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du 21 août 2003
À LA LOUPE

Le Bik Kréyol à Baie-Mahault (97)

UN RETOUR GAGNANT EN GUADELOUPE

A Baie-Mahault, le bar-restaurant Le Bik Kréyol attire une large clientèle guadeloupéenne. Un pari réussi pour Fety Blondeau, jeune professionnel averti du monde de la nuit. Les soirées thématiques se succèdent et le patron compte bien attirer les touristes.

L'endroit ne paye pas de mine. Sur la route poussiéreuse, le bitume n'est plus qu'un vague souvenir et les hangars de tôle grisâtre se succèdent. Nous sommes dans une ancienne zone artisanale, proche de la mangrove de Baie-Mahault, sur Basse-Terre en Guadeloupe. En journée, c'est le calme plat et le soleil de plomb. Il faut attendre 20 heures passées avant de voir le défilé interminable des voitures. Elles se garent à proximité du seul hangar encore ouvert à cette heure tardive. Le soleil s'est couché depuis longtemps et Le Bik Kréyol s'anime. Pointe-à-Pitre n'est qu'à une dizaine de kilomètres et sa jeunesse active se presse pour assister à l'habituelle soirée thématique du mercredi soir, le karazouké. Pendant plusieurs heures, on chante et on se trémousse sur des rythmes créoles. Les cocktails et les bières défilent sous le regard satisfait de Fety Blondeau, patron de l'endroit avec son ami Olivier Tharsis. A 34 ans, on peut dire que ce Guadeloupéen a réussi son retour.
Originaire de l'île, Fety a en effet passé 23 ans en métropole. "Sur Paris, je vivais dans le monde de la nuit, travaillant dans divers établissements de nuit à connotation Caraïbe comme La Péniche le BB Antilles ou la discothèque La 5e Dimension", avant qu'un patron de boîte de nuit guadeloupéenne ne vienne le chercher. Fety travaille plus de 3 ans à La Villa avant de monter une première affaire. "Je sentais que le moment de monter ma propre affaire arrivait. Je connaissais bien le monde de la nuit, et j'ai ouvert un établissement où l'on louait des vidéos et où l'on pouvait également se restaurer. Mais cela n'a pas duré." Qu'à cela ne tienne, le jeune homme réfléchit à un concept de bar-restaurant à connotation créole-caribéen. "Je n'ai pas trouvé de maison coloniale", mais l'idée du hangar, pour la superficie et le faible coût, s'impose rapidement. Plus de 4 mois de travaux seront nécessaires pour transformer ce hangar désaffecté en un établissement original et coloré de plus de 150 m2 et 180 places assises. "Nous avons fait nous-mêmes toute la déco, en utilisant de la récup" comme ces immenses bobines arrangées en tables, ces imposantes branches de cocotier, ces tonneaux colorés, etc. Pour casser l'immensité du lieu, les patrons aménagent une longue mezzanine, agencent de fausses devantures de maison avec terrasse sur les côtés, montent une scène... Au fond, à l'extérieur du hangar, une terrasse couverte accueille des tables posées sur des graviers et cernées par une végétation luxuriante. C'est original et grandiose, à l'image de ce que les patrons souhaitaient. "Nous voulions que les clients soient époustouflés en entrant et que leur regard ne sache pas où se poser."

Les soirées thématiques s'enchaînent
Le bouche à oreille fonctionne à merveille, et depuis son ouverture, Le Bik Kréyol attire une large clientèle de Pointe-à-Pitre, Saint-François ou Basse-Terre, "âgée de 25 à 45 ans. Beaucoup sont fidèles et les autres viennent en fonction des soirées", précise Fety qui, d'emblée, a en effet opté pour la multiplication des soirées à thème. Karazouké le mercredi donc, musique le jeudi, soirée île des Caraïbes (Cuba, Martinique, Haïti...) le vendredi (avec musique live, restauration et boissons de l'île mise en vedette), concert le samedi, et le dimanche midi, déjeuner champêtre. "Nous allons bientôt programmer des pièces de théâtre", rajoute le propriétaire des lieux. Avec une clientèle active et une politique de prix raisonnables (3 e le ti-punch, 3,5 e la pression - dont la Gwada, une bière locale élaborée à partir de rhum - et des cocktails de 6 à 7 e), "les gens consomment davantage". L'établissement propose également une petite restauration (à thème suivant les soirées du vendredi) allant des brochettes de lambis ou poulet boucané (de 6,5 à 12 e), cuits sur le gril de la terrasse devant les clients. "Nous faisons 2 à 3 plats chauds par soir. Les gens viennent manger et assistent ensuite au spectacle quand il y en a", c'est-à-dire souvent ! Fety et Olivier, qui occupe une fonction plus administrative, comptent bien élargir encore le cercle de la clientèle et toucher notamment la clientèle touristique. "C'est un projet à court terme. Nous allons bientôt démarcher les hôtels pour nous faire connaître et monter des choses ensemble."
L'avenir leur est en fait ouvert, et malgré les apparences, l'environnement risque de devenir rapidement un atout. "Cette zone artisanale va être retapée afin qu'elle soit plus accueillante et plus dynamique. C'est une volonté municipale." Les deux jeunes propriétaires ont par ailleurs déposé leur concept et comptent bien l'exporter dans d'autres villes et d'autres lieux. Sur Basse-Terre, en Martinique, et pourquoi pas en métropole. "Ici c'est un concept créole, mais nous pouvons tout à fait le décliner sur la culture cubaine ou d'autres cultures caribéennes." Ces deux-là ne manquent pas d'idées.
O. Marie zzz22v zzz28 zzz99 


Fety Blondeau et Olivier Tharsis.

En chiffres
Superficie : 150 m2
Capacité : 180 places assises

Tarifs :
- Boissons de 3 à 7
e
- Petite restauration de 6,5 à 12 e

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