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du 22 avril 2004
RESTAURATON

Festival gastronomique au Manoir aux Quat'Saisons à Oxford

RAYMOND BLANC A GAGNÉ SON PARI

Aujourd'hui, Raymond Blanc est ravi et détendu. Il a gagné son pari fou. Le festival gastronomique qu'il a organisé dans son établissement près d'Oxford, Le Manoir aux Quat'saisons, s'est révélé un véritable succès par les nombreux échanges culturels et gastronomiques qui s'y sont déroulés.


Les plus grands chefs américains étaient présents à l'invitation de Raymond Blanc pour faire découvrir leur savoir-faire.
En médaillon : Raymond Blanc du Manoir aux Quat'saisons à Oxford est heureux d'annoncer l'ouverture de son festival gastronomique The American Food Revolution.

Tous les intervenants anglais, français et américains que Raymond Blanc avait sollicités ont répondu présents pour parler de l'avenir de la cuisine française, de la révolution de la cuisine américaine, des vins du monde entier et de l'évolution des habitudes alimentaires des consommateurs. Etaient là aussi les représentants de la presse gastronomique et des télévisions britanniques, françaises et américaines. "J'ai tenu à organiser ce festival, confie Raymond Blanc, pour montrer au gouvernement français que la gastronomie française est dans une impasse à cause de la fiscalité. Trop de fiscalité tue la créativité. Le gouvernement français n'a pas droit à l'erreur. Il faut protéger férocement cette activité pour que la restauration gastronomique française reprenne confiance en elle. Même si elle ne représente que 1 % de l'activité de la restauration en France, il ne faut pas oublier toutes les retombées financières et économiques qui en découlent en matière de tourisme et d'agriculture."

Convivialité et enrichissement culturel
Raymond Blanc tient aussi à ce que la France protège son agriculture et particulièrement les petits producteurs, car si cette base s'érode, la restauration gastronomique s'érodera également. "Aux USA, poursuit-il, il faut savoir que la gastronomie connaît une véritable révolution et que tout va très vite : d'une part, de plus en plus d'agriculteurs se lancent dans des productions de qualité (productions fermières, bio et agrobio) en collaboration avec les chefs, et d'autre part, les chefs de cuisine et les sommeliers ont acquis un véritable statut et une très grande popularité, même auprès de ceux qui ne pourront peut-être jamais se rendre dans leur établissement." Raymond Blanc était vraiment ravi que certains de ces chefs, parmi les plus renommés qu'il avait invités à cuisiner au Manoir pour ses invités de marque et les critiques gastronomiques, soient venus spontanément. "C'était une sacrée preuve de courage de leur part, souligne-t-il. Et ils ont beaucoup contribué, avec tous les autres, à faire de ce festival ce que je désirais, à savoir une fête de la convivialité et de l'enrichissement culturel." L'Hôtellerie vous propose de découvrir cette semaine les principales réflexions et suggestions des intervenants sur le thème de l'Avenir de la restauration gastronomique française. Les autres thèmes vous seront présentés dans les prochains numéros.
B. Gutel zzz22v

FESTIVAL GASTRONOMIQUE AU MANOIR DES QUAT'SAISONS À OXFORD

A propos de l'Avenir de la restauration gastronomique et traditionnelle française

La restauration gastronomique française est en danger
Français, Américains et Anglais ont tous été d'accord pour considérer que la restauration française était en danger. "Il ne faut pas tuer la poule aux œufs d'or, a souligné Barbara Kafka, chroniqueur gastronomique et écrivain aux USA. Car, si les restaurants disparaissent, la France ne pourra plus exposer ses produits et ses vins aux voyageurs, et le goût français disparaîtra." Sir Terence Conran, designer et restaurateur en France et en Angleterre, a déploré la "disparition des petits restaurants de province" où il pouvait "déguster une cuisine délicieuse à prix raisonnable". "La restauration française est en danger, a-t-il constaté. A cause des 35 heures, de la TVA, des charges trop élevées..., elle n'est pas rentable, et je sais de quoi je parle. Alors que mes restaurants en Grande-Bretagne font des bénéfices, en France, je ne gagne pas d'argent tout en faisant de nombreuses heures de travail. Faut-il être malhonnête pour gagner de l'argent en restauration dans ce pays ?" Pour Prue Leith Obe, femme d'affaires et écrivain de Grande-Bretagne, "ce qui se passe dans la restauration française est catastrophique".

Quelles sont les solutions ?
Quelles sont les solutions offertes aujourd'hui aux restaurateurs français pour poursuivre leur activité ? Pour André Daguin, président de l'Umih, "il ne faut pas faire passer la restauration dans le moule de l'industrie". "Dans notre métier, a-t-il rappelé, on ne peut pas faire les 35 heures : notre pendule, c'est le client quand il a décidé de partir. Le métier de restaurateur est un métier de fous, mais pas de dépressifs ni de paresseux. Malheureusement, on ne peut pas être imaginatif si on ne gagne pas bien sa vie. Et beaucoup de chefs valeureux quittent la profession. Nos lois fiscales sont invraisemblables, aujourd'hui. Le taux de TVA de 19,6 % avait été défini en prenant en compte le fait que les restaurants pouvaient frauder. Ce taux n'est plus valable aujourd'hui, car les restaurants, avec les cartes de crédit, l'informatique..., ne peuvent plus le faire. Heureusement que Jean-Pierre Raffarin a bien compris notre problème. Il arrivera un jour où plus on emploiera de salariés, moins on paiera de charges salariales. Et en 2006, quand la TVA baissera, on pourra alors employer plus de personnel, le former et ainsi le fidéliser." Ruth Rogers, fondatrice de River Café en Grande-Bretagne, estime que pour attirer des jeunes, il faut "civiliser" le métier de la restauration pour donner une certaine qualité de vie afin de fidéliser les employés et par conséquent pour assurer aussi la fidélisation des clients. "J'ai supprimé la coupure, explique-t-elle, et mon personnel travaille en continu avec 2 jours de repos par semaine." Jacques Pourcel, du Jardin des Sens à Montpellier, partage cet avis. "Chez nous, confie-t-il, on se demande comment ouvrir le moins longtemps possible tout en gagnant plus. Notre personnel a 3 jours de congé. Il est vrai que dans la situation économique actuelle, c'est difficile." Pour Marc Haerbelin de l'Auberge de l'Ill à Illhaeusern : "Il faudrait également songer à revaloriser le métier de serveur, pour lequel rien n'est vraiment fait à part un titre de MOF." zzz22v

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L'Hôtellerie Restauration n° 2869 Hebdo 22 avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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