du 29 novembre 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
PLUS QU'UN MOIS AVANT L'INTERDICTION DE FUMER DANS LES LIEUX PUBLICS
LES BURALISTES CONTINUENT LA LUTTE
Paris Le 21 novembre dernier, 20 000 buralistes venus de toute la France ont manifesté dans la capitale contre le décret antitabac.
Avenue de Suffren, à Paris, ils se sont tous bâillonnés, marchant dans le silence, acte symbolique pour marquer leur mécontentement. |
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Nos clients au comptoir et pas sur le trottoir !" Les buralistes sont en colère et ont voulu le faire savoir le 21 novembre. Si l'interdiction de fumer dans les bars-tabacs est proche (le 1er janvier 2008), les manifestants, venus nombreux malgré les grèves des transports, défilent dans les rues de Paris et veulent croire à la modification du décret. Partis de Montparnasse, les manifestants n'ont cessé de crier leur insatisfaction. Avenue de Suffren, ils se sont tous bâillonnés, marchant dans le silence, acte symbolique pour marquer leur mécontentement, en attendant de rejoindre l'esplanade des Invalides où une dizaine de députés étaient venus les soutenir.
Prêts à payer
l'amende
Les buralistes ne souhaitent
tout simplement pas assister à la future désertification de leurs établissements
qui offrent encore un lien social majeur, particulièrement dans les zones rurales.
Sur les 30 000 buralistes français, 60 % sont aussi débitants de boissons
et considèrent ce décret comme une catastrophe pour leur avenir.
"Je suis là avant
tout pour la liberté." Nathalie Lanse, gérante du bar-tabac La Belle
Étoile au Bailleul (Sarthe), résistera jusqu'au bout et même plus.
"Pour le moment fumeurs et non-fumeurs cohabitent bien, j'aère correctement
pour le confort de tous. S'il n'y a pas de changement d'ici à janvier, je
préfère payer l'amende (750 E), mais laisser mes clients fumer."
Le message est clair : les buralistes
sont prêts à se battre pour préserver la convivialité des
lieux. Même son de cloche pour Laurent Menguy installé à Vitré
en Ille-et-Vilaine : "Je n'ai pas envie d'interdire de fumer dans mon bar. L'installation
d'un fumoir est impossible non seulement par manque de place mais aussi financièrement."
Une baisse de 30 % du chiffre
d'affaires
Les augmentations successives
du prix du tabac ont déjà eu raison de leur chiffre d'affaires. Les
consommateurs préférant s'abstenir ou acheter les cigarettes moins cher,
mettent en péril tous les bars-tabac frontaliers. Aujourd'hui avec ce nouveau
décret, les professionnels pourraient perdre jusqu'à 30 % de leur chiffre
d'affaires même si ce pourcentage est encore difficile à évaluer.
Si d'ici là, la requête des buralistes reste lettre morte, il faudra
s'attendre à une mutation du réseau et une diversification des activités.
Ces mesures sont cependant impossibles
pour tous les bars à narguilés. Gérant d'un bar rue de la Gaîté
à Paris, Aziz estime qu'il s'agit de la disparition de l'activité. "Les
gens viennent essentiellement pour fumer la chicha, cela fait partie du tableau.
Même si les clients vont venir au début de l'interdiction, ça
ne va durer qu'un temps." En attendant, Aziz, comme beaucoup d'autres de ses
collègues, n'ose même pas penser à l'avenir et préfèrent se dire qu'ils vont
réussir à négocier avec le gouvernement avant de mettre définitivement la clé
sous la porte.
Émilie
Bousquet zzz32
"Nous ne méritons pas d'être traités avec autant de mépris"
Extrait du discours de Gérard Bohélay,
président de la chambre syndicale des débitants de tabac d'Île-de-France.
"Nous méritons le respect et la considération de
tous. L'État doit faire face à ses propres responsabilités. Si
le tabac tue et représente un véritable danger pour la société,
il faut le supprimer définitivement et dédommager comme il se doit l'ensemble
des buralistes, et refuser dès lors les taxes que nous encaissons pour l'État.
Nous ne sommes ni les cocus de service ni des faire-valoir et encore moins des suppôts
de Satan. Qui peut imaginer un seul instant être obligé d'interdire la
consommation d'un produit que l'on vient de vendre et que le client s'apprête
à consommer sur place en toute convivialité... Pauvre France, tes traditions
partent en fumée. Pourquoi vouloir changer le mot responsabilité par le
mot interdiction ? Pourquoi vouloir légiférer à longueur de temps
sur la suppression de libertés individuelles ? D'autre part, chacun a pu constater
les dégâts considérables occasionnés par la contrebande et
la contrefaçon de cigarettes et de trafics en tout genre. À cette
occasion, permettez-moi de saluer avec respect tous les frontaliers qui sont en
grande difficulté. Je le dis, nous ne sommes ni des nantis ni des fainéants,
nous ne méritons pas d'être traités avec autant de mépris,
de haine et de ségrégation."
"Avec
notre détermination, nous pourrons ouvrir des négociations" Interview de René Le Pape, président de la Confédération des débitants de tabac. L'Hôtellerie Restauration :
Quelles
sont vos revendications ? Qu'attendez-vous du gouvernement ? Pensez-vous obtenir gain de cause ? |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3057 Hebdo 29 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE