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du 22 septembre 2005
PERSPECTIVES

Dans une importante campagne de sensibilisation

L'Umih appelle la profession à se mettre en conformité avec la loi Evin

Pour André Daguin, "la loi Evin est un bon texte" qu'il faut préserver.
D'où la diffusion par l'Umih d'un document pratique auprès d'un large éventail de professionnels, qui insiste sur les bons réflexes et la nécessité de se mettre aux normes.
Le président de la rue d'Anjou revient également pour nous sur les dossiers de la rentrée.    
Propos recueillis par Sylvie Soubes

L'Hôtellerie Restauration Vous lancez une campagne d'information auprès d'un très large éventail de professionnels pour la mise en conformité des établissements à la loi Evin.
Vous pensez donc qu'on peut éviter l'interdiction totale de fumer dans les établissements accueillant du public promise par certains ?

André Daguin Compte tenu de notre implantation et de notre représentativité, nous considérons que nous devons nous occuper de tout le monde. Le danger vient que la loi Evin est peu ou mal respectée et il est de notre devoir de mettre nos professionnels devant leurs responsabilités. Il y a une loi et il faut l'appliquer. Si nous ne l'appliquons pas, nous allons vers une interdiction totale. Moi, j'ai du mal à accepter une société basée sur les interdits. Nous tomberions dans la ségrégation et dans la prohibition. Et nous savons où ces excès conduisent. Je ne fais pas référence ici au chiffre d'affaires, car il s'agit de la santé des gens. C'est pour ça d'ailleurs que vous ne m'avez jamais vu rouspéter contre les contrôles d'alcoolémie sur la route… Il ne faut pas prendre des mesures qui pourraient donner naissance à des conflits longs et délicats. Je ne suis pas fumeur et je crois pouvoir dans ces conditions prendre position objectivement. D'où cette campagne qui se veut informative et pratique. Bien sûr, il y aura toujours des cas insolubles. Il faut alors que le bon sens l'emporte. Il me paraîtrait absurde d'interdire de fumer dans un bureau de tabac par exemple. Comme nous le soulignons dans le document que nous diffusons, la loi Evin est un bon texte, une loi d'équilibre ménageant à chacun son espace de liberté en respectant celui des autres.  

Vous avez été reçu la semaine dernière par le ministre du Tourisme. Pourriez-vous revenir sur cet entretien ?

Comme vous le savez, nous avons avec M. Léon Bertrand, qui est notre ministre de tutelle, des réunions régulières dans l'année. Jeudi, nous avons passé en revue un certain nombre de dossiers, comme les résidences de tourisme, les chambres d'hôte, les piscines, l'avenant à la Convention collective que nous avons signé et de nos rapports avec le ministère du Travail. Nous avons aussi effectué un rapide tour de France en revenant notamment sur les contrôles sur le travail dissimulé et la sécurité alimentaire. Concernant la Commission départementale de sécurité incendie, nous sommes heureux d'avoir le soutien du ministre dans notre volonté de réforme de sa composition, afin que nos organisations professionnelles y soient représentées. En matière de sécurité incendie et d'accessibilité des personnes handicapées, nous avons eu confirmation de la prise en compte des difficultés de notre secteur dans l'établissement des textes qui sont en cours d'élaboration.  

Nous sommes à presque 3 mois de l'échéance du 1er janvier 2006... Êtes-vous toujours optimiste ?

Lors de sa venue à notre congrès de Brest, il y a 3 ans, Léon Bertrand nous a dit que nous aurions la baisse de la TVA au 1er janvier 2006. Messieurs Dutreuil, Sarkozy, Raffarin, lorsqu'il était Premier ministre, le président de la République, tous se sont engagés et c'est pourquoi nous avons signé avec les syndicats de salariés des accords. Des accords que seule la baisse de la TVA peut nous permettre d'honorer. Si nous ne l'obtenions pas, nous devrions dénoncer la convention et ceci me navrerait profondément. Nous avons aussi évoqué, lors de cet entretien, le recours déposé par la CFDT, que nous comprenons d'une certaine manière. En revanche, nous avons du mal à comprendre celui déposé par le Synhorcat. Si ces recours prospèrent, tout ce qu'on a entrepris tomberait à l'eau et nous reviendrions à la case départ, c'est-à-dire aux 35 heures. 

Votre réaction aux élections en Allemagne ? Celles-ci peuvent modifier la donne lors des prochains Ecofin ? Sachant que la position de l'Allemagne a longtemps été contre cette baisse.

L'Allemagne commence à nous ressembler. Elle qui représentait la discipline va arriver à ce prodige que les deux partis opposés vont probablement devoir se résigner à une coalition dans laquelle le perdant restera chancelier. En ce qui me concerne, aujourd'hui, la position de l'Allemagne n'est plus un obstacle à la baisse de la TVA. La France peut décider de manière unilatérale en évoquant la subsidiarité. Elle peut passer au taux réduit la seule restauration en France qui n'en bénéficie pas encore, c'est-à-dire la restauration traditionnelle. Je voudrais revenir sur les aides transitoires qui nous ont été octroyées. J'insiste sur le fait que nous n'avons jamais demandé ces aides et qu'elles nous ont été octroyées à l'initiative du gouvernement en attendant le 1er janvier 2006. Ce que nous réclamons, nous, c'est l'équité. Nous voulons que tous les professionnels puissent travailler sur un pied d'égalité.


Rentrée chargée pour le président de l'Umih entre loi Evin et TVA.

"La loi Evin dans les CHRD" : ayez les bons réflexes
Dans quelques jours, vous allez recevoir un document intitulé La loi Evin dans les CHRD. Diffusé par l'Umih, il vise à faire prendre conscience aux professionnels des responsabilités qui leur incombent. "Notre vocation, nos traditions ont de tout temps été axées sur l'esprit de convivialité en société. Je ne veux pas, et vous non plus, que nos établissements deviennent exclusivement non-fumeurs", écrit André Daguin.
"Une prise de conscience […] est indispensable. Mettons le plus rapidement possible nos établissements et surtout nos habitudes en conformité avec la loi Evin.
Cette loi d'équilibre protège les clients non-fumeurs et dessine les droits et les devoirs des clients fumeurs
", ajoute en préliminaire le chef de file de la rue d'Anjou. Résumé des normes sur le renouvellement de l'air auxquelles sont soumis les locaux ou espaces accueillant du public, identification et organisation des zones non-fumeurs et fumeurs, bons réflexes à prendre…
Un mode d'emploi qui devrait permettre d'éviter les retours de bâtons annoncés ici et là !

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L'Hôtellerie Restauration n° 2943 Hebdo 22 septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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