Actualités

La Sorbetière

De la trempe des Mac Kenzie

Thierry Guilledroit aime la bière. Au point d'en faire la raison d'être de son établissement, un glacier de La Croix Valmer. Souhaitant aller au bout du concept, celui-ci a tapissé le bar aux couleurs de l'ancien clan des Mac Kenzie.

m Sylvie Soubes

Thierry Guilledroit, un passionné de bières.

Pour la Sorbetière, comme pour les autres établissements de La Croix Valmer près de Calavaire-sur-Mer, à quelques enjambées de Saint-Tropez, la saison estivale commence de plus en plus tard. "Le 1er juillet, les gens ne sont pas encore tous là. Il faut attendre le 14 et la saison bat son plein jusqu'au 21 août. Après, ce sont les retours, progressivement." La Sorbetière ouvre toute l'année. Ancien glacier, l'enseigne est aujourd'hui entièrement dédiée à la bière. Le patron, Thierry Guilledroit, est un passionné. "J'ai créé La Sorbetière en 1983. Le 31 mars 1983. Je ne voulais pas ouvrir un 1er avril... J'ai longtemps vendu des glaces, mais je voulais que l'établissement fonctionne de janvier à décembre. Il y a 10 ans, j'ai décidé de me spécialiser dans un tout autre registre : la bière. C'est un produit extraordinaire que j'aime et qui n'était pas mis en valeur dans la région." La Sorbetière, qui a totalement abandonné depuis l'activité glace, propose jusqu'à 7 bières à la pression en saison et près de 90 bières à la bouteille. "J'ai principalement deux types de clientèles : les gens du cru et, en été, 50 % de touristes étrangers originaires de Suisse, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de Belgique. Certains reviennent chaque année parce qu'ils savent que je recherche les meilleures bières. Pour la clientèle germanique, j'ai fait rentrer l'Augustiner Edelstoff, une bière brassée par la plus vieille brasserie bavaroise. Elle date de 1328. C'est pour eux le summum de la bière. J'ai aussi de la Jever, autre grand nom de la bière outre-Rhin. Comme je n'arrivais pas à me procurer les verres, ce sont des clients et amis allemands qui me les ont achetés là-bas. Sympa, n'est-ce pas ?"
Un nouveau calicot a été apposé au-dessus de l'enseigne : Le monde de la bière. Les habitués vont généralement 'chez Thierry' ou au 'palais de la bière' ou encore à la 'bièrerie'. "L'enseigne est restée la même pour des raisons de paperasserie", sourit Thierry Guilledroit.

Derrière la terrasse de l'ancien glacier se niche un authentique bar à bières.

Dégustation
Récemment, celui-ci a refait l'intérieur de l'établissement aux couleurs du clan des Mac Kenzie. Le tissu utilisé provient de Grande-Bretagne. "J'ai eu beaucoup de mal à trouver l'écossais que je souhaitais. A partir du moment où je refaisais la décoration, je désirais mettre en avant l'authenticité de la bière. J'ai retenu l'Ecosse parce que ce pays fait rêver et que les Ecossais sont grands amateurs de bière."
Fin août, comme chaque année au bar La Sorbetière, quelques Britanniques, Allemands, Belges et Français se retrouvent pour déguster de nouvelles bières. "Ce sont des bières dont j'ai entendu parler ou que j'ai découvertes durant l'année. Je les fais rentrer par l'intermédiaire de Gilles Amodru, à Grenoble, et je leur fais goûter." Etonnant tour de table auquel se prêtent avec bonheur les habitués et qui leur fait oublier le bord de mer. L'Ecossais des Mac Kenzie ajoute désormais à l'ambiance un petit quelque chose de magique. "Vous savez, poursuit Thierry Guilledroit, les gens ici viennent vraiment pour la bière. Quand un client arrive, je lui demande quels sont ses goûts et de quelles saveurs il a envie. Je lui explique au passage que la bière n'est pas une question de couleur mais de typicité. En général, il me laisse le guider dans ses choix. Et s'il est heureux, c'est pour moi une réelle satisfaction." En tant que professionnel, Thierry Guilledroit regrette que les "brasseurs se servent des CHR pour lancer leurs produits, et qu'ils les mettent ensuite en grande surface à des prix défiants toute concurrence". Il insiste sur ce sujet. Celui-ci souligne aussi la difficulté à obtenir sur le sol français certaines bières étrangères. "Si l'on veut valoriser la bière et la faire découvrir aux nouvelles générations, je crois qu'il faut la montrer dans toute sa diversité." Sans oublier la qualité : à La Sorbetière, un fût qui n'est pas terminé rapidement repart, même s'il n'est fini ! nzzz26b

Article précédent - Article suivant

Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

L'Hôtellerie n° 2738 Magazine 4 Octobre 2001