Trois patrons de groupes hôteliers confiants en l'avenir

Ils dirigent des groupes d'hôtels aux profils différents. Valeriya Savchuk, Adrien Gloaguen et Laurent Branover tirent les premières leçons de la crise sanitaire. Ils évoquent aussi leurs projets d'ici à 2023. Car le Covid les a freinés, mais pas arrêtés.

Publié le 22 septembre 2022 à 17:20

 

Ils commencent à voir le bout du tunnel. Après plus d’un an d’une crise sans précédent, Valeriya Savchuk, Adrien Gloaguen et Laurent Branover se projettent de nouveau à moyen terme. La première dirige le groupe Terlia, qui compte cinq hôtels à Paris. Le deuxième a fondé et chapeaute le groupe Touriste, pourvu de quatre établissements dans la capitale également. Le troisième est à la tête de la collection Les Domaines de Fontenille, avec six adresses en France et en Espagne.

Nous avons vécu notre guerre”, commente d’emblée Adrien Gloaguen. Un terme fort et un constat qu’il nuance en ajoutant : “Maintenant, nous devrions connaître nos Trente Glorieuses. Le patron du groupe Touriste est optimiste, même s’il reconnaît que sans les aides de l’État, “[ils] n’auraient pas pu tenir”. Un soutien “unique au monde”, rappelle-t-il. Et il sait de quoi il parle : le suivi du chantier de l’hôtel, qu’il ouvrira en août prochain à Londres, lui a permis de faire la différence de traitement des deux côtés de la Manche.

 

Les groupes WhatsApp n’ont pas toujours suffit à fédérer les troupes

“Il a fallu s’adapter, adopter les gestes barrières, mettre en place le chômage partiel, rester en contact avec les équipes”, résume Valeriya Savchuk, arrivée à la direction du groupe Terlia dix jours avant le premier confinement”. Au début de la crise, l’une de ses priorités a été “le maintien de toutes les équipes”. Si bien que les 60 salariés sont prêts à revenir. Personne n’a été licencié. Une clé pour la reprise qui s’annonce.

Un avis partagé par Laurent Branover : “Nous avons rouvert nos hôtels le 1er avril dernier et nos équipes étaient au rendez-vous.” Adrien Gloaguen, qui gère une centaine de salariés, reconnaît que certains d’entre eux ont “lâché” en cours de route. Même les groupes WhatsApp, créés par les directeurs de chacun de ses hôtels, n’ont pas toujours suffit à fédérer l’ensemble des troupes. Quelques-uns ont changé de métier, d’autres ont du mal à se remettre au travail. Ce sont les dommages du chômage. Ce qui va d’ailleurs bousculer les critères de recrutement pour Valeriya Savchuk : “Pour un poste de direction générale, je vais désormais demander à chaque candidat comment il a vécu la crise et quelle a été sa capacité d’adaptation.”

 

“Le dîner en chambre, ça cartonne”

Autre leçon de la crise sanitaire : savoir fidéliser la clientèle de proximité. La formule Qui dîne dort, la présence d’un spa avec piscine sont autant d’atouts qui ont attiré les Parisiens à la Maison Bréguet (XIe), hôtel du groupe Terlia. Valeriya Savchuk parle d’un taux d’occupation de 35 %. “Le dîner en chambre, ça cartonne”, confirme Adrien Gloaguen, dont les hôtels flirtent avec les 60 % de taux d’occupation le week-end. Si bien qu’ils veulent maintenir cette proximité dans leurs projets en cours. À l’instar de Terlia, qui ouvrira en 2022 le Legendre, à Paris (XVIIe), un hôtel et lieu de vie de 10 000 m2. L’idée : faire venir avant tout une clientèle locale pour profiter de bureaux avec service hôtelier, restaurant, rooftop, spa, piscine…

Même scénario avec Primard, la nouvelle adresse des Domaines de Fontenille, qui ouvrira en juin 2021 dans 40 hectares de nature, à moins d’une heure de la capitale. Là aussi, il s’agit de séduire des Parisiens en quête de vert, calme et art de recevoir. Une approche de l’hospitalité destinée à redonner du sens au voyage. À ce titre, Adrien Gloaguen rappelle que “la crise sanitaire a permis de prendre conscience des limites du sur-tourisme”. Il fait allusion aux images de dauphins de retour dans les eaux claires de Venise… “Le développement durable, c’est un vrai sujet sur lequel on travaille, poursuit-il. Mais les normes sanitaires à respecter sont anti-écolo ! Et puis comment se passer de climatisation quand les touristes américains la réclament ? Comment puiser son eau dans une source quand on a des hôtels en ville ?...

 

Multiplier les partenariats locaux

Du côté des Domaines de Fontenille, l’année 2020 a permis de multiplier les partenariats au niveau local et d’affiner le sourcing. Produits d’accueil bio, uniformes en tissu écoresponsable, chasse au plastique… Laurent Branover prône “une hôtellerie aux valeurs proches de celles de l’artisanat”. Et ce d’autant que lors des recrutements, on l’interroge sur l’engagement écologique et éthique du groupe qu’il dirige.

À l’unanimité, ils ont tous confiance en l’avenir. En 2023, Terlia ouvrira un hôtel dans le XIXe arrondissement de Paris, avec chambres familiales et auberge de jeunesse, ainsi qu’un hôtel à Troyes (Aube), avec commerces et résidence étudiante. Les Domaines de Fontenille finalisent un projet du côté de Saint-Rémy-de-Provence et un autre près de Sienne, en Italie. Enfin, après Londres, Adrien Gloaguen lorgne vers Rome et poursuit son développement dans Paris, avec au moins trois projets en cours. Il conclut : “Le salon Maison & Objet, le festival de Cannes et Roland Garros sont maintenus. C’est bon signe !”

 

#ValeriyaSavchuk#  #AdrienGloaguen# Laurent Branover #Terlia# touristes Les Domaines De Fontenille


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Publié par Anne EVEILLARD



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