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du 24 février 2005

JURIDIQUE

Écho de l'assureur-conseil

Les dommages qui ne sont pas pris en charge par les assureurs

Les différentes garanties que l'on trouve dans les contrats d'assurance couvrent les principaux types de sinistres qu'un hôtelier peut rencontrer. Les contrats multirisques ne sont pas pour autant des contrats 'tous risques'. Ils ne garantissent que les dommages consécutifs à un événement limitativement énuméré tel que incendies, tempêtes, dégâts des eaux, vols, vandalisme, bris de glace, et la responsabilité civile du chef d'entreprise.

Une chaise cassée par un client, du vin renversé sur une moquette… sont des dommages qui ne peuvent être indemnisés par l'assureur de l'hôtel. Mais dans les événements garantis, il y a des exclusions classiques qu'il convient de rappeler :

Les dommages d'incendie ne sont couverts que s'il y a eu véritablement un feu. Ce qui exclut par exemple les simples trous de cigarette dans une literie ou sur un fauteuil.

Sont également exclues les simples traces de brûlure causées par le fer à repasser de voyage qu'utilise une cliente.

Les dommages consécutifs à une tempête ne sont indemnisés que sous réserve d'une franchise qui reste à la charge de l'assuré. Par ailleurs, sont toujours exclus les dommages causés

aux antennes de télévision, aux toitures construites en matériaux légers, aux stores…

Les dégâts des eaux ne sont pris en charge par les assureurs que s'ils résultent d'une fuite de toiture, de canalisation ou de débordement d'un appareil à effet d'eau.

En revanche, les infiltrations par façade ne sont jamais couvertes ; peu importe que le ravalement incombe à l'hôtelier ou à son propriétaire.

Ne sont pas non plus garantis les dégâts des eaux provenant d'une fenêtre laissée ouverte, même si cette négligence est due à un client.

La recherche de fuites d'eau, souvent prévue par les contrats d'assurance, n'est indemnisée que si elle entraîne des dégradations immobilières nécessaires pour identifier l'origine de la fuite. Et, bien entendu, les frais de réparation de la canalisation qui s'avère défectueuse incombent à l'hôtelier.

Les vols commis au préjudice de l'hôtelier doivent, pour être garantis, être 'caractérisés', c'est-à-dire qu'ils doivent résulter d'une effraction, d'une escalade ou d'une agression.

En conséquence, la 'fauche' commise par une clientèle indélicate n'est jamais couverte, pas plus dans un hôtel que dans un grand magasin. Ainsi, la disparition d'un cendrier, d'un drap de bain ou même d'un téléviseur n'est

pas indemnisée par l'assureur. De même, lorsque l'hôtelier se rend compte de la disparition de plusieurs billets de banque dans sa caisse, alors que celle-ci n'a pas été fracturée.

L'acte de vandalisme, commis par un client ou par un tiers, est maintenant fréquemment couvert par les contrats d'assurance mais sous réserve d'une franchise qui atteint souvent plusieurs centaines d'euros. En outre, les graffitis sur les murs extérieurs sont souvent exclus.

Les pertes d'exploitation consécutives à la fermeture totale ou partielle de l'hôtel ne sont habituellement garanties que si cette fermeture résulte d'un incendie ou d'une explosion. Parfois, certains contrats d'assurance indemnisent également les pertes d'exploitation consécutives à des dégâts des eaux. Mais la perte d'exploitation consécutive au décès ou à la maladie de l'hôtelier n'est pas garantie par les contrats multirisques.

Les bris de glace sont couverts par certains contrats d'assurances (portes vitrées, miroirs, enseignes lumineuses, et parfois bris d'appareils sanitaires), mais seul le remplacement du produit verrier est indemnisé par l'assureur, à l'exclusion de l'enchâssement. zzz66a   
Benoît Florin, docteur en droit

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L'Hôtellerie Restauration n° 2913 Hebdo 24 février 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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