Les grandes tendances du snacking

A quelques jours du salon Sandwich & Snack Show, Bernard Boutboul, directeur général de Gira Conseil, commente les derniers enseignements relevés aussi bien sur le terrain que tirés des études les plus récentes.

Publié le 04 mars 2013 à 10:03
Du côté du consommateur :

 2 variables conditionnent le choix du lieu de restauration de midi : le temps et le budget dont il dispose. Ces deux éléments étant en diminution, c'est au final une équation très compliquée pour les restaurateurs.

Après une réduction du temps accordé aux repas, une déstructuration des repas et un ticket moyen qui diminue, il semble que la tendance s'inverse tout doucement. C'est un signal faible, mais il semble que les Français s'accordent un peu plus de temps pour se sustenter et une addition à peine plus élevée. Une évolution à vérifier. On peut imaginer que les Français sont arrivés à une sorte de palier et ne semblent pas vouloir sacrifier davantage leurs repas en hors domicile. Quand ils sortent, ils ne veulent pas faire l'impasse sur la notion de plaisir.

Du côté du restaurateur :

Il s'agit de répondre aux attentes de leurs clients sur 6 grands moments de consommation - le petit déjeuner, la petite faim de la matinée, la pause déjeuner, la gourmandise de l'après midi, le « frigo vide » (en fin de journée, dans les moyennes et grandes agglomérations, les citadins cèdent de plus en plus à la tentation d'acheter dans une boulangerie ou un point de vente de restauration rapide de quoi s'éviter la confection du repas) et le dîner - qui sont autant de leviers de Business à activer. Les Français commencent à se nourrir entre les repas. Et dans le secteur du snacking, couvrir tous les moments de consommation est essentiel pour la rentabilité de l'établissement.
 
Le concept du mono produit montre ses limites car il ne permet pas de couvrir tous les besoins de la journée et de fidéliser une clientèle régulière. Les enseignes spécialisées dans le café, le smoothie, le burger ou le bagel finissent tous par élargir leur offre. C'est devenu une nécessité.
 
La restauration rapide aujourd'hui se structure autour de 3 modèles :
Le prêt-à-manger : le produit est prêt à consommer, le modèle le plus économiquement viable. Type Cojean.
Le sur-mesure : le consommateur choisit une base et peut l'accommoder selon ses envies. Type Jour. C'est le plus apprécié par les consommateurs, mais c'est aussi dont le mode de distribution est le plus lent. Un paradoxe dans le secteur de la restauration rapide.
Le minute : le produit est préparé minute devant le client avec une dimension « fraîcheur » qui plaît au consommateur. C'est l'alternative aux deux précédents modes qui combinent le plaisir du client à voir sa commande préparée devant lui et la rapidité, puisqu'il ne décide pas de la composition du produit.
 
 De plus en plus, le concept doit aller chercher le consommateur et non l'inverse : preuve en est le succès des Foods Trucks. Le consommateur étant de plus en plus pressé, le truck est une bonne option. En parallèle, la livraison à domicile décolle enfin. On note une forte montée en puissance des livraisons pour le déjeuner.

La force du snacking, c'est la combinaison de deux phénomènes. Les clients ont réduit leurs dépenses en restauration ce qui les amènent à changer de segment et dans le même temps, la majeure partie du secteur est montée en gamme, garantissant une qualité qui a réconcilié les consommateurs avec la restauration rapide.


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Publié par Nadine LEMOINE



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