du 30 août 2007 |
SPÉCIAL RUGBY |
ACCOR, EUREST ET SODEXHO
FRANCE TERRE DE L'OVALIE : ESSAI TRANSFORMÉ POUR L'HÔTELLERIE-RESTAURATION
À J-8 du lancement de la phase de qualification, l'événement Coupe du Monde promet une belle arrière-saison pour l'ensemble du secteur hôtelier. Accor, Eurest et Sodexho tirent leur épingle du jeu du 3e plus gros événement sportif mondial. Au niveau municipal, les initiatives des villes hôtesses fleurissent auprès des CHR, qui espèrent capter une large clientèle complémentaire.
Gaëlle Girard-Marchandise
Eurest exploite le filon ovale à Marcoussis, Essonne
Bruno Mauduit en service déjeuner. Les repas sont servis en buffet diététique. Au menu du jour : Fricassée de Saint-Jacques à la ciboulette et Filet mignon de veau braisé, tomates provençales. |
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Une belle journée que ce lundi d'entraînement
du XV. Après Val-d'Isère, Font-Romeu et le stage commando, il était
temps de voir revenir les joueurs en Essonne pour l'ultime phase de préparation
physique. Le personnel du Centre national du rugby (CNR) les attendait de pied ferme,
à la réception, au bar et en cuisine. Car si les Bleus ne sont présents
dans leur centre que deux fois par an, ils en sont l'âme. De grands gaillards
à l'air bourru que l'on croise au bar avec Jo Maso et Bernard Laporte ou
dans le lobby de leur résidence aux couleurs de cocottes. "Ce sont nos collègues
de travail avant d'être nos hôtes, confie Delphino Isidoro,
directeur d'exploitation du CNR. Des garçons gentils qui ne prennent pas
la grosse tête et dont on aime s'occuper." Se mettre au service des Bleus,
c'est d'abord un chaleureux salut échangé entre ces doux géants et
un personnel comblé se croisant aux abords de la salle vidéo. "On est
à mille lieux du foot, affirme Delphino. Exploiter le CNR est un plaisir
quotidiennement renouvelé." En témoignent ces salariés de l'hôtellerie
sportive qui participent à la préparation de l'équipe nationale,
au sein d'une structure chapeautée par Eurest. "Quand la FFR a construit
le CNR, elle a lancé un appel d'offres pour exploiter à 90 % le site
devant accueillir le XV de France. Il s'agissait de s'occuper de l'hôtellerie,
de la restauration et d'aspects techniques comme la gestion des espaces verts. C'est
un contrat de deux ans renouvelable. Entre 25 et 45 personnes y travaillent à
l'année pour gérer les 340 lits de la résidence du XV."
Le CNR n'abrite pas exclusivement le monde du
rugby mais accueille toute entreprise souhaitant organiser un séminaire dans
un espace dédié au ballon ovale. D'où la diversité des formules
de restauration proposées, déclinant au choix, en plus des repas diététiques
du XV, les plateaux, les repas gastronomiques ou les buffets prestige suivant une
tendance Sud-Ouest affirmée. "À Marcoussis, on goûte une cuisine
traditionnelle du rugby, explique Delphino. Magrets à la plancha,
gésiers et confits
selon
une gastronomie innovante adaptée à un public parisien." "La nourriture
est l'un de nos points forts, constate Antoine Audi, directeur FFR du
CNR. L'image du rugby est associé à la bonne chère, proposer
des prestations variées apporte satisfaction à notre clientèle.
Nous sommes passés de 45 000 à 60 000 repas servis en quatre ans : Eurest
sait coller à la demande. Le bien-être à table est primordial,
pour nos joueurs comme pour les salariés des entreprises réunis en séminaire
à Marcoussis."
Les menus du XV
Le médecin du XV et le préparateur physique détaillent les contraintes techniques de l'alimentation des joueurs. Daniel Servais : Thierry Hermerel : |
30 joueurs sélectionnés et 48 membres du staff du XV résident à plein temps au CNR pendant la Coupe. Chaque mois, le XV ingurgite 200 kilos de féculents, 300 kilos de protéines, 3 900 bouteilles d'eau. Et consomme 700 kilos de glaçons par jour pour le bain anti-hématome !
Bruno Mauduit,
chef des cuisines de Marcoussis et du XV de France
CV
: école hôtelière
de Blois, saisons à Courchevel et Saint-Tropez. Profil 'chef sportif' : "L'objectif du
chef du XV est d'éliminer les graisses du menu en jouant sur la quantité
et la variété. On prévoit systématiquement 3 entrées, plusieurs
viandes grillées ou braisées, 1 féculent et 2 légumes cuits
vapeur. Pas de beurre mais de l'huile d'olive. Pour aromatiser et rendre cette cuisine
appétissante, on mise sur les herbes fraîches, les épices, les marinades.
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Saint-Denis et Noisy-le-Grand en première ligne
Didier Paillard, maire de Saint-Denis
"Attirer les spectateurs dans le centre-ville"
L'Hôtellerie Restauration :
Quels sont les projets d'accompagnement menés par votre municipalité auprès
des acteurs économiques de Saint-Denis ?
Didier Paillard :
Depuis
1998, nous développons la promotion du Stade de France, cette rotule entre
le secteur de La Plaine Saint-Denis et le coeur historique de la ville. Nous voulons
mobiliser la population pendant la Coupe pour accueillir au mieux les milliers de
visiteurs attendus. Toutes les enseignes y participeront et surtout les CHR. La
chambre de commerce et d'industrie de Paris-Seine-Saint-Denis propose déjà
son aide aux restaurateurs pour traduire leurs menus. Les travaux de rénovation
du centre-ville se terminant, se pose la question de la qualité de l'espace
public et du choix du mobilier des terrasses et des décors urbains. Nous
devrons flécher les itinéraires reliant
les parkings et le stade via le centre piétonnier pour faire cheminer les visiteurs
par le coeur de ville.
Quels sont les autres interventions municipales ?
Le village 'Rugbycolor' mis en place par la mairie proposera des
points de restauration thématiques, des guinguettes le long du canal. Ce sont
nos commerçants qui ont tiré au sort l'attribution des stands et se
chargeront de les tenir. Nous n'avons pas mis en place de consignes de limitation
de vente d'alcool aux supporters, qui sont unis dans la grande fraternité du
rugby. C'est un public serein et jovial. L'effet Coupe du Monde se ressent déjà
: le coup d'envoi du 7 septembre avec le grand défilé
à Saint-Denis
devrait marquer l'essai !
Michel
Miersman,
1er
adjoint au maire de Noisy-le-Grand
"Aux
couleurs des Springboks"
"L'Afrique du Sud a choisi le site 'camp de base' de Noisy et nous voulons les recevoir comme à la maison. Le séjour des Springboks est un événement exceptionnel pour notre ville. Pour valoriser cet accueil, nous développons des actions de promotion bilatérale entre nos offices de tourisme respectifs, et la ville porte haut les couleurs sud-africaines. La ville compte 9 hôtels, soit 820 chambres qui ne font pas partie du réseau Mondiresa. Nous les remplissons quand Paris affiche complet. Ce sera le cas, et notre proximité avec la capitale devrait nous aider : Noisy est un point central pour rayonner partout en Île-de-France. Pour mettre en avant notre hôtellerie, nous publions un guide du visiteur détaillant les possibilités d'hébergement et de restauration en plusieurs langues. Optimiser le taux de remplissage passe par l'accueil des supporters non-organisés, notamment les Sud-Africains expatriés en Angleterre. Nous prenons le pari en misant sur leur venue. Comme nous ignorons quels seront les entraînements ouverts au public, nous ne pouvons rien mettre en place en termes de signalétique et d'orientation des visiteurs. Mais des gens viendront voir les Springboks et la ville se prépare à les accueillir."
RTH'07* : la tendance haut de gamme se démocratise
Pour répondre à une demande croissante
de services de prestige, Sodexho Alliance et Mike Burton s'associent et proposent
la vente de 'forfaits hospitalité', des packages billets + accueil personnalisé
et gastronomie. *Rugby Travel and Hospitality 2007 |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3044 Hebdo 30 août 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE