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du 30 juin 2005
HÉBERGEMENT

D'APRÈS UN SONDAGE CHRISTIE & CO RÉALISÉ À PARIS, LONDRES ET MADRID

LES HôTELIERS DISENT MAJORITAIREMENT 'OUI' AUX JEUX OLYMPIQUES 2012

Le 6 juillet prochain, le Comité olympique va désigner la ville qui accueillera les Jeux olympiques de 2012. Paris, Madrid et Londres font la course en tête devant Moscou et New York. Dans ces 3 villes favorites, les professionnels de l'hôtellerie sont favorables à la manifestation en sachant qu'il y a des avantages et des inconvénients à recevoir cet événement.

Dans moins d'une semaine, les jeux seront faits. Le verdict tombera le 6 juillet prochain, à Singapour. Une aubaine pour le futur vainqueur tant les JO peuvent générer des retombées économiques (lire encadré). Reste que le pactole en question ne s'obtiendra que par "une très bonne organisation et une très bonne gestion en amont de l'événement". Tout le monde en a conscience. Y compris les hôteliers, acteurs incontournables pour le bon déroulement de ce type de manifestation sportive.Et bien justement, les professionnels de l'hôtellerie sont-ils favorables à cet événement ? Qu'en espèrent-ils concrètement ? Autant de questions que le cabinet Christie & CO a posé à plusieurs d'entre eux dans les trois villes présentées comme favorites pour organiser les Jeux olympiques de 2012. Et le résultat ne s'est évidemment pas fait attendre. "Les sondés dans les trois villes concernées souhaitent vivement accueillir les JO à plus de 94 % en moyenne", souligne Christie & CO.
Un chiffre positif qui en dit long sur les enjeux de ces rencontres sportives planétaires. D'ailleurs, les hôteliers savent parfaitement de quoi il en retourne puisqu'ils tablent globalement sur une augmentation des performances opérationnelles et un développement des infrastructures locales. Les Londoniens prévoient ainsi une augmentation sensible de leurs revenus et un résultat brut d'exploitation (RBE) plus important (92 %). Idem pour les Parisiens (60 %) qui espèrent également la création d'une image positive pour la Ville lumière (68 %). A Madrid, l'impact principal attendu se situe aussi au niveau de l'image (99 %), suivi du développement de l'infrastructure locale (91%).

"L'offre hôtelière suffit" selon les professionnels
Qu'en est-il de l'accroissement possible des standards hôteliers à l'occasion des JO ? Il n'y a apparemment pas grand-chose à attendre sur ce plan. En règle générale, peu d'hôteliers prévoient en effet d'importants programmes de rénovation. En revanche s'agissant du développement de l'offre hôtelière, les professionnels ne mâchent pas leurs mots. "à Paris comme à Madrid et Londres, ces derniers estiment que l'offre hôtelière actuelle suffit au regard de la demande potentielle générée pour cet événement", explique le cabinet Christie & CO. Et de poursuivre : "Si l'offre devait s'accroître, les villes connaîtront une surcapacité après les JO qui devraient entraîner une diminution des performances opérationnelles et accentuer la baisse des valeurs des établissements pour une majorité d'exploitants."
Si par contre les parcs hôteliers demeurent cohérents dans les trois villes candidates, la donne devrait s'avérer positive selon les hôteliers. 66 % des professionnels questionnés dans la capitale du Royaume-Uni croient de fait que dans ces conditions, les valeurs des entreprises pourraient alors augmenter grâce notamment aux meilleures performances opérationnelles et un plus grand choix d'acquéreurs (57 %). à Madrid, deux tiers des hôteliers considèrent que les valeurs pourraient grimper à cause d'un choix d'acquéreurs plus vaste et de meilleures performances opérationnelles. Enfin, plus de 50 % des hôteliers parisiens sondés s'attendent à une hausse des valeurs. Hausse due cependant davantage à l'amélioration des résultats opérationnels qu'à un plus grand choix d'acquéreurs potentiels.
Autre point intéressant : pour bon nombre de professionnels interrogés par Christie & Co, le marché de l'emploi sera particulièrement impacté à Paris et à Madrid.
Claire Cosson zzz36e

Un jackpot à la clé
Budget d'organisation : 2,2 milliards d'euros
Budget investissement sportif : 2 milliards d'euros
Budget investissement transports : 3,2 milliards d'euros
* Retombées économiques durant la période de préparation des JO (2005-2012) : de 5,7 à 6,3 milliards d'euros
* Nombre d'emplois créés pendant la période de préparation des JO (2005-2012) : de 57 200 à 63 700 emplois
* Retombées économiques après les JO (2012-2019) : 5 milliards d'euros par an
* Nombre d'emplois créés après les JO (2012-2019) : 42 300 emplois
* Source : Boston Consulting Group

Mobilisation générale chez les grands patrons
Rarement les grands patrons se sont autant mobilisés pour soutenir la candidature de Paris 2012. Sous l'égide d'Arnaud Lagardère, le Club Entreprise Paris 2012 regroupe en effet 20 des plus belles entreprises françaises dont : Accenture, Accor, Airbus, Air France, Bouygues, Carrefour, Crédit Agricole, EDF, France Télécom, Gaz de France, Lafarge, Lagardère, LVMH, Publicis, la RATP, Renault, Sanofi-Aventis, Sodexho, Suez et VediorBis. Ces 'supporters officiels' ont chacun versé 1,5 million d'euros. A noter que plus de 700 PME-PMI les ont rejoints moyennant
à peu près 1 000 euros.

Du coté de Londres…
"La surcapacité risque d'affecter uniquement les hôtels de banlieue car les hôtels de centre-ville seront de toute manière remplis en priorité."
"L'Est de Londres, si ce quartier est considéré comme un marché distinct de celui de Londres, devrait devenir plus attractif.
De plus, la valeur de ces hôtels devrait augmenter."

"Un seul événement, tel que les JO, n'aura pas de répercussions significatives sur le marché londonien à long terme."
"Les hôtels doivent mieux maîtriser leurs réservations, afin d'accueillir leur clientèle habituelle et les visiteurs propres aux Jeux olympiques."
"Un intérêt accru ainsi qu'une visibilité internationale pour nos hôtels pourraient convaincre des acheteurs étrangers."
"Nous ne devrions pas construire d'hôtels pour les Jeux olympiques : les hôtels à Sydney ont affiché des TO peu élevés suite aux Jeux ; quelques établissements ont fermé depuis et de nombreux employés ont perdu leur travail."
"Nos hôtels devraient améliorer leur qualité et service, afin de donner une bonne impression aux clients étrangers."

Du coté de Madrid…
"Il est nécessaire de réguler l'offre hôtelière. Dès le début, nous devons réfléchir à la fiabilité de nos projets : par exemple, un hôtel construit pour les JO pourrait être transformé en hôpital après les Jeux."
"Les Jeux seront positifs à terme, mais il y aura une crise dans le secteur hôtelier peu après."
"Les Jeux olympiques sont un processus, et non pas un but en eux-mêmes. Il faut les promouvoir efficacement avant et après. Les Jeux ne suffiront pas à compenser la surcapacité hôtelière potentielle."
"Le secteur hôtelier souffre depuis 8 ans. Les Jeux olympiques seraient une chose positive pour la ville, mais pas pour le secteur hôtelier."
"La surcapacité risque d'être problématique. Par contre, les Jeux pourraient générer une nouvelle clientèle telle que la clientèle asiatique."
"Les Jeux olympiques à Barcelone et l'Expo-92 à Séville ont été des éléments très négatifs pour le secteur hôtelier. Les investissements nécessaires ayant été trop lourds pour un grand nombre d'entreprises qui ont au bout du compte fait faillite."
"Les objectifs doivent refléter la réalité : le secteur ne vit pas grâce aux Jeux olympiques, même s'ils sont positifs à court terme."
"Entre 2005 et 2015, la rentabilité des hôtels risque d'être peu élevée. Il y a aura une surcapacité avant et après les Jeux (cf. les statistiques des JO à Barcelone). Les permis de construire autorisés par lamunicipalité vont mener à une surcapacité ainsi qu'à une spéculation."

Du coté de Paris…
"La clientèle habituelle évitera autant que faire se peut Paris pendant les Jeux olympiques."
"Les Jeux olympiques permettront de créer un vrai souffle en termes de relations publiques pour la ville de Paris."
"La durée de séjour sera portée à 6-7 nuits, contre 3 à 4 nuits actuellement."
"Un accord devra être signé entre les hôteliers afin de minimiser les augmentations des prix."
"L'impact sur les prix sera limité dans les zones aéroportuaires, comme cela fut le cas pour la coupe du Monde de Football en 1998 à Paris."

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L'Hôtellerie Restauration n° 2931 Hebdo 30 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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