du 18 octobre 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
AVEC 350 000 VISITEURS ÉTRANGERS
Essai transformé pour le tourisme en France
Selon Luc Chatel, secrétaire d'État chargé du Tourisme et de la Consommation, la Coupe du Monde de Rugby pourrait rapporter 100 à 150 millions d'euros de chiffre d'affaires aux hôteliers.
La
France ne sera pas championne du monde de rugby. Dommage. L'organisation de cette
compétition n'en demeurera pas moins une bonne opération économique
pour l'Hexagone, en particulier pour les professionnels du tourisme. Selon un premier
bilan présenté - la semaine dernière - par Luc Chatel, secrétaire
d'État chargé du Tourisme et de la Consommation, la manifestation
pourrait effectivement générer un chiffre d'affaires de 100 à 150
millions d'euros pour l'industrie hôtelière.
Les 350 000 supporters étrangers qui se sont
déplacés pour l'événement n'ont donc pas hésité à casser leur tirelire. D'autant
plus que les prix des chambres ont assez peu augmenté. La hausse est de l'ordre
de 16 % environ contre 40 % lors de la Coupe du Monde de Football en Allemagne l'an
passé. Sur le plan qualitatif, les visiteurs étrangers se montrent très
satisfaits de l'accueil dans les villes hôte de province.
À Paris, il est toutefois difficile
de distinguer les retombées économiques de la Coupe du Monde de Rugby
de l'activité normale du mois de septembre. En Île-de-France, les mois
de septembre et d'octobre sont en effet traditionnellement jugés 'très
bons' par les professionnels. La chambre syndicale des hôteliers et restaurateurs
de Paris et de la région parisienne (affiliée à l'Umih) constate
cependant que, cette année, septembre s'avère meilleur qu'en 2006. Le
taux d'occupation dans l'hôtellerie était plus élevé les week-ends
durant lesquels se jouait un match.
Les supporters étrangers
aussi friands d'excursions et de visites
À Bordeaux,
l'office de tourisme a vu sa fréquentation grimper de plus de 40 % par rapport
à septembre 2006. Les visites ont crû de 133 % pour le mois de septembre
dont 26 % de visiteurs de plus dans le vignoble. La plupart des hôtels affichaient
complet durant les semaines de match. D'une manière générale, les
visiteurs étrangers ne se sont pas contentés d'encourager leur équipe,
ils ont été très friands d'excursions et de visites, notamment les
Australiens, très attirés par le vignoble bordelais.
À Lens, tous les
professionnels du tourisme de la zone de chalandise, de Lens jusqu'à Arras,
Douai et Lille, partagent la même satisfaction due notamment aux retombées
économiques effectives, aux séjours assez longs (3-4 jours) et non axés
exclusivement sur le rugby mais aussi sur la découverte d'une région et
de son patrimoine (visites, activités tournées vers la gastronomie).
À Lyon et Saint-Étienne, le taux d'occupation
apparaît globalement satisfaisant bien que moins important que pour la Coupe
du Monde de Football de 1998. Mais les amateurs de rugby ont un pouvoir d'achat
supérieur et ont plutôt fréquenté les hôtels 3 et 4 étoiles.
L'office de tourisme fait état d'une augmentation de 35 % de sa fréquentation
par rapport à la même période en 2006, dont 60 % d'étrangers
contre 33 % en 2006.
À Nantes, une enquête réalisée
par l'office de tourisme auprès des amateurs de rugby étrangers révèle
que 85 % souhaiteraient y revenir pour faire du tourisme. En outre, 96 % des étrangers
sont satisfaits par l'accueil à Nantes lors de l'événement. L'impact
de la Coupe du Monde sur l'hôtellerie est de 2 points de croissance supplémentaire,
ce qui correspond à un chiffre d'affaires d'environ 10 millions d'euros.
À Montpellier, la fréquentation hôtelière est jugée
très satisfaisante pour les 3 et 4 étoiles, et plus mitigée pour
les 1 et 2 étoiles. L'office de tourisme a observé une hausse de 130 %
des visiteurs étrangers par rapport à septembre 2006.
À Toulouse, le premier
bilan d'étape est excellent en termes de fréquentation mais limité
au centre-ville.
Quant à Marseille, l'ensemble des hébergeurs, et tout
particulièrement les hôtels 3 et 4 étoiles, se réjouissent
d'un taux de remplissage proche de 100 % les jours de match.
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LA DÉCEPTION DES HÔTELIERS Philippe Etourneau, président du Club hôtelier, ne partage pas précisément l'avis du secrétaire d'État au Tourisme "D'après
un sondage effectué auprès des adhérents du Club hôtelier du
Grand Montpellier, qui représentent les 2/3 du secteur hôtelier de l'agglomération,
le bilan de septembre 2007 est plutôt mitigé : le taux d'occupation n'a
connu que + 2 points, et le chiffre d'affaires enregistre une augmentation plus
significative de 6 points. Avec un tourisme d'affaires en net retrait par rapport
à l'année passée, ce qui n'a été compensé qu'en
partie par les hausses d'occupation des week-ends en lien avec la Coupe du Monde
de Rugby. Sur les 4 rendez-vous à Montpellier, seul le match Australie-Fidji
a réussi à assurer le plein des hôtels pour le week-end du 22
et 23 septembre. La durée moyenne des séjours en lien avec la Coupe du
Monde de Rugby a été de 2 nuits, bien loin des 3 semaines annoncées…
Et le niveau des dépenses n'a pas été non plus à la hauteur
de ce qui était prédit : beaucoup de chambres sèches, peu ou pas
de dépenses annexes telles que petits déjeuners ou minibars…"
À MARSEILLE (13) "Marseille a accueilli 4 matches de poule et deux quarts de finale. Pour les professionnels, c'est positif à 100 %. Tous les hôtels de la région, pas seulement ceux de Marseille, affichaient complet. Nous avons même dû loger des gens à Manosque. Quant aux bars, cafés, restaurants, ils ont beaucoup travaillé, avant, pendant et après les matches. Et sans aucun incident. Je n'ai pas les moyens de mesurer les retombées financières, mais on parle de 500 000 visiteurs et de 410 ME de retombées directes et indirectes." D. F.-N. La Coupe du Monde de Rugby joue gagnant pour les CHR Selon l'ensemble
des organisations patronales, les retombées économiques tiennent leurs
promesses. L'Umih déclare 5 à 7 % d'augmentation du chiffre d'affaires
en septembre et octobre sur les réservations d'hôtels, repas au restaurant
et soirées en discothèques-bars sur l'ensemble de la France. Essai transformé
à Saint-Étienne où les hôtels affichaient complet pour
les matches Écosse-Portugal et Écosse-Italie. Le taux d'occupation
francilien a avoisiné les 90 %. Quant à Lyon, Bordeaux, Toulouse et
Nantes, il oscillait entre 75 % et 80 %. Au Synhorcat, comme à l'Upih, on
estime à 10-15 % la hausse moyenne du CA. Dans Paris et sa région, les
CHR situés sur les axes des stades et en zones touristiques ont bénéficié
d'une belle clientèle de supporters étrangers ou provinciaux et pour certains
pubs, la hausse a pu atteindre |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3051 Hebdo 18 octobre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE