Grande enquête Recruter et fidéliser (1/6) : la passion du métier avant tout

Aujourd’hui ce ne sont plus les employeurs qui sélectionnent leurs candidats, ce sont les candidats qui sélectionnent leurs employeurs. Et les candidats, qu’est-ce qu’ils kiffent ? Nous les avons interrogés pour vous et plus de 4 300 d’entre eux nous ont répondu. En les connaissant mieux, vous adapterez d’autant mieux votre management et votre communication.

Publié le 02 octobre 2025 à 09:00

Première question que nous avons posée aux candidats, et premier article de la série : Dans votre journée de travail, qu’est-ce qui contribue le plus à votre motivation ?

 

La passion du métier avant tout (41 % des sondés)

En premier lieu, il ressort de notre enquête que la profession a la chance de disposer d’une main-d’œuvre passionnée. Jeunes ou moins jeunes, ils sont 41 % à considérer que c’est cette passion qui les stimule au quotidien. Surtout en cuisine : ils y sont 48 % à en faire leur principale motivation, contre 35 % en salle et 34 % dans l’hôtellerie. En témoigne ce jeune cuisinier œuvrant à Dubaï : “Ce qui me motive, c’est ma passion pour la cuisine et mon envie de rendre chaque plat plus délicieux.”

Pour Rémi, barman mixologue depuis six ans, cette passion, est alimentée par le plaisir de créer, bien sûr… mais surtout par le sens de l’hospitalité. “Dans mon bar, j’accueille les gens comme dans mon salon, explique-t-il. Je veux qu’ils se sentent comme chez eux et qu’ils passent un bon moment. Et c’est pour moi un plaisir !” Même son de cloche chez Jean-Daniel, œnologue, qui, après plus de 40 ans de métier, insiste : “C´est un métier et non un “job” à l´américaine.”

 

Le contact client reste fondamental (17 % des sondés)

Reste que près de 60 % des salariés recherchent ailleurs leur motivation quotidienne. Impossible donc de ne compter que sur l’amour du métier, pour motiver l’intégralité de ses équipes. Et, vie en communauté oblige, sont les relations humaines qui sont la deuxième source de stimulation quotidienne des salariés. Au total, ils sont 39 % à en faire leur principal vecteur de motivation, que ce soit par le biais du contact avec la clientèle, la recherche de reconnaissance de la part de leur employeur, ou le soutien des collègues.

Le contact avec la clientèle ressort comme un excellent stimulant (17 % des sondés). Même si certains déplorent “une clientèle qui devient ultra-exigeante et irrespectueuse”, d’autres se nourrissent des “félicitations des clients, quand ils ont été séduits”. Et sans surprise, c’est d’autant plus vrai pour les employés en salle qui en font leur principale motivation pour 28 % d’entre eux, qu’ils soient serveurs, barmen, sommeliers…

“En tant que barman le contact client est essentiel pour moi ! C’est une des choses qui m’a conduit à ce métier. Je n’aime pas travailler dans les bars d’envoi”, témoigne Rémi, qui assure s’être fait des amis au fil du temps parmi sa clientèle. Dans l’hôtellerie aussi, ce critère est une importante source de motivation pour 23 % des sondés.

 

Le travail en équipe : solidarité et bonne ambiance (11 % des sondés)

Plus loin des clients, les employés en cuisine se reposent davantage sur le soutien des collègues (12 %), plutôt que les relations avec la clientèle (4 %). “Ce qui contribue le plus à ma motivation, c’est le soutien des collègues et la bonne ambiance d’équipe. Ça donne envie de s’investir pleinement chaque jour”, souligne Fatou, une jeune femme qui débute en cuisine. Pour Julian, plus expérimenté, “c’est d’apprendre et de travailler avec des personnes qui aiment ce métier” qui est moteur.

Le travail en équipe et la solidarité entre collègues ressortent aussi, dans une moindre mesure, comme un bon stimulant dans les métiers de l’hôtellerie (11 %) et de salle (8 %). Rémi, le mixologue, y voit une différence forte avec “un métier de bureau dans lequel chacun est sur son dossier. Là, le dossier est partagé par toute l’équipe. C’est important qu’il y ait une bonne entente dans l’équipe.”

Important ? Essentiel, même. Jean-Daniel, l’œnologue, pointe “le non-professionnalisme de beaucoup de jeunes”, qui a contribué, entre autres choses, à la poursuite de sa carrière à l’étranger. Un sentiment qu’on peut rapprocher de celui de Mike, salarié dans l’hôtellerie qui, lui, apprécie “le luxe de ne travailler avec personne la nuit”

Paradoxalement, ce besoin de travailler en équipe est contrebalancé par une envie d’autonomie dans les missions, qui est source de motivation pour 10 % des répondants. C’est un peu plus vrai dans les métiers de l’hôtellerie (13 %) qu’en cuisine (10 %) ou en salle (8 %).

 

La reconnaissance de l’employeur est essentielle (11 % des sondés)

Et le salaire dans tout cela ? Évidemment, l’argent reste un point central dans toute approche professionnelle. “Ce qui me motive ? Bah le salaire frérot ! Tu crois que je ne me tue que pour le plaisir des patrons ?”, ironise Cyril, cuisinier. D’ailleurs 35 % des répondants ont déclaré faire du salaire leur premier critère lorsqu’ils ont à choisir un employeur. Mais est-ce le meilleur moyen de fidéliser ses salariés ? Pas forcément.

L’évolution de carrière ne ressort qu’assez peu comme critère de stimulation. Certes, Julian, cuisinier déjà aguerri, puise encore son énergie dans “le fait de toujours apprendre et de travailler avec des personnes qui aiment ce métier”. Mais jeunes ou moins jeunes, et même chez les débutants, ils ne sont que 6 % à en faire une source de motivation.

C’est davantage la reconnaissance du travail par l’employeur qui est mise en avant, par 11 % des répondants (13 % pour les salariés en cuisine et 11 % pour ceux de l’hôtellerie). Une notion “valise” qui intègre la reconnaissance financière et des relations “honnêtes” (notamment dans la gestion des plannings et le paiement des heures supplémentaires), mais aussi une communication apaisée et positive…

Une notion, surtout, qu’il ne faudrait pas négliger, car elle est aussi, pour plus de 25 % des répondants, la principale source de démotivation et de renonciation des salariés du secteur ! Ce que nous détaillerons dans notre prochain article.

 


Publié par Benoît Delabre, Aletheia Press



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