Livraison à vélo : des alternatives locales plus éthiques

Depuis le premier confinement, les initiatives locales proposant de la livraison de repas à vélo se multiplient. Ces plateformes alternatives, souvent crées par des coursiers ayant auparavant travaillé pour les géants du secteur, se veulent plus éthiques et plus respectueuses – tant pour les livreurs que pour les restaurateurs.

Publié le 29 juillet 2021 à 12:54

Resto.Paris, Eatic, Bicloo, Breizh Vélo, Beefast, les Frères Toques, Sacré Armand, Sicklo, Traboulotte… partout en France, des coursiers à vélo s’organisent pour proposer une alternative aux grandes plateformes de livraison de repas. “J’ai travaillé pour Uber Eats et Deliveroo, et cela ne me ressemblait pas. Tout le monde est perdant : les clients, la planète, les coursiers, les restaurants”, résume Guillaume Blanchet, fondateur de Naofood à Nantes, qui existe depuis fin 2019. Comme lui, beaucoup dénoncent le manque de transparence de ces géants, les conditions de travail dégradées, les agressions, la concurrence entre les coursiers. Ces entrepreneurs, trentenaires pour la plupart, inventent donc les modèles qui leur conviennent, basés sur le respect de l’environnement et de l’humain, la solidarité, la qualité.

Reflet de ces valeurs, ils ont choisi (ou visent) le statut de Scop (société coopérative et participative). “Nous voulions un système plus sain et plus vertueux, en favorisant des coursiers qui connaissent leur métier, et des restaurants de qualité”, raconte Valentin Campana, cofondateur de Kooglof à Strasbourg, lancé en novembre 2020. Kooglof collabore avec une vingtaine de commerçants (restaurants et commerces de bouche). “Ceux qui nous contactent partagent nos valeurs. Notre offre recense une majorité de restaurants indépendants, elle est différente de celle des grandes plateformes”, ajoute-t-il. Naofood référence de son côté une cinquantaine de restaurants. “Nous ne voulons pas un gros décalage entre le nombre de clients et le nombre de restaurants proposés, afin qu’ils restent visibles dans notre offre. La plupart sont venus vers nous. Nous choisissons nos restaurants-partenaires selon plusieurs critères : être dans la bonne zone, sympa, local. L’humain compte beaucoup. Et nous goûtons leurs plats en mode livraison !”, sourit Guillaume Blanchet.

 

Un fort développement lors des confinements

Lors du second confinement, Naofood enregistrait en moyenne 220 commandes à la journée, avec un pic à 360. De 9 coursiers, l’association est passée à 60. Aujourd’hui, entre 20 et 30 coursiers roulent chaque semaine, pour livrer 100 commandes à la journée dans un rayon de 3,5 km. Pendant le confinement, par solidarité avec les restaurateurs, Naofood a réduit sa commission de 24 % à 15 %. Sur chaque commande, 2 % du montant sont reversés à une association. Chez Kooglof, la commission est dégressive : pour un panier moyen à 35 €, elle sera de 23 % ; pour un panier à plus de 70 €, à 17 %. C’est moins que les grandes plateformes (25-35 %). La livraison coutera au consommateur 4 € (dans un rayon de 10-15 minutes autour du restaurant) ou 6 € (dans un rayon de 20 minutes). “Nous privilégions la qualité du service avec des plats livrés chauds, donc on ne va pas plus loin”, justifie Valentin Campana.

Kooglof, comme de nombreux autres, utilise l’application développée par CoopCycle, une fédération de coopératives de livraison à vélo. Les Coursiers bordelais, eux, facturent aux restaurateurs la course à 7 € HT. À eux ensuite de répercuter – ou pas – le prix de la course à leurs clients. Quant aux coursiers, ils sont auto-entrepreneurs – payés à la course, ou à l’heure (15 € brut de l’heure chez Kooglof), ou bien salariés lorsque c’est possible (au smic, avec quelques avantages et par exemple 8 semaines de congés chez les Coursiers bordelais). Un modèle loin des pratiques d’Uber Eats et consorts, qui surveillent d’un œil ces petits nouveaux, encore modestes, mais ouvrant d’autres perspectives. 

 

livraison #vélo# #alternative# plateforme


Publié par Laetitia Bonnet Mundschau



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