Entreprises à mission : pourquoi elles s'engagent ?

Acteurs du secteur de l'hospitalité, ils ont choisi de devenir entreprise à mission. Un choix qui n'a rien d'anodin, car le processus est long et méthodique. Mais c'est une clé pour créer davantage de valeur pour le territoire et motiver les équipes. Enquête.

Publié le 13 juin 2023 à 12:05

“D’emblée, nous avions un concept très fort en lien avec tous les volets de la RSE. À savoir la transition écologique, les thématiques sociales, sociétales, associatives”, explique Joris Bruneel. Avec la cheffe-cuisinière Clarie Feral-Akram, ils ont fait le pari d’une hôtellerie “solidaire et responsable”. En 2022, leur hôtel Babel, à Paris (XXe), a ainsi été certifié 'entreprise à mission'. Une première dans le secteur. Depuis, Joris Bruneel a ouvert un deuxième établissement sur ce même modèle : baptisé Rosalie, celui-ci a vu le jour début 2023, dans le XIIIe arrondissement, avec pour vocation de faire revenir la nature en ville”. Rien à voir avec les standards de l’hospitalité. Cette hôtellerie engagée, volontaire, vise un impact positif” à la fois pour la vie de quartier, la société et l’avenir”. Vaste programme.

Mais les statuts de l’entreprise à mission sont stricts : l’entreprise donne une finalité d’ordre social ou environnemental, en plus du but lucratif. Un positionnement qui demande du temps pour s’adapter et pour former les équipes. Le volet formation est le plus difficile, selon Joris Bruneel. Car il faut faire preuve de pédagogie en transmettant aux salariés, afin qu’ils transmettent à leur tour aux clients”, dit-il. Mais au bout de l’aventure, il y a la fierté d’appartenir à un groupe hôtelier qui a un coup d’avance sur ces sujets environnementaux et sociétaux”, complète Solenne Ojea-Devys, directrice générale du groupe Okko Hotels, première marque hôtelière devenue société à mission. 

Pédagogie positive et approche coopérative”

Le jour où l’on annonce que l’on est entreprise à mission, ce n’est qu’un début”, reprend Solenne Ojea-Devys. Rien que pour boucler les statuts, il lui a fallu neuf mois. Actuellement, la directrice générale du groupe Okko Hotels commence tout juste à rédiger sa feuille de route”. Avec les premières actions concrètes programmées fin 2023 et un premier audit d’ici un an. Pour ne pas se perdre dans les méandres administratifs et organisationnels, Solenne Ojea-Devys se fait accompagner : Nous avons mis en place un comité de mission, qui regroupe notamment Jeannette Peyre, la directrice de marque, et Michel Garnier, le directeur de l’hôtel Okko de Grenoble, ville en avance sur le développement durable”. Avec en ligne de mire une pédagogie positive et une approche coopérative” : surtout ne pas donner de leçon”. Solenne Ojea-Devys parle aussi de transparence” et de partage des écueils”, car ça fait avancer”.

Quant à Joris Bruneel, pour réussir à relever le défi de la RSE, il faut embarquer les équipes, les associer très tôt dans la démarche, aller au bout de la sincérité du départ, car être entreprise à mission, ce n’est pas un coup de communication”. D’ailleurs, il n’y a pas de label en façade pour stipuler que l’on est entreprise à mission. En revanche, ça aide à aller aux éco-labels”, souligne le fondateur de Babel qui, d’ici à 2024, vise le label Clef Verte pour tous ses hôtels. Enfin, la démarche volontaire de devenir société à mission fait tache d’huile à d’autres acteurs des CHR. C’est le cas, par exemple, du groupe Châteauform’, société de séminaires et d’événements d’entreprises, ou encore de Dynamo, agence d’assistance à maîtrise d’ouvrage, spécialisée dans les projets de construction et de rénovation d’hôtels.

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Publié par Anne EVEILLARD



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