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Face aux bouleversements environnementaux, sociétaux, géopolitiques qui s’annoncent dans les décennies à venir, comment concevoir le tourisme du futur ? Pour sa dernière étude #Horizons2040 : Construire ensemble les tourismes de demain, Atout France s’est accompagné du cabinet One Point, spécialiste de la prospective, afin d’imaginer les aspirations des voyageurs, les modes de déplacement, les pratiques durables, les infrastructures disponibles, la nouvelle géographie du tourisme…
Au total, ce vaste et ambitieux travail de recherche a identifié 32 facteurs de changement, répartis en cinq thèmes : climat et ressources, (géo)politique, économie et société, technologie, humain, afin de créer quatre scénarios prospectifs, plus ou moins optimistes, permettant d’imaginer les transformations possibles de la filière touristique.
Bien sûr, “tous les scénarios sont faux car ils ne se produiront jamais précisément ainsi”, insiste Hugo Alvarez, sous-directeur observation, prospectives et stratégique d’Atout France, lors de la présentation de l’étude, devant une centaine de personnes au siège de One Point. Et Caroline Leboucher, directrice générale d’Atout France, de préciser : “Nous avons pour ambition de faire de la France une référence en matière de tourisme durable d’ici 2030. Penser à 2040 permet de nous éclairer. Et comme l’a écrit Antoine de Saint-Exupéry, “Il ne s’agit pas de prévoir l’avenir mais de le rendre possible”.
• Scénario 1 : ‘Village mondialisé : un tourisme durable, mondialisé et démocratisé’
> Contexte : Après des années de canicules, d’inondations, de feux de forêts et de pénuries à répétition, la révolution verte a enfin eu lieu. À travers le monde, élus, citoyens, entreprises ont pris conscience de l’urgence environnementale et uni leurs forces pour amorcer une transition vers un modèle économique et social plus responsable, plus durable grâce à l’innovation et à des investissements massifs dans les technologies.
> Pour le tourisme, le voyage s’est démocratisé, grâce à la baisse généralisée de l’offre touristique rendu possible par les ruptures technologiques, les destinations lointaines sont davantage accessibles grâce aux mobilités décarbonnées, et l’ensemble de l’offre touristique est verte.
• Scénario 2 : ‘Élites globalisées, un tourisme mondialisé, réservé à une élite dans un monde ouvert mais hostile’
> Contexte : Les populations se sont réfugiées dans des mégalopoles hyperconnectées, surpeuplées. Une vaste partie des richesses et ressources de ce monde se retrouve dans ces villes, façonnées par les multinationales et l’économie des plateformes. Tout n’est que technologie, tout y est optimisé grâce aux bâtiments et routes connectés. L’écart se creuse entre riches et pauvres, villes intelligentes et campagnes hostiles.
> Pour le tourisme, seuls quelques ‘happy few’ parviennent encore à s’échapper de la jungle urbaine, s’offrant régulièrement des escapades exotiques aux quatre coins du monde. L’offre touristique mise sur les technologies de pointe pour proposer un confort maximal, pour une expérience de luxe ultime à des voyageurs moins nombreux mais toujours plus exigeants.
• Scénario 3 : Territoires communautaires, un tourisme démocratisé et fortement régionalisé
> Contexte : En 2040, les populations ont tourné le dos à la mondialisation, lui préférant la proximité des régions, abandonnant les grandes agglomérations pour des villes à taille humaine et des communautés rurales. Elles ont bâti ensemble leur propre système d’entraide et de solidarité, et gèrent de façon autonome leur production alimentaire, et manufacturent leurs propres meubles et objets du quotidien.
> Pour le tourisme, les voyages se concentrent dans les régions proches. Les séjours de courte durée sont de plus en plus nombreux et accessibles à tous. Les séjours de microaventure, le tourisme équitable, à vélo ou à pied, et le tourisme de découverte économique local sont devenus des pratiques incontournables, tout comme les mobilités douces
• Scénario 4 : Archipélisation du monde : un tourisme contraint, régulé et limité à la proximité
> Contexte : En 2040, les gouvernements ont été contraints de faire de l’environnement la priorité et d’avoir recours à la décroissance pour sauver la planète. Cette marche forcée vers la frugalité s’est faite à grands renforts de lois, sanctions et rationnements en tout genre.
> Le tourisme et les loisirs ont été sacrifiés par les gouvernements car trop gourmands en ressources pour notre monde frugal où la survie du collectif est la seule chose qui compte. Les flux internationaux, nationaux et régionaux ont pratiquement cessé d'exister en raison de la régulation stricte. Beaucoup d’acteurs touristiques sont contraints de cesser leur activité, et les seuls qui survivent se concentrent sur le marché micro-local, les circuits courts et les savoir-faire.
