer le message aux clients et au personnel que l'impact se mesure facilement… Car il ne faut pas s'y tromper : l'environnement n'est pas une mode passagère mais une nouvelle obligation. Aujourd'hui, certains clients ou hôteliers peuvent le percevoir comme une mode ou une tendance, mais cela sera une obligation pour demain.

La convention que vous avez signée avec FTC est-elle plutôt un symbole ou un véritable engagement vis-à-vis du développement durable dans l'industrie hôtelière ?
La signature de la convention est une première pierre à l'édifice. Notre contribution est d'aider toutes les structures, des plus petits hôtels indépendants aux plus grands, à intégrer de petits gestes impactant l'environnement et également leurs factures en fin d'année. Aujourd'hui, peu d'hôtels haut de gamme sont réellement acteurs du développement durable, et les principaux sont membres de grands réseaux. Notre rôle de prescripteur est de faciliter le passage du concept à la réalité. L'hôtelier a une vraie place à prendre dans cette démarche environnementale pour ne pas la subir mais en tirer avantage.


L'hôtel Les Orangeries, à Lussac-les-Châteaux (86) : un bel exemple dont chacun peut s'inspirer pour se lancer sur la voie verte.

Concrètement, pouvez-vous nous citer quelques exemples d'actions 'vertes' qui ont véritablement fait leurs preuves sur le marché de l'hôtellerie de luxe ?
Il est très simple de suggérer aux clients de réutiliser leur serviette de bain, voire leurs draps s'ils le souhaitent. Il suffit tout simplement de prévoir une signalétique adéquate qui s'intègre bien dans le style de
l'hôtel sans oublier de toujours donner le choix au client. Autre exemple pour l'accueil d'un client VIP : offrir une corbeille de fruits issus d'une agriculture biologique, sachant que cela ne coûte pas plus cher à l'achat. Ou encore, prévoir de beaux distributeurs de savon, shampoing, gel douche de qualité plutôt que des produits d'accueil emballés individuellement afin de réduire significativement les coûts et les déchets liés à l'emballage.

Avez-vous mesuré l'impact de ces petits gestes sur la clientèle ?
Il n'existe pas un seul client d'hôtel qui ne souhaite participer à l'effort de dépenser moins d'énergie. De nombreux petits gestes contribuent à la préservation de notre environnement tout en offrant un service de qualité. Les clients également peuvent avoir une attitude déterminante sur le gaspillage sans pour autant diminuer leur confort, encore moins leur bien-être. J'ajoute que la clientèle étrangère, notamment asiatique et nordique, exige déjà ces bonnes pratiques.

De quoi avez-vous besoin pour favoriser cette prise de conscience environnementale dans l'hôtellerie haut de gamme et dans sa clientèle ?
Les nouvelles bonnes pratiques demandent toujours un effort important de communication, surtout à leur lancement. Il est important de fédérer les énergies. Ainsi, nous comptons sur l'aide des ministères du Tourisme et de l'Environnement, ainsi que sur les différents organes qui oeuvrent sur le terrain : direction du tourisme, les CRT, les CDT, les CCI… n zzz50p

* FTC - Tél. : 05 53 54 49 00
** Excel Place - Tél. : 01 42 25 08 90

Quelques exemples des 90 critères environnementaux élaborés en collaboration avec le cabinet FTC pour le référentiel Excel Place

Intérieur et parties communes (parmi 10 items)
• Utilisation d'ampoules basse consommation (fluocompactes) ou de systèmes automatiques (détecteur, minuterie, cellules photosensibles…).
• Le chauffage se coupe automatiquement dès qu'une fenêtre est ouverte.
• Les toilettes communes disposent d'un système économe en eau.

Chambres et suites (parmi 14 items)
• Un message offre au client la possibilité de garder son linge de bain afin de limiter le nombre de lavages, et donc, la quantité d'eau et de lessive.
• Présence de vitrage double, voire triple épaisseur et faiblement émissif
• Si la chambre possède un climatiseur, le client peut facilement l'éteindre s'il le souhaite
• Au moins un de ces éléments dispose d'un écolabel : produit d'accueil, linge de bain, peignoir, draps, papier toilette…

Petit-déjeuner, bar, room service et restaurant gastro (parmi 11 items)
• Au moins 50 % des fruits et jus de fruits du petit-déjeuner sont issus de l'agriculture biologique.
• L'utilisation de bouteilles en verre consignées pour l'eau et les jus de fruits est privilégiée lorsque possible.
• Les cuisines sont équipées d'un bac à graisse de taille suffisante et régulièrement vidangé.
• Les livreurs coupent leur moteur lorsqu'ils sont à l'arrêt dans l'établissement.

Locaux techniques et administration (parmi 23 items)
• La climatisation naturelle est privilégiée sinon les équipements sont de classe A.
• Les produits de nettoyage utilisés disposent d'un écolabel.
• La politique d'achat de mobilier en bois privilégie les labels de gestion durable des forêts (FSC ou PEFC).

Extérieurs : parcs, golf et jardins (parmi 13 items)
• Plus de 50 % des voies de circulation et des parkings sont perméables (non couvertes d'asphalte ou de ciment).
• Le jardinier et/ou green keeper a suivi une formation sur la gestion écologique des espaces verts ou des terrains de golf.
• L'eau de pluie est récupérée pour être utilisée…

4 autres catégories complètent la grille du référentiel avec un volet consacré à la piscine (y compris baignade et sauna) et un autre au spa (y compris soins, fitness et musculation). Enfin, 11 items sont validés dans une catégorie écomanagement et ressources humaines, et 5 items dans une catégorie 'Bonus' qui comprend, par exemple, le service de mobilité écologique (se déplacer à vélo ou en véhicule électrique…).

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L'Hôtellerie Restauration n° 3032 Magazine 7 juin 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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