Bilan fonctionnel : les indicateurs clés

Le bilan fonctionnel permet de mieux comprendre la structure financière de son modèle économique.

Publié le 02 août 2022 à 12:07

 

  • Le fonds de roulement (FR ou FRNG)

• Mode de calcul : les ressources stables – les emplois stables
C’est une marge de sécurité.
Il se rapporte au haut du bilan fonctionnel (notion de long terme, c’est-à-dire pour des éléments restant à plus d’un an) ; on va vérifier l’équilibre financier en montrant que les biens qui vont rester longtemps dans l’entreprise (les immobilisations), sont effectivement financés par des ressources financières de longue durée.
On vérifiera que le ratio ressources stables/emplois stables soit bien supérieur à 1 puisque le fonds de roulement doit être positif.

 

  • Le besoin en fonds de roulement (BFR)

L’exploitation d’un établissement nous oblige sur le court terme (durée inférieure à 12 mois), à avoir de l’argent pour détenir des stocks (dépenses pour les achats, le local, le personnel, l’assurance pour certains produits de valeurs comme le vin…) ; les créances clients sont des attentes d’encaissements et a contrario les dettes fournisseurs non encore payées ainsi que les dettes fiscales et sociales , nous mettent dans une situation financière favorable (c’est de l’argent non encore déboursé).

Le BFR se compose du BFR d’exploitation et du BFR hors exploitation.
Mode de calcul du BFR d’exploitation : actifs d’exploitation - dettes d’exploitation
Mode de calcul du BFR hors exploitation : créances hors exploitation - dettes hors exploitation

Il faut que le BFR soit négatif sinon cela va nous contraindre de puiser dans le FRNG (s’il est positif). Dans le cas contraire, le découvert bancaire sera la solution.
Le bas du bilan se rapporte aux actifs d’exploitation + les créances hors exploitation, aux dettes d’exploitation et aux dettes hors exploitation.
Il faudra toujours essayer de respecter ce principe : le haut du bilan fonctionnel ne doit pas financer le bas du bilan fonctionnel ; en ce sens que le ‘long terme’ ne doit concerner que le ‘long terme’ et non le ‘court terme’, traduisant sinon une fragilité financière guère appréciée des banques (en cas de demande d’emprunt).

Les investissements (emplois stables) doivent avoir le même horizon que leurs financements (ressources stables). Ne pouvant y échapper, les entreprises financent leur BFR à l’aide du FRNG, le cas échéant, mais c’est contraire au principe. S’il reste un reliquat de ressources, il sera attribué à la trésorerie.


Donc :
• si le fonds de roulement est égal  à O, cela signifie que les ressources stables sont égales aux emplois stables et s’il y a un besoin en fonds de roulement, celui-ci devra être financé par un découvert bancaire ;

• si le fonds de roulement est négatif, cela signifie que les investissements ne sont pas financés en totalité par des ressources stables (si par chance, le besoin en fonds de roulement est négatif, cela pourra aider l’entreprise mais là encore c’est contraire au principe car cela voudrait dire que le ‘bas du bilan fonctionnel’ finance le ‘haut du bilan fonctionnel’  mettant ainsi l’entreprise en total déséquilibre financier ;

• si le besoin en fonds de roulement est positif, il faudra tenter de le réduire (sachant que cela permettra d’augmenter la trésorerie) en :
- réduisant les stocks
- accorder moins de délais de paiement auprès des clients mais cela comporte un risque commercial ; on pourrait toutefois recourir à l’affacturage
- rallonger le délai de paiement des fournisseurs. 

 

Pour rappel, le délai moyen de paiement des fournisseurs se calcule par le ratio :
dettes fournisseurs TTC ÷ achats TTC + services extérieurs TTC ; le résultat devant être multiplié par 360 jours.

Remarque : le besoin en fonds de roulement augmente si le chiffre d’affaires connait une progression (le fait d’avoir plus de ventes conduit l’entreprise à avoir plus de stocks, de créances clients mais cela peut aussi être le cas si l’entreprise rencontre de sérieuses difficultés commerciales (le fait de moins vendre alourdit les stocks et cela représente un coût).

 

  • La trésorerie nette (TN)

C’est la différence entre la trésorerie active (les disponibilités) et la trésorerie passive (découverts bancaires).
Il y a une autre façon de la déterminer : fonds de roulement net global - le besoin en fonds de roulement
La trésorerie deviendra négative si le fonds de roulement net global est inférieur au besoin en fonds de roulement
remarque : la trésorerie ne correspond pas au bénéfice ! : on peut très bien être en bénéfice et avoir une trésorerie négative. 

 

  • Suivi des indicateurs et des ratios

Une étude pertinente devra être menée sur plusieurs périodes concernant le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement afin de situer les moments critiques qui devront être suivis de décisions importantes.

Dans le cas d’un fonds de roulement négatif répétitif dans la durée, il faudra envisager :
- une recapitalisation
- la non distribution de dividendes
- de nouveaux emprunts : dans ce dernier cas, on sera souvent amené à calculer :
- un ratio d’autonomie financière (ressources propres/ressources stables). Ressources propres : ressources internes constituées des capitaux propres, des amortissements, des dépréciations et des provisions.
- un ratio de remboursement des dettes financières : dettes financières ÷ CAF

Pour mémoire : CAF = capacité d’autofinancement, qui représente les flux potentiels de trésorerie générés par l’entreprise.
Mode de calcul de la CAF : résultat net + dotations aux amortissements, dépréciations et provisions – les reprises sur amortissements, dépréciations et provisions +/- le résultat sur cession d’éléments d’actifs cédés.
Il est recommandé en général d’obtenir un résultat de 3.

 


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Publié par Jean-Philippe BARRET



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