Actualités

Page d'accueil
 
du 15 juin 2006
ÉTUDE

MONSIEUR LE DIRECTEUR ET MADAME LA FEMME DE CHAMBRE...

L'égalité hommes-femmes peine à s'imposer

Qu'on le veuille ou non, les hommes dominent toujours le monde de la cuisine. Tout comme les femmes celui des étages. À noter que la mixité des emplois semble néanmoins s'améliorer en 2006 au sein des groupes chaînés hormis pour les fonctions de directeur d'établissement et de serveur.

Dans son dernier rapport sur l'égalité hommes-femmes (2006), la Commission européenne indique que l'égalité des sexes dans la vie professionnelle est un objectif encore loin d'être atteint. Ce dernier rappelle d'ailleurs qu'en 2004, les femmes gagnaient 15 % de moins que les hommes en moyenne dans l'Union européenne. Et d'insister sur le fait que les femmes représentent certes 32 % de l'encadrement des entreprises, mais ne siègent qu'à hauteur de 10 % dans les conseils d'administration et à peine à 3 % dans les postes de directeurs généraux.
Si notre étude ne permet pas encore d'établir les différences de salaires entre la gent féminine et masculine au sein des CHR, elle révèle néanmoins qu'en termes de répartition des emplois entre hommes et femmes, le secteur doit encore plancher sur sa copie. Analysons dans le détail les données collectées auprès des indépendants. En fait, aucun poste n'est à 100 % masculin ou féminin dans les entreprises indépendantes, mais la polarisation est sensiblement marquée selon les types de postes. 94 % des chefs de cuisine existants sont ainsi occupés par le sexe dit fort tandis que l'on dénombre seulement 6 % de femmes dans ces fonctions. On l'aurait parié ! Un coup d'oeil au Michelin et l'on a vite compris la chanson. Reste à savoir si les conditions de travail - particulièrement difficiles - sont les seules raisons valables pour expliquer ce fort déséquilibre…
À noter parallèlement une présence masculine renforcée dans les fonctions de veilleurs de nuit (10 % de femmes), de plongeurs, de cuisiniers, de maîtres d'hôtel et de commis de cuisine (15 % de femmes pour ce dernier poste). À l'opposé, 89 % des gouvernantes sont des femmes dans les exploitations indépendantes, 85 % des femmes de chambre, 73 % des femmes de ménage… et 67 % des 'garçons de café' ! La parité semble apparemment plus proche concernant le métier de serveur (45 % de femmes), réceptionniste (46 %) et chef de réception (50 %). Les métiers d'accueil en somme. Ce qui ne préjuge en rien de la concordance des salaires.

4 % des chefs de cuisine sont des femmes dans les réseaux chaînés
Les chaînes de restauration et d'hôtellerie favorisent-elles davantage la parité ? Pas vraiment. Concernant les fonctions généralement occupées par des hommes, les groupes affichent même de moins bons résultats avec une présence masculine extrême dans les postes suivants : veilleur de nuit (1 % de femmes contre 10 % chez les indépendants), chef de cuisine (4 % contre 6 %), commis de cuisine (12 % contre 15 %), barman (13 % contre 18 %), agent technique (14 % contre 18 %) et enfin directeur d'établissement (15 % de femmes contre 34 % chez les indépendants).
Soulignons toutefois que la donne s'améliore d'une année sur l'autre pour le chef de cuisine qui ne totalisait que 3 % de salariées en 2005 et franchit la barre des 4 % en 2006. Par contre, la situation se dégrade quant au commis de cuisine (12 % de femmes contre 16 % l'an dernier) et aux directeurs d'établissement où l'on recensait encore 28 % d'emplois féminins en 2005 et tout juste 15 % voilà quelques mois.
Apparemment, les chaînes tendent à mieux équilibrer la part des emplois féminins et masculins sur d'autres fonctions. C'est-à-dire sur les postes de cuisinier (26 % de femmes contre 13 % chez les indépendants), de plongeur (26 % contre 13 %) et enfin de chef de rang (44 % contre 22 %). La parité hommes-femmes est atteinte seulement sur le poste de comptable avec 52 % de femmes à comparer aux 48 % de l'exercice précédent.
Globalement, la réception est toujours sous domination féminine dans les chaînes (57 %) malgré un pourcentage en diminution par rapport à 2005 (69 %). Pour les serveurs, la féminisation des emplois, déjà plus forte dans les chaînes que chez les indépendants (46 % de femmes à ce poste), s'accentue : 73 % de femmes en 2006 contre 69 % en 2005. En conclusion, la mixité des emplois paraît s'améliorer en 2006 au sein des réseaux chaînés, exception faite des salariés au poste de directeur d'établissement (emploi de plus en plus masculin) ou de serveur (poste de plus en plus féminin).
n zzz56e

Article précédent - Article suivant


Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts

Rechercher un article

L'Hôtellerie Restauration n° 2981 Spécial Salaires 15 juin 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration