Face à l'Hôpital Saint-Louis, dans le 10ème arrondissement, bien loin des beaux quartiers mais dans un secteur qui monte, ils trouvent un restaurant de blinis en déconfiture prêt à être cédé à un très bon prix. Mais les travaux, trois mois l'été dernier, sont conséquents. "Il a fallu enlever les couches de papiers et de plaques accumulées sur les murs pour voir si l'on avait la chance d'avoir de jolis murs en pierre derrière. On en a un et sur l'autre, on a trouvé quelques dessins réalisés du temps où le local était occupé par un collectif d'artistes. Deux belles surprises et de la chance, raconte Grégory Cohen. Lorsque j'ai voulu des banquettes, j'ai croisé dans la rue à deux pas, un camion rempli de banquettes vintage. J'ai demandé s'ils les vendaient et l'affaire a été conclue à un prix très raisonnable. Nous avons un bon karma".
Pour la décoration, le trio a consulté plusieurs décorateurs, mais il leur a fallu se résigner car c'était hors budget. Mais la chance a mis sur leur route une chineuse, Anne Kermanac'h. La jeune femme a dégoté des tables (formica ou art déco) et des chaises, signées ou non, qui forment un ensemble tendance mais pas trop branché, exactement selon les souhaits des nouveaux patrons. Le plafond, laissé brut, est traversé par des tuyaux de canalisation en métal qui ne servent qu'à cacher les fils électriques. Tout l'éclairage est "fait maison". Le sol est recouvert de planches de chantier récupérées. Chaque détail est étudié pour donner du cachet au lieu et rester dans le budget. L'investissement ? 130.000 euros pour un établissement de 55 places.
Entre 12,50 et 14,50 euros le burger (+ 2 euros l'accompagnement), le ticket moyen s'élève à 20 euros. Et dès l'ouverture, le bouche à oreille leur a permis de surfer sur une moyenne de 100 couverts/jour. Parmi les meilleures ventes : le cheese not so classic (avec la tomme de Savoie coulante à l'intérieur de la viande), le wasabi burger, le black tentacules (calamars grillés dans un pain à l'encre de seiche) ou le petit veau Rossini. Des soupes et des salades sont aussi au menu. Le dimanche, ouverture de 11 h à 15 h, on trouve toujours quelques burgers, mais c'est surtout une formule brunch avec oeufs, confitures maison, viennoiseries... car BAB, c'est autant bar à burger que bar à brunch.
Aucun étonnement lorsque l'on apprend que le trio est courtisé pour des ouvertures en association ou en franchise. Leur priorité, c'est la création d'un laboratoire avant de procéder à d'autres ouvertures. Mais cela ne saurait tarder.

Publié par Nadine LEMOINE

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