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du 18 septembre 2003
CONJONCTURE

AQUITAINE

On a eu chaud !

Entre les boulettes du Prestige, la tempête du 14 juillet, les orages de la mi-août ravageant le secteur de Biscarosse ou encore la canicule, les professionnels du tourisme aquitain s'attendaient au pire. Aussi, au terme d'une saison indéniablement en recul (5 à 15 % de fréquentation en moins par rapport à 2002), et marquée en outre par l'absence de la clientèle allemande, l'impression est d'avoir échappé au pire.


Les touristes ont largement plébiscité le littoral, et en particulier la station balnéaire d'Arcachon.

Oui, on a eu chaud ! Et pas uniquement en raison de ces températures dépassant les 40 °C. De prime abord, les résultats collectés par le CRT d'Aquitaine, en liaison avec les 5 CDT, peuvent désorienter. 80 % des professionnels se déclarent satisfaits de la haute saison (15 juillet-20 août). Or, en grande majorité, ils admettent dans le même temps une baisse d'activité ! Jean-Jacques Ernandorera, président de l'Umihra (Union des métiers de l'industrie hôtelière d'Aquitaine), résume l'état d'esprit : "Si le taux de consommation en restauration s'avère plus faible que l'an dernier, en taux d'occupation, les hôteliers s'affirment satisfaits, car ils s'attendaient tellement au pire !" Même son de cloche pour Roland Heguy, président de l'Umih Pays Basque : "Après une bonne avant-saison, nous étions très inquiets pour la suite." Et d'estimer la baisse de fréquentation "aux alentours de 10 %", les plus touchés, selon lui, étant les établissements de luxe. En revanche, août dans le Pays Basque n'a pas failli à la règle. "Comme d'habitude dans notre secteur, du 5 au 25, nous avons refusé des clients." Mais comme partout en Aquitaine, la clientèle étrangère a déserté. "Le Pays Basque étant très bien référencé par les tour-opérateurs et les agences de voyages, nous avons pu parfaitement mesurer, par l'absence des commissions à reverser, la chute vertigineuse de la clientèle étrangère, en particulier européenne, entre 20 et 30 %. Seuls les Anglais n'ont pas manqué à l'appel, dopés par la présence de la low cost Ryanair." Cette clientèle, globalement stable, reste leader sur le marché Aquitain où les étrangers représentent 30 % des estivants.

Recherche fraîcheur désespérément
Dans les Landes, département doublement sinistré, d'abord par la pollution du Prestige - certaines plages ont été fermées quelques jours cet été -, et ensuite, par des orages spectaculaires frappant le secteur de Biscarosse, le bilan est mitigé. Christian Broux, président de la Fédération hôtelière des Landes, analyse : "Les hôteliers s'en sont sortis convenablement, mais ils ne représentent que 10 % de la capacité d'hébergement du département. En revanche, l'hôtellerie de plein air a accusé le choc avec des baisses de 10 à 30 %, tout comme les locations de villas." L'onde de choc s'est donc inévitablement répercutée sur les cafetiers et les restaurateurs. "Ceux qui ont fait autant de couverts que l'été dernier, ont déploré un ticket moyen très nettement en baisse."
Canicule oblige, les restaurateurs disposant d'un cadre privilégié - piscine, air conditionné, terrasses protégées - ont été favorisés. Dixit Jean-Claude Charbonnel, responsable des restaurateurs en Dordogne et à la tête de l'Hôtel Chabrol à Brantôme : "Comme la plupart des établissements dans mon cas, je suis situé en bord de rivière. Cet été, le chiffre d'affaires du restaurant a bondi de 6 %, alors que mon hôtel qui ne possède ni piscine, ni air conditionné a enregistré une baisse de 20 % en juillet et de 16 % en août." Confirmation partielle de cette tendance au Château des Reynats, où Philippe Etchebest annonce "300 couverts de plus en juillet, autant de mieux en août, malgré 100 chambres de moins sur les 2 mois". Ici, on juge le bilan global d'autant plus positif que dans le Périgord, les professionnels hôteliers avouent en aparté des baisses entre 20 et 40 %. En Lot-et-Garonne, même situation pour le restaurant étoilé d'Eric Mariottat qui a vu son chiffre d'affaires grimper de 8 %.
Enfin, on notera l'effet négatif de la canicule sur la capitale régionale. L'agglomération bordelaise affiche un taux d'occupation moyen des hôtels de 61,44 % en juillet (contre 64 % l'an dernier) et de 59 % en août (contre 62,4 % en août 2002). Les touristes ont privilégié le littoral, lequel, en Gironde, accusait une baisse de fréquentation 'mesurée', exceptée pour les Allemands qui ont brillé par leur absence. Le bassin d'Arcachon fait figure de privilégié, surtout dans les établissements climatisés. Pas de doute que l'on a recherché la fraîcheur.
B. Ducasse zzz70

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L'Hôtellerie Restauration n° 2839 Hebdo 18 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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