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du 29 septembre 2005
VIE PROFESSIONNELLE

LOI EVIN, FUSION DES LICENCES 2 ET 3, CONTRAT NOUVELLES EMBAUCHES...

JEAN-FRANÇOIS GIRAULT VEUT DU "BON SENS"

3e trimestre chargé pour le président de la CPIH, qui réclame davantage de bon sens dans l'élaboration des textes. Que ce soit dans le cadre de la réglementation des débits de boissons comme du tabac. Interview.
Propos recueillis par Sylvie Soubes


"Nous estimons qu'il faut créer une licence spécifique pour les hôtels qui n'exploitent pas de bar, mais qui veulent pouvoir mettre du whisky dans leurs minibars"
, explique Jean-François Girault.

L'Hôtellerie Restauration : Quelle est votre position en matière de tabac ?
Jean-François Girault
: Nous avons été audités durant 2 heures par le Comité national contre le tabagisme (CNCT), et nous venons d'en recevoir le compte rendu. Aujourd'hui, le grand principe, c'est de dire qu'il faut faire une réglementation dans l'hypothèse que, demain, les salariés pourront nous attaquer pour tabagisme passif. La démarche du CNTC entre dans le plan de lutte contre le cancer initié par le président de la République. Il faut bien comprendre que l'accent est mis sur la protection des travailleurs. Le risque tabac étant connu aujourd'hui, on sait qu'on doit préserver l'atmosphère dans laquelle travaillent nos salariés. Le problème se pose en termes de risque sanitaire. Si une nouvelle loi devait voir le jour, il faut impérativement qu'elle prenne en compte les caractéristiques de nos métiers. Interdire de fumer dans un bar-tabac, lieu où on vend le tabac, me paraîtrait complètement absurde. Vous voyez aussi un discothécaire demander à ses clients d'aller fumer dehors ? L'été, passe encore. Mais en décembre ou en janvier ? Actuellement, aucun calendrier n'est fixé, et si nous avons une garantie, c'est que les terrasses découvertes resteront fumeurs. Ce qui me semble le minimum.

Vos départements grondent contre les tickets-restaurant ? Que se passe-t-il ?
En fait, nous constatons pas mal d'abus. Les tickets servent à tout et à n'importe quoi. Des grandes surfaces les acceptent à l'heure actuelle. Je pense qu'il faut revoir la réglementation. J'ajouterais que la profession est une nouvelle fois désavantagée par son taux de TVA. Lorsque le consommateur dépense son ticket chez un traiteur, il ne supporte pas les 19,6 %. S'il va au restaurant, il perd du pouvoir d'achat alors que ces tickets ont été créés pour favoriser le flux en restauration.

La fusion des licences 2 et 3 est imminente et entre dans le cadre de l'Europe. Cette modification va-t-elle être accompagnée d'une vraie refonte de la réglementation des débits de boissons ?
La refonte du Code des débits de boissons (code intégré au Code de la santé publique), est sans doute le plus gros morceau après la baisse de la TVA. Ça fait 20 ans qu'on est dessus et on n'en voit toujours pas le
bout, en dépit de toutes les annonces qui ont été faites. Ce qui me paraît la priorité des priorités, c'est la constitution, dans chaque département, d'une commission des débits de boissons qui permettrait aux professionnels de donner systématiquement leur avis lorsqu'il y a un souci. Il existe à Nantes une commission de ce type et ça fonctionne très bien. Il faut que le principe soit étendu à l'ensemble du territoire. Quant à la fusion des licences 2 et 3, elle a pour inconvénient majeur de relever le degré d'alcool vendu. C'est une porte ouverte à une consommation d'alcool moins contrôlée, notamment lorsqu'il va s'agir des licences temporaires utilisées par les associations. Jamais on n'écoute nos revendications. On nous présente des textes établis sans dialogue ou qui ne prennent pas en compte nos commentaires. On nous parle de supprimer les 100 km dans le cadre des transferts de licence. Cette mesure va accentuer la désertification de certaines communes et régions au profit de zones déjà largement touristiques. C'est évident. En l'état, un projet de loi sera présenté en 2006 et cela nous laisse un peu de temps pour remettre à plat nos espérances. Parmi nos propositions, nous estimons qu'il faut créer une licence spécifique pour les hôtels qui n'exploitent pas de bar, mais qui veulent pouvoir mettre du whisky dans leurs minibars. Les obliger à avoir une licence 4 est disproportionné. Il est urgent que le législateur fasse preuve de bon sens. 

Comment voyez-vous les mesures prises par le gouvernement de Villepin ?
Je crois que le contrat nouvelles embauches va permettre aux professionnels, et notamment à ceux qui démarrent leur entreprise, de s'adapter au marché, cela va leur laisser le temps d'apprécier si le poste peut devenir pérenne. C'est une souplesse accordée à l'entreprise, pas une période d'essais, comme certains le laissent entendre. Il est très difficile actuellement d'avoir une lisibilité à long terme, on navigue à vue. Quant aux autres mesures, elles restent très floues à nos yeux. En France, la gestion de nos boutiques doit être simplifiée. On l'a vu avec les allégements Fillon. Beaucoup n'en n'ont pas bénéficié à cause de la complexité de leur mise en oeuvre, alors qu'ils y avaient droit. zzz74v

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L'Hôtellerie Restauration n° 2944 Hebdo 29 septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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